WOLVES - La prophétie du Grand Loup

Chapitre 14

Ma chambre ne ressemble en rien à mon bungalow qui me manque presque. Cette nuit j'aurais aimé rêver d'Alison mais c'est une vision étrange qui m'est apparu, le Grand Loup répétait mon prénom sans cesse en disant que c'était moi, que tout reposait sur mes épaules à présent. Je suis tellement absorbé dans mes pensées que je laisse tomber ma tasse de chocolat chaud qui se brise en mille morceaux.

- Il va m'en arriver combien de ces merdes cette semaine ?

Je suis tout seul chez moi, grand-mère étant avec ses amies de tricot. Je regarde les heures passer sans rien faire, même la télécommande de la télé me paraît trop loin pour être atteinte. Je pense à la fête d'Alison, pourquoi tient elle à ce que je vienne ? dans tous les cas je ne peux pas y aller dans cet état. Je repense aux crèmes que Luna m'a données pour mes blessures et je décide de m'en badigeonner le corps. Je me déshabille et me tartine le torses et les parties accessibles de mon dos avec la crème bleu aux herbes puis je baisse mon caleçon et masse mes fesses avec la crème verte, malgré la bizarrerie du geste, ça fait énormément de bien. Je me rhabille après quelques minutes laissant le temps aux crèmes d'agir sur ma peau. Je me tourne afin de voir ma tête dans le miroir, mon nez a désenflé mais reste malgré tout violacé, en me voyant hier dans cet état grand-mère a failli tomber dans les pommes mais je l'ai rassurée en disant que j'ai voulu faire mon malin en grimpant dans un arbre et que je suis tombé. Mes pommettes sont toujours cramoisies mais sont en voie de guérison, mes yeux ont eux aussi désenflés mais gardent la marque du poing de Todd (c'est comme ça que s'appelle le populaire qui m'a foutu une raclée). J'applique la crème jaunâtre sur les parties rouges et violacées de mon visage et décide de faire quelque chose pour masquer ces marques pour la fête d'Alison. La seule solution que je trouve c'est le fond de teint. Grand-mère n'en a pas c'est sûr et je n'ai pas de voisine avec qui je m'entends bien pour en demander (et même si c'était le cas, ce serait bizarre non?) alors je décide d'en acheter mais par commande ça arriverait trop tard et j'en ai besoin pour demain. J'entreprends alors de faire une petite promenade jusqu'au centre commercial mais pour ce faite des lunettes de soleil s'imposent.

Arrivé au centre je me dirige tout droit dans le rayon maquillage. Je passe à côté des rouges à lèvres en me demandant quelle fille achèterait un gloss vert ? j'arrive tout juste à me faufiler entre une bande de fille affolées qui viennent de découvrirent un nouveau mascara. Je me rends compte que ce n'est pas un simple rayon maquillage mais un lieu de culte, toutes les filles ici présentes se connaissent et connaissent chaque produit, sa date de sorti et son numéro. Elles ne se gênent pas pour bavarder à haute voix faisant résonner tout l'étage du centre commercial. Après avoir fait le tour des rayons à la recherche d'un fond de teint je tombe enfin sur un rayon rempli de celui-ci. En partant ce matin je n'aurais jamais pensé qu'il y en aurait autant, des nuances de texture, de couleur et de marques. Je m'apprête à jouer à Am Stram Gram lorsqu'une vendeuse vient à mon secours.

- Je peux vous aider jeune homme ?

- Heu... oui merci. Je cherche un fond de teint pour masquer des imperfections.

- J'ai envie de vous répondre que c'est le but d'un fond de teint.

- Oui bien sûr...

- C'est pour votre petite amie ?

- Oui, oui c'est ça. Elle a quelques rougeurs sur le visage et ne veut absolument pas sortir de chez elle sans les masquer.

- C'est vraiment un calvaire, je la comprends tout à fait. Quelle est la teinte de peau de votre petite amie ?

- Elle est exactement comme la mienne, voyez.

- On va donc opter pour la teinte la plus claire, je vous donne de la poudre et un blush avec ceci ?