Mon identité

Chapitre 5 : Les nouveaux bonbons

Chapitre 5 : Les nouveaux bonbons

Bonjour Victor,

Je n'étais pas en courant que tu devais venir à Poudlard ? Que viens-tu y faire ? Notre directrice nous mettra surement au courant demain quand je rentrerai à Poudlard. En tout cas, je suis ravie de ta venue et bien évidement j'aurais dû temps à t'accorder !

Affectueusement,

Hermione


Je sentis un sourire de satisfaction éclairer mon visage quand je relu l'"affectueusement" que j'avais moi aussi inscrit à la fin de ma lettre. J'aurais adoré que Drago le voit.
Le week-end était passé à une vitesse impressionnante. Je n'avais presque pas eu le temps de voir mes amis avec tout le travail que nous avions déjà au bout d'une semaine de cours. Évidemment, certains semblaient en avoir moins, comme Drago qui avait passé son dimanche après-midi à faire un match de quidditch avec les garçons.

Lorsque nous transplanâmes le dimanche soir pour rentrer à Poudlard, Narcissa et Lucius n'étaient pas encore rentrés, ce qui m'intrigua. Jamais ils ne s'étaient absentés aussi longtemps, du moins plus depuis que Voldemort était mort. Cependant Drago ne semblait pas s'en inquiéter. Lorsque nous atterrîmes dans le grand hall de Poudlard, Drago et moi nous jetâmes un bref coup d'œil avant de ré-adopter une attitude complètement indifférente l'un envers l'autre. J'eus un petit pincement au cœur en voyant Drago s'en aller, car si j'avais eu le courage de tous révéler à mes amis de Gryffondor cette année, Drago et moi aurions pu continuer notre route côte à côte.

A peine étais-je remontée jusqu'à la tour de Gryffondor que McGonagall me fit convoquer dans son bureau. Quand j'arrivai face à la gargouille, Blaise était déjà là.
- Je t'attendais, dit-il en prenant, comme d'habitude, bien soin de surveiller que les alentours étaient vides. Tu sais ce qu'elle veut ?
- Je pense qu'elle veut nous dire que Victor Krum va arriver la semaine prochaine.
- Ah bon ? Mais qu'est-ce qu'un grand joueur de quidditch pourrait bien venir faire à Poudlard ?
- Drago ne t'a rien dit à ce sujet ?
- Il était au courant ?
- Victor m'a écrit une lettre ce week-end pour m'annoncer qu'il arrivait à Poudlard, mais je n'en sais pas plus.
Blaise me fixa silencieusement avant de finir par hausser les épaules. Lui au moins ne se mettait pas dans tous ses états contrairement à Drago. Ou peut-être que c'était uniquement parce qu'il n'avait pas lu le "affectueusement".
Blaise prononça le mot de passe et l'escalier en colimaçon se mouva pour nous faire monter. Une fois en haut, la porte du bureau de la directrice s'ouvrit sur nous.
- Entrez, nous lança-t-elle en refermant un épais livre sur son bureau.
Elle nous fit signe de nous asseoir.
- Bien, Victor Krum va passer quelques temps avec nous à Poudlard. Il va enseigner les cours de vols sur balais.
- Vraiment ? Lâcha Blaise réellement abasourdit par la nouvelle.
Je n'imaginai pas quelqu'un comme Victor enseigner quoi que ce soit. Il avait beaucoup de qualités, certes, mais pas celle d'être pédagogue. Et puis j'avais dû mal à l'imaginer professeur dans tous les cas, d'autant plus qu'il poursuivait une très belle carrière dans l'équipe Bulgare.
- Le professeur Bibine ne pourra pas venir donner ses cours avant quelques mois, donc il la remplacera jusque là. Comme vous êtes les préfets en chef je jugeais bon que vous en soyez informés avant tous le monde. Sinon, tout se passe bien dans votre travail de préfet en chef ? 
Blaise me devança.
- Mais, il ne joue plus dans l'équipe Bulgare ? S'enquit-il.
Je levai les yeux au ciel. Cela n'avait rien à voir avec son travail de préfet en chef et en plus, la réponse à cette question ne le regardait absolument pas.
- Je n'en ai aucun idée M Zabini. Vous pourrez lui poser vous-même la question si vous le souhaitez.

Quand je remontai au dortoir, Harry, Ron et Ginny étaient arrivés. Ils étaient dans la salle commune et discutaient avec entrain. En me voyant, Ginny se leva aussitôt pour me rejoindre, en agitant des bonbons jaunes sous mon nez.
- Qu'est ce que c'est ? Demandai-je en les toisant d'un air méfiant.
- C'est la nouvelle invention de George, me lança Ron à l'autre bout de la pièce. Cela empêche de mentir.
- C'est comme du veritaserum ? Parce que je vous signale que c'est interdit.
- Non, tu n'es pas obligé de dire la vérité, mais tu ne peux pas mentir, m'expliqua Ginny. Par exemple, imaginons que tu portes une robe affreuse et que tu me demandes mon avis sur ta tenue alors que j'ai avalé un de ses bonbons.
- Oui, imaginons, fis-je en souriant.
- Eh bien je ne serais pas obligée de te dire que ta robe est moche, je pourrais par exemple répondre "elle est originale".
- Et à quoi ça sert exactement ?
- Mais à rien enfin ! S'exclama Ron en levant les yeux au ciel sous le regard amusé de Harry. C'est juste pour rire.
- Je ne vois pas qui aurait envie d'ingurgiter ce bonbon, répliquai-je.
- C'est ça qui est drôle, il faut le faire avaler à quelqu'un sans qu'il le sache, insista Ron.
Cette idée était complètement stupide, mais cela ne m'étonnait pas qu'elle plaise à tout le monde.
- George a dû prélever le sang de je ne sais plus qu'elle créature pour parvenir à obtenir cet effet.
Du sang ? Je réprimai une grimace de dégoût.
- A quelle créature ? Demanda Dean qui venait se joindre à la conversation.
- Je ne sais plus... marmonna Ron embêté. Une créature magique qui ne peut pas mentir justement. Tu devrais le savoir toi Hermione, non ? Tu sais toujours tout.
Tous se tournèrent vers moi, mais malheureusement pour eux je n'avais pas la réponse. Leur réaction déçue me vexa considérablement. Il faudrait que je fasse des recherches à ce sujet-là.

Notre fin de soirée fut très agréable, Ginny monta se coucher assez tôt, mais Ron et Harry restèrent un moment en bas à me raconter leur week-end au terrier. Ils avaient à peu près tout fait, sauf travailler. Je me retins cependant de leur faire remarquer et d'autant plus d'ajouter que Drago avait travaillé tout le samedi après-midi, lui.
Quand je vis Dean passer devant nous pour monter lui aussi à son dortoir, je me souviens de l'intérêt de Pansy à son sujet. Peut-être que les garçons avaient oublié sa question étrange de la semaine dernière mais pas moi. Elle s'intéressait à Dean et peut-être qu'un couple aussi insolite qu'eux, j'entendais par là une Serpentarde et un Gryffondor, permettrait d'alléger les tensions entres les deux maisons. Tout cela pour me permettre peut-être d'avouer plus facilement mon secret aux Gryffondor lorsque l'année prendrait fin.
La réflexion que je venais de me faire m'effraya presque aussitôt. J'avais l'impression de ressembler à Drago. Avais-je vraiment souhaité qu'ils sortent ensemble, tout ça, pour m'arranger ? L'idée d'être aussi égoïste que Drago pouvait l'être ne me plaisait pas du tout.

Le lendemain, durant le petit déjeuner, je m'étais attendue à une réponse de Victor, mais aucun hiboux ne déposa de lettre face à moi.
- Tu attends quelque chose ? Me demanda Harry en constatant mon air agité alors que les hiboux ressortaient de la grande salle. Tu t'es réabonnée à la Gazette du sorcier ?
Je secouai la tête en faisant mine de me intéresser à mon repas, mais la vérité était que j'étais vexée.
Notre premier cours de la mâtiné était la métamorphose avec le professeur McGonagall. C'était mon cours préféré, mais Drago avait visiblement jugé bon de me le gâcher avant même que je n'entre dans la salle de cours.
- Alors Granger, me lança-t-il d'une voix moqueuse alors que je passais devant lui dans le couloir. On n'a pas pu louper ton agitation au petit déjeuner, tu as vraiment cru que tu allais recevoir du courrier ? Insista-t-il en ricanant. Mais qui pourrait t'écrire enfin, tes parents sont des moldus !
Je bouillonnai intérieurement tout en m'arrêtant pour lui faire face. Qu'il m'embête à ce sujet pendant le week-end quand nous étions seuls d'accord, mais là, il le faisait devant tout le monde, en sachant que je ne pouvais pas réellement l'envoyer se faire voir.
- Si tu n'étais pas aussi jaloux de nous Malefoy, peut-être que tu arrêterais de nous observer mes amis et moi, me contentai-je de répliquer.
- Ah ça c'est vrai, fit remarquer Ron qui s'était arrêté à côté de moi.
- Tu as un problème Weasmoche ? Lui lança Drago avec humeur.
Je poussai un profond soupire et tirai Ron par la manche pour l'empêcher de répondre.
- Ne t'en occupe pas, lui soufflai-je, Malefoy essaye juste de faire le malin devant les autres, comme d'habitude.
- Et moi qui pensait qu'il s'était calmé depuis cette année, fit remarquer Harry qui marchait derrière nous.
- Oh je pense qu'il ne changera jamais. Malefoy restera Malefoy, déclarai-je en m'essayant sur une chaise au deuxième rang.
Durant cette première heure de cours, le professeur McGonagall nous expliqua que le principal objectif de l'année serait de parvenir à transformer notre apparence. C'était certainement l'un des exercices les plus du difficile en matière de métamorphose. C'était entre autre l'un des exercices qui était demandé à l'examen final pour devenir Auror. Je donnai alors un coup de coude à Harry qui discutait avec Ron.
- Tu veux toujours devenir auror Harry ? Lui lançai-je à voix basse.
- Bien sûr, pourquoi ? 
- Alors écoute ce que le professeur dit, lui ordonnai-je.

Quand la fin du cours arriva, aucun de nous n'avait réussis à opérer le moindre changement de notre apparence, aucun élève de la classe d'ailleurs à mon grand soulagement. Je n'aurais pas supporté d'entendre Drago fanfaronner à ce sujet-là.
- Vous savez que Tonks a eut le nombre de point le plus élevé à cette partie de l'examen pour devenir auror ? Elle a eu le notes maximum en classe de dissimulation et déguisement, lançai-je à mes deux amis alors que nous rejoignions le cours d'histoire de la magie.
- Elle est méthamorphe ! S'exclama Ron en levant les yeux au ciel.
- Oui eh bien, cela devrait quand même vous motiver.

Le cours d'histoire de la magie sembla ennuyer tous les élèves comme d'habitude. Ron et Harry s'étaient endormis sur leur table et au lieu de les réveiller comme je le faisais habituellement, je déchirai un bout de parchemin et entrepris d'écrire un mot dessus.

" Ce soir dans votre salle commune, à minuit. Dis à Blaise de veiller à ce que tous les élèves soient montés se coucher."

Je me baissai alors et fis mine de trifouiller sous mon bureau. Je me relevai quelque secondes après avec le bout de parchemin à la main et appelai Drago qui était juste devant moi. Ce dernier se retourna vers moi avec une lenteur extrême et me jaugea d'un regard supérieur.
- Tu as laissé tomber ça sous ma table, expliquai-je en lui tendant le mot que je venais d'écrire.
- Je n'ai rien laissé tomber du tout Granger.
- Si Malefoy ! M'exclamai-je à voix basse en lui lançant un regard entendu.
Drago consentit enfin à prendre le mot et se retourna face à son bureau pour le lire.