- Respire profondément et concentre toi Nicholas.
Mes fesses endurent ce calvaire depuis l'aube et mon ventre se plaint de son petit déjeuner absent pendant que mon cerveau danse la lambada mais n'arrive pas à ce concentrer. Je fais d'atroces efforts mais aujourd'hui ce n'est pas mon côté loup qui veut ressortir mais mon côté gamin, d'ailleurs j'ai envie de boire un chocolat chaud...
- On peut aller boire un chocolat avant de continuer ?
- Un peu de sérieux Nicholas, quand l'heure viendra où tes ennemis t'attaqueront ils ne t'offriront aucune pause pour boire une boisson chaude.
- Dommage, j'ai toujours rêvé de sortir boire un chocolat chaud avec mon père mais le destin en a décidé autrement, tu as raison après tout, mes ennemis ne me...
- C'est bon, aller ranges tes affaires on va à la taverne.
La conscience est un énorme point faible chez toute personne vivante mais c'est un immense avantage quand on sait s'en servir...
Je range donc mes affaires et suis mon père jusqu'à la taverne de Stoïzik (ils sont vraiment tous des prénoms chelous).
Le cabanon se présente sous sa forme la plus majestueuse, le toit de chêne est recouvert de neige et les escaliers qui montent jusqu'à la porte close de la taverne sont gelés. L'hiver a lâché un souffle de glace sur cette partie du village. Nous entrons est l'unique pièce visible me réchauffe le corps et les tripes, le comptoir est recouvert de liquide que j'ai estimés illicites, le bar rempli de bouteille et de fioles bientôt vides se cache derrière un homme de taille titanesque mais au sourire candide.
- Si on m'avait dit que je reverrais mon vieux Aghaton dans mon bar, je ne l'aurais pas cru.
- Comment tu te portes Stoïzik ?
- Très bien, les affaires tournent comme toujours... mais qui voila ?
- Je te présente Nicholas, mon fils.
Le géant se baisse pour me voir de plus près me donnant l'impression d'être minuscule, il me parle comme si j'avais 4 ans et me scrute de la tête au pied comme le faisait ma grande tante lors de ses visites annuelles.
- Enchanté de vous connaître monsieur.
Ma phrase terminée, tout le monde se tait. J'entends un verre se briser et en tournant la tête j'aperçois deux courtisanes qui ont la bouche bée. Je m'attends à ce que le poing du vieux colosse se rabatte sur ma tête ou qu'une dispute naisse dans les vagues de fumée de la taverne...
Mais au lieu de ça, le palais de Stoïzik tout en entier se met à trembler des rires de toutes les personnes présentes dans le bar.
- Elle est bien bonne celle-là... dit le géant en se frottant les yeux, personne ne m'appelle "monsieur" mon grand je suis considéré comme un grand ami de la population du peuple !
Stoïzik rejoint son bar alors que je tourne la tête en direction de mon père qui me lance un regard moqueur.
- Il n'a toujours pas ouvert un dictionnaire depuis le temps...
- T'aurais pu me prévenir que ce gars était un peu maboule non ?! soufflai je à Aghaton.
- Ce n'est pas toi qui répète sans cesse que je dois améliorer mon sens de l'humour ?
- T'es encore loin du compte si c'était une façon de montrer ton sens de l'humour, dis je vexé.
Nous nous appuyons contre le comptoir du bar où plusieurs personnes viennent nous serrer la main, honorés de rencontrer le roi et le prince des loups. Nous commandons un chocolat à zinc et soufflons dans notre tasse en verre pour refroidir notre breuvage tout en nous réchauffant les mains et nos doigts engourdis par le froid.
- Tu t'es réchauffé ?
- Oui ça va mieux merci.
C'est une phrase simple en elle-même mais ça me fait un drôle d'effet de l'entendre pour de vrai, je me suis souvent imaginé le père parfait qui saurait m'écouter mais l'intonation de sa voix me prouve que je ne rêve plus.
- Alors comme ça c'est toi que Mère Nature a choisi pour déglinguer les méchants ?
- On peut dire ça comme ça... répondis je amusé.
- On dit souvent que rien n'est laissé au hasard dans la vie mais pour ce coup je crois que la dadame des fleurs a pioché un mauvais numéro, je dis ça, je dis rien...
- Tu as de nouvelles informations ? le coupa mon père.
- Oui justement, je voulais te voir pour en parler mais... dit il en me regardant.
- Il reste avec moi, tout ce qui se passe dans la Wolf City et dans notre territoire concerne tout autant mon fils.
- O.K. mais je ne peux rien dire ici, suivez-moi.
Stoïzik nous emmène dans la réserve où sont rangées des centaine de bouteilles alcoolisées et bien d'autre fioles de couleur farouche. Le gérant vérifie que personne ne nous a suivi et ouvre une trappe qui nous conduit à une pièce secrète sous la taverne.
J'approche trois caisses vides qui nous servent de tabourets pendant que mon père et son vieil ami balai un peu la poussière au centre de la pièce, nous nous assoyons en cercle pour que Stoïzik reprenne la parole.
- Comme tu le sais, j'ai beaucoup de clients voyageurs qui se rendent dans ma taverne pour boire un coup, se détendre et échanger quelques informations contre... bouches-toi les oreilles petits, contre des courtisanes. Et l'un d'entre eux m'a tout de suite m'a tapé dans l'œil, il avait une cape noire et de longues bottes en cuir.
- Tu as vu son visage ?
- Non il avait sa capuche relevée mais j'ai réussi à l'approcher et il m'a soufflé des informations glaciales.
- Lesquelles, parles bon sang !
- Il m'a dit que les Omégas ont demandé aux Gammas de se joindre à leur meute pour la bataille du solstice.
- Leur légion sera donc plus grande...
- Et plus forte, je te rappelle ce qu'il s'est passé quand les Gammas ont été renvoyés de notre meute Alpha... mais ce n'est pas tout...
- Quoi ?
- Il a parlé de renaître Obvilion.
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WOLVES - La prophétie du Grand Loup
FantasyJe m'appelle Nicholas Baker. J'ai 15 ans. J'habite à Cleveland au Midwest des Etats-Unis dans l'Etat de l'Ohio. Je pourrais être comme vous, c'est-à-dire un adolescent normal avec des amis normaux, amoureux de la plus belle fille du lycée. Seulement...