WOLVES - La prophétie du Grand Loup

Chapitre 35

Je ne sais plus quoi dire. C'est fini. Obvilion est sorti de ma tête, de mon corps. Je fais encore quelques cauchemars mais j'arrive à dormir si ce n'est que je peine à le faire à force de penser à Luna, qu'est-ce que voulait dire ce baiser ? était-il vrai ou juste pour ma survie ? je ne sais pas quoi penser d'elle, de moi. Suis-je un aussi gros salaud pour qu'elle ne veuille pas de moi ? j'en conclus que oui, je n'arrive donc pas à la cheville de Charles vu qu'elle continue de l'embrasser sous mon nez.

Je passe mon temps affalé sur mon lit, il m'arrive parfois d'ouvrir un livre ou de téléphoner à Alison pour la rassurer mais je m'en veux de lui mentir, de me mentir. J'ai rêvé d'elle pratiquement toute ma vie mais un jour on se réveille et on se rend compte que les rêves ne sont pas la réalité et que les sentiments ne sont que des illusions.

- Toc, toc...

- Salut Max...

- Je peux entrer ?

- Ouais...

Mon ami entre sur la pointe des pieds et s'assied au bord de mon lit. Il prend de mes nouvelles, nous discutons quelques minutes puis il m'apprend que le Conseil m'attend. C'est la première fois que je suis convoqué, j'ai déjà entendu parler de ces gens mais très vaguement, je sais qu'il se trouve dans le village des loups et qu'il s'occupe principalement de gérer le territoire, le conseil est composé de vieux sages.

Je me lève, boutonne ma chemise pour avoir l'air présentable, essaie de coiffer mes cheveux mais m'y résous très vite. Je rejoins le centre du camp avec Max et aperçois Luna qui nous attend avec les autres.

- Salut, me dit elle.

- Salut.

Je baisse les yeux et marche derrière mes copains guerriers jusqu'au Conseil, une fois arrivés devant le bâtiment délabré je reconnais Aghaton qui attend sur le perron. Une soudaine et irrésistible envie de lui sauter au cou surgit en moi, je la chasse rapidement de mon esprit mais je perd le contrôle arrivé à sa hauteur, j'ai peur. Mon père me prend dans ses bras et je pleure toutes les larmes de mon corps comme un enfant de 5 ans, je comprends tout à coup que cet homme est mon pilier et qu'il me soutiendra. Nous relâchons tout deux notre étreinte et suivons Luna dans les longs couloirs du Conseil.

Lorsqu'on me fait signe de m'asseoir sur la chaise qui m'a été attribuée je sèche mes larmes et essaie de garder mon calme. Mon après-midi peut enfin commencer.

Tout d'abord une personne dont le nom m'échappe fait un discours et m'apprend que les personnes que je traitaient de vieux sages sont en faite les Loups Fondateurs en personne. Il parle en suite de notre problème commun : la Grande Prophétie.

Je suis à moitié endormi lorsque j'entends mon nom.

- Oui ?!

- Que pensez vous de cette stratégie Grand Prince ?

- Heu...

- Il va y réfléchir, vous savez c'est quelqu'un de très sérieux et réfléchi, donnez lui au moins deux jours de réflexion, me sauva Luna.

- Bien entendu, prenez tout le temps dont vous aurez besoin.

Je décide de me concentrer pour éviter à Luna de devoir me sauver une fois de plus quand je vois du coin de l'œil mon père se forçant à s'arrêter de rire et par la même occasion de se moquer de moi.

Je ne comprends pas un traitre mot de la suite de la "conférence" et suis plus qu'heureux de quitter la salle moribonde lorsque les Loups Fondateurs ont fini de parler.

Je cours presque jusqu'à la sortie pour ne pas me faire interpeler par un Loup Fondateur qui pourrait me poser une question sur ce que je viens d'assister. Une fois dehors j'attends mon père pour lui dire au revoir et repars au camp avec Max tout en essayant d'éviter le regard de Luna.

Mission accomplie, je me déshabille vitesse grand V et file dans mon lit sauf que quelqu'un n'est pas du même avis et me retire aussitôt ma couette.

- Tu t'es vraiment comporté comme un imbécile aujourd'hui, tu ne réfléchi donc jamais ?!

- Désolé mais je comprenais pas un mot de ce qu'ils disaient...

- Ce n'est pas une excuse, répliqua Luna, tu ne te rends pas compte de l'importance qu'a cette prophétie.

- T'es fâchée ?

- Tu sais que je n'arrive jamais à être fâchée contre toi, dit elle avec un sourire au coin des lèvres.

Je souris à mon tour et la tire vers moi. Elle ne se débat pas et pose sa tête sur mon épaule, sa main sur mon torse que je recouvre de la mienne. 

La porte de mon bungalow ne se rouvrit pas.