Je sens de longs doigts effleurer mes cheveux, c'est agréable. J'essaie d'ouvrir les yeux mais je n'y arrive pas, je me souviens alors de ce qu'il s'est passé et une montée d'angoisse survient. Je m'agite comme une personne qui manque de morphine mais une claque me calme. Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour voir qu'il s'agit de Luna.
- Merci c'est très agréable. La claque reste le meilleur remède.
- Je t'en prie, ça m'a fait plaisir. Comment tu te sens ?
- Bien.
- C'est une question bête n'est-ce pas ?
- Non je me sens vraiment bien, je veux rentrer chez moi.
- Tu ne le peux pas, c'est impossible.
- Je suis pris au piège.
- C'est de ta faute je ne t'ai pas dis de provoquer je t'ai dis de montrer aux autres que tu peux te relever après une chute et pas de faire ton petit malin.
- Tu peux me passer un miroir s'il te plait ?
- Mieux vaut pas...
- Passe moi un miroir sinon j'irai le chercher tout seul.
- D'accord mais je te préviens : t'es vachement amoché.
Je me redresse avec peine sur mon lit et prend le miroir que Luna me tend. Au début je ne reconnais pas la personne qui apparaît devant moi. Son visage est pâle comme neige, des ecchymoses recouvrent sa peau et ses yeux sont tellement enfles qu'ils ressemblent à des balles de golf. Sa lèvre supérieure est ouverte et son nez n'a pas d'apparence physique. Seuls ses cheveux ont gardé leur coupe décoiffée habituelle. Il me faut quelques minutes pour accepter que cette personne c'est moi. Je repose le miroir face cachée sur ma table de chevet avec délicatesse et observe mes bras, mes mains, j'ôte la couverture de mes genoux pour analyser la gravité de mes blessures mais Luna m'arrête.
- Tu te fais du mal pour rien. Tu feras payer à ces gars ce qu'ils t'ont fait.
- Vu la façon dont ils m'ont maîtrisé je doute de leur faire payer quoi que ce soit...
- Et voilà qu'il recommence, dit elle en levant les yeux vers le plafond, tu vas abandonner aussi vite ? tu acceptes ce qu'ils t'ont fait ?
- Tu peux pas comprendre...
- Je ne peux pas comprendre ? tu crois que je suis arrivée ici et que tout le monde m'a accueillie les bras ouverts ? non, j'ai du me démerder toute seule pendant des années.
Je baisse la tête en m'apercevant de l'imbécilité que je viens de sortir.
- La course d'orientation a lieu à quelle heure ?
- 10h00, me répondit elle le sourire aux lèvres.
Je me relève grâce à l'adrénaline mais je me rends vite compte que mes ecchymoses ne sont pas seulement visibles mais douloureuses. Je n'arrive pas à lever les bras pour retirer mon T-shirt blanc alors je le garde (en plus il sent bon la lavande), j'arrive à enfiler un jean après plusieurs approches (sauter dedans par exemple).
Tout mon corps me fait souffrir mais je reste motivé malgré tout et pars en direction de la plateforme forestière où aura lieu la course d'orientation. Je ne compte pas faire grimper mon score avec cette épreuve mais c'est déjà moins dangereux que les parcours de Nils.
J'arrive à la plateforme, mains dans les poches et avec le sourire. Certains me regardent avec étonnement (il est pas mort lui ?) tandis que d'autres baissent la tête et ça, ça me remonte vachement le moral. Mesdames et messieurs Nicholas Baker est dans la place !
VOUS LISEZ
WOLVES - La prophétie du Grand Loup
FantasyJe m'appelle Nicholas Baker. J'ai 15 ans. J'habite à Cleveland au Midwest des Etats-Unis dans l'Etat de l'Ohio. Je pourrais être comme vous, c'est-à-dire un adolescent normal avec des amis normaux, amoureux de la plus belle fille du lycée. Seulement...