Chapitre 34

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Je regarde le paysage qui s'offre à mes yeux fatigués depuis la terrasse de mon bungalow. Je bois la tisane de Wu en pensant à nos journées consacrées à méditer qui ne font plus parties de mon quotidien, je ne suis même plus invité au soirée pyjama du dojo et je ne fais plus aucune activité sportive. Mes amis ont peur de passer du temps avec moi, ils ne font que passer quelques minutes pour demander de mes nouvelles et repartent aussitôt car ils ont peur de moi, je suis devenu très violent ces dernières semaines et je ne sais pas pourquoi. Mes crises d'angoisses persistent et me font vraisemblablement réagir d'une manière peu délicate ; il n'y a pas longtemps j'ai agressé un garçon un peu plus jeune que moi alors qu'il me regardait de travers, je me suis également battu avec un mec qui harcelait une fille qui au final était sa petite amie (je joues au héro alors que je suis un zéro) sans compter le nombre inconnu de remplacements qu'on a du faire dans mon bungalow car je m'acharne aussi contre les meubles et objets de tout genre. Je ne peux plus vivre avec ces troubles, ça finira par me tuer. Je dois combattre ce mal quitte à devenir fou.

Je ferme les yeux et couvre ma tête de mes bras que je pose sur mes genoux repliés sur moi-même. Je reste dans cette position plusieurs heures lorsque quelqu'un vient déranger mon repos.

- Nicholas ?

Je relève la tête et aperçois une adolescente de mon âge aux jambes qui n'en finissent plus et au corps parfait, ses boucles naturelles de couleur brune ondulent le long de son dos et ses yeux vert attristés me regarde profondément.

- Qu'est-ce que tu es venue faire ici ?! lui criai je.

- Je suis venue pour avoir des réponses.

- C'est plutôt drôle venant de ta part.

- Écoutes, je ne sais pas pourquoi tu m'en veux mais ce n'est pas grave, je veux juste t'aider parce que tu ne vas pas bien Nicholas.

- Merci j'avais pas remarqué. Et tu compte m'aider comment traitresse ?

- Traitresse ?! qu'est-ce que tu racontes ?

- Ne fais pas l'innocente, Balthazar m'a dit qu'il y a un traitre parmi nous !

- Attends deux secondes, tu préfères faire confiance à Balthazar et me nommer coupable alors que je n'ai absolument rien fait et que tu n'as aucune preuve. C'est donc ça Nicholas ? tu as donc officiellement oublié tout ce qu'on a fait et vécu ensemble ?

- Oui je lui fait déjà plus confiance qu'à toi et ne t'inquiète pas j'ai toutes les preuves dont j'ai besoin et de ce qui est de nous deux il n'y a rien, c'était une rencontre comme une autre. Pars maintenant !

Luna s'est désormais mise à pleurer mais reste tout de même debout sur ma terrasse et réfléchit, la main sur sa hanche droite et l'autre bras appuyé contre l'entre de la porte.

- J'arrive pas à croire que tu dises ça mais je veux que tu saches que même si je ne suis pas très sentimentale et qu'il me faut du temps à m'attacher à quelqu'un, j'ai tout de suite su qu'entre nous deux persisterait un lien et que tu es la meilleure rencontre que j'aie faite. C'est de loin le plus bel été et automne que j'aie passé de ma vie et c'est grâce à toi parce que tu m'as ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Bien que je sois plus sage, tu as montré un forme de sagesse envers moi que je n'ai jamais réussi à atteindre. Alors penses ce que tu veux, si tu estimes que j'aie pu te trahir toi et tout le peuple Alpha et bien c'est ta vision des choses et je ne peux ni veux rien faire car si tu as un moindre sentiment réel envers moi tu sais au fond de toi que tu es en train de raconter une grosse connerie.

Elle me regarde une dernière fois et quitte ma planque.

Je dois avouer que ce qu'elle vient de me dire me touche énormément car tout ce qu'elle dit est vrai. Je reste assis comme un abrutit et me rends compte que j'ai peut-être perdu la personne qui en faite compte le plus dans ma vie et que sans elle je ne peux plus avancer, je suis pris au piège sans Luna. Je suis un imbécile fini d'avoir pensé cela, je dois me rattraper.

Je me lève et utilise pour la première fois en deux mois mes jambes jusqu'à leur limite. Je cours pour rattraper Luna mais m'épuise aussitôt car la fatigue n'arrange rien. Je finis malgré mon handicap à arriver à sa hauteur.

- Luna !

Ses cheveux volent d'une épaule à l'autre et se stabilisent pour me regarder traverser le champ de fraises jusqu'à elle, la seule et unique.

Je m'arrête essoufflé à quelques centimètres de son corps.

- Je suis désolé.

- Je t'en veux pas.


Nous nous regardons plusieurs minutes en silence.

J'essuie les larmes sur ses joues et glisse ma main sous sa nuque. Luna ne se débat pas, elle plonge son regard dans le miens et pose ses mains sur mon torse.

Nous respirons l'air de l'autre en mêlant nos larmes à cette vapeur torride. 

Nos lèvres se touchent et nous nous embrassons comme si nous devions rattraper tout le temps que nous n'avons pas passé collés l'un à l'autre...

WOLVES - La prophétie du Grand LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant