Chapitre 21

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- Niiiiiicooooo ! me crie Alison en me voyant sortir du bus.

Ma petite copine se précipite jusqu'à moi tandis que derrière elle Chris traîne les pieds apparemment saoulé par Alison. Elle saute dans mes bras et me fais presque tomber ce qui me fait rire, elle m'embrasse et pose sa tête sur mon épaule, je l'enlace à mon tour mais la relâche lorsque Chris arrive à notre hauteur. Je salue mon meilleur ami et nous partons, tous les trois, en direction de la maison de grand-mère. Alison me tient la main jusqu'à ce que grand-mère vienne m'embrasser et me souhaiter la bienvenue. Nous nous installons autour de la table, une tasse de thé et des biscuits pour compagnie. 

- Comment ça s'est passé ? me demande grand-mère en sous entendu que seul Chris et moi comprenons.

- J'ai appris plein de choses.

Alison me demande de raconter ma semaine alors j'invente un récit tout fait sans oublier de sourire, apparemment c'est passé car elle me sourit à son tour. Nous finissons nos tasses de thé et je vois mes invités repartir, Chris rentre chez lui malheureusement pour lui accompagné d'Alison.

- Je la sens pas celle-là, m'avoue grand-mère.

- Pourquoi, répliquais je avec légèreté.

- Ce n'est pas ton genre de fille ça, regarde la elle ne pense qu'à son physique et à sa petite personne.

Je n'ai pas le temps de répondre (et ça m'arrange car je ne sais pas quoi lui dire) car quelqu'un sonne à la porte d'entrée. Je me lève content d'échapper à l'interrogatoire de grand-mère pour aller ouvrir.  

- Bonjour Nicholas.

- Mary ? Bonjour, mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Chris m'a dit que tu avais intégré une nouvelle école alors je suis juste venue voir si tu allais bien...

- Je vais super bien, viens entre.

Pour l'amour du ciel, qu'est-ce qui m'a pris de lui proposer d'entrer ? peut-être la politesse que grand-mère m'a inculqué dans la tête ou le désespoir. Mary Bluby entre enchantée mais je m'aperçois que grand-mère n'est plus là, seul un mot est présent sur la table de la cuisine : Amuse-toi bien avec ton amie. Je suis dégoûté mais je ne le montre pas, je propose à mon "amie" une tasse de thé qu'elle accepte poliment, nous nous installons sur le canapé et parlons de ma "nouvelle école" et de ma "nouvelle bourse" dans cet "établissement" que Mary qualifie d'"extraordinaire" (ça commence à faire beaucoup de guillemets). Je ne sais pas d'où je sors tout ces mensonges pour décrire mes semaines mais ça sort tout seul, je parle, parle, parle mais je ne m'en rends pas compte avant d'apercevoir la façon dont Mary me regarde, elle est comme hypnotisée par mes paroles. Je me sens un peu gêné mais j'essaie de ne pas le montrer. Je continue car je suis stressé mais Mary n'arrange rien, sa main se dirige en direction de la mienne la frôlant, je pense que c'est simplement un geste amical mais sa main continue son chemin et se pose sur ma cuisse qu'elle caresse. Je bondis par instinct car je ne suis pas du tout mais alors pas du tout attiré par elle et que je suis déjà "pris".

- Ecoute Mary, je suis déjà en couple avec Alison. Je suis dés...

- Cette cruche ! elle ne te mérite pas ! elle ne t'aime pas aussi fort que moi ! moi je t'aime depuis la maternelle ! romps avec elle Nicholas, c'est moi qui t'aime !

- Tu devrais sortir de cette maison Mary...

- C'est donc comme ça ?! tu me rejettes ! et bien tu sais quoi je ne veux plus de toi ! dit elle en sortant brusquement de la maison.

Traumatisé et tendu je décide de me faire couler un bain. L'eau chaude ravive mes muscles et enchante ma peau, je plonge ma tête sous l'eau pendant quelques secondes avant de la ressortir pour reprendre mon souffle. L'eau m'apaise mais je me surprends bizarrement en train de penser à Charles. Je ne sais pas pourquoi mais il m'en veut pour quelque chose et je doute fort que ce soit à cause du jour où je l'ai malencontreusement espionné lorsqu'il était avec Luna. Je me fais la promesse de lui demander des explications la prochaine fois que je le verrai mais pour l'instant je vais profiter de cet agréable bain.

Je me sèche et me couche dans mon lit en m'endormant aussitôt. Je cauchemarde durant toute la nuit, des bêtes sauvages me griffent et me mordent jusqu'au sang. Un brouillard s'est formé autour de moi masquant les reliques de mes coéquipiers que j'arrive malgré tout à reconnaître à travers ce voile lacté. Un combat acharné s'est formé entre nos deux clans, je me bats dans mon sommeil avant que mon subconscient me montre Luna couchée sur le sol boueux sans vie, je me précipite vers elle mais je sais que c'est trop tard. Je me lève en sursaut. 

***

- J'arrive pas à y croire, c'est les soldes chez Kitty !

ça va bientôt faire quatre heures que je marche en ville avec Alison, nous nous arrêtons devant chaque magasin pour "admirer" la vitrine puis entrons dedans pour dépenser son budget mais bien sûr que je me sens obligé de cotiser. Alison est folle de joie dans les rayons chaussures et mini jupes qu'elle me fait bien entendu choisir, j'en pointe une du doigt au hasard et elle part l'essayer. Je m'appuie contre une étagère remplies de jeans et m'aperçois dans un miroir, je suis plutôt pas mal. Mon entraînement intensif a ravivé mes muscles qui ressortent et font de jolis contours sous mon T-shirt noir, ma veste en jeans dont j'ai retroussé les manches me donne un côté bad boy (que je ne suis absolument pas) et mon slim noir unifie ma tenue. Je suis tellement absorbé par mes changements physiques que je ne remarque pas Alison qui se tient à côté de la cabine d'essayage en mini jupe et chemise déboutonnée. Elle s'approche de moi avec sensualité ce qui me gêne terriblement car toutes les personnes du magasin nous regardent, j'essaie de reculer mais je bouscule l'étagère que je retiens avec peine pour qu'elle ne se casse pas la figure. 

- Alors t'en penses quoi mon cœur ?

Mon cœur, sérieux ?

- C'est très joli, mais on devrait rentrer avant qu'on ne se fasse enfermer à l'intérieur du magasin...

- D'accord, attends moi je serai prête dans une minute.

Cramoisi je l'attends tous les regards fixés sur moi.

Nous passons en caisse puis retournons chez moi. Grand-mère s'est absentée (c'est incroyable, on dirait qu'elle m'évite. Elle n'est jamais à la maison), nous avons donc la maison pour nous tout seuls. Alison décide de me montrer tout ses achats alors nous montons dans ma chambre, elle m'installe sur une chaise et s'éclipse dans ma salle de bain pour se changer. Des dizaine de tenues défilent et je n'arrive plus à suivre mais je fais de mon mieux. Je redoute la mini jupe très sincèrement.

C'est ce que je pensais. Alison sort de la salle de bain vêtue de sa mini jupe à carreaux et d'une chemise rouge qu'elle déboutonne tout en avançant, elle met ses chevilles sous mes cuisses et ses mains sur mes épaules, ses cheveux blonds volent en arrière découvrant ses lèvres pulpeuses. Elle m'embrasse un long moment sans que j'aie le courage de l'arrêter mais soudain ses doigts se faufilent sous mon T-shirt et le remontant jusqu'à mon torse qui a pris de l'envergure.

- Stop Alison. À quoi tu joues ?

- Je pensais que je t'attirais...

- C'est le cas mais pas de cette façon...

- T'as qu'à rester avec tes foutus livres de chimie alors !

Elle se décolle de moi en reprenant toutes ses affaires avec brutalité mais je ne fais rien pour la retenir, je reste assis sur ma chaise comme un prince. Elle s'arrête deux secondes devant la porte s'attendant à ce que je réagisse mais je reste impassible. Elle sort comme une diva et moi je ne pense pas du tout à la possibilité qu'elle me quitte.

Je passe la fin de mon samedi à regarder des séries télévisées en mangeant de la glace au chocolat (je ne suis pas déprimé O.K? j'aime ça c'est tout). Le lendemain je décide de contacter Alison car je n'ai pas envie que notre rancune reste sur ma conscience toute la semaine. Elle accepte de me pardonner et me donne rendez-vous au parc. 

Je suis le premier à arriver, je m'installe sur un banc et attends. Après une demi-heure de retard Alison pointe le bout de son nez mais je n'ose pas lui faire de reproche par peur de la contrarier d'avantage. Nous parlons pendant plusieurs heures puis nous nous embrassons.

Je ferme les yeux et sens des lèvres brûlantes sur les miennes, sa langue frôle la mienne avec douceur et brutalité à la fois, je rêve de mèches brunes caressant mon visage follement amoureux de cette fille aux yeux verts. 

WOLVES - La prophétie du Grand LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant