Chapitre 39 : La rencontre

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  Le silence régnait dans le bureau du ministre de la magie, dans le bureau de Kinsgley. Ce fut Molly Weasley qui brisa ce silence.
- Je pense que les enfants étaient cette fois-ci assez grands pour participer à notre réunion. Après ce qu'il c'est passé l'année dernière avec vous-savez-qui, j'estime qu'ils ont le droit de...
- Vous n'êtes pas au courant de tout Mme Weasley, la coupa Macgonnagal mal à l'aise.
- Comment ça ?
Tous les autres s'échangèrent des regards fuyants.
- Que se passe-t-il ? Intervint M Weasley.
- Toutes les personnes ici, on fait parti de l'ordre du phoenix la première fois, expliqua Kingsley. La famille Malefoy, comme les autres, ajouta-t-il en les désignant d'un signe de tête, étaient bien avec nous. Toutes ces familles, ainsi que moi-même et Macgonngal, avons fait le serment inviolable il y a de nombreuses années. Ce serment concernait Mlle Hermione Granger. Nous pouvons à présent en parler car le serment est rompu par la décision d'Hermione.
- Oui ça on le sait ! S'exclama Molly. Elle est la fille de Bellatrix Lestrange.
- Non, répondit Kinsgley. Hermione est loin d'être sa fille.
- Je ne comprends pas ! S'exclama-t-elle en regardant tout le monde tour à tour.
Cependant, personne n'avait l'intention d'intervenir dans l'échange qu'elle avait avec le ministre de la magie.
- Le serment inviolable concernait la protection d'Hermione ainsi que le secret de son identité. Elle est la fille de Voldemort et d'une sirène. Le serment devait se rompre le jour où elle l'apprendrait. Elle le sait à présent.
- Pardon ? S'étrangla Molly.
- Quoi ? S'exclama Arthur à son tour.
Au lieu de répondre, Kingsley se tourna vers la famille Malefoy. Narcissa, malgré son regard apeuré, prit la parole.
- Voldemort était parvenu à séduire une de ces créatures, une sirène, expliqua-t-elle alors. Et un jour il est revenu avec elle, il lui avait donné des jambes, par je ne sais quel incroyable moyen. S'il n'était à l'évidence par amoureux de cette Caleen, il éprouvait néanmoins de l'affection pour elle, nous l'avons tous vu, dit-elle en regardant successivement, la famille Nott, Zabini, Greengass et Parkinson. Caleen semblait, elle, éperdument amoureuse de lui et elle tomba rapidement enceinte. Lorsque l'enfant naquit, Voldemort nous avait tous convoqué pour nous le présenter. Il avait presque semblé humain à ce moment là, il avait presque semblé être comme nous l'étions avec nos propres enfants. Jusqu'à ce que nous demandions des nouvelles de Caleen. Il nous a simplement répondu que la sirène ne serait plus jamais un problème. Nous sommes tombés des nus et en avons conclu qu'il l'avait tué. Cependant, poursuivit Narcissa, un an après, Caleen nous a adressé un message. Elle voulait récupérer son enfant lorsqu'il aurait dix-sept ans. Ce message nous est parvenu par le biais des elfes de l'eau, ajouta-t-elle. Nous ne l'avons jamais révélé à Voldemort. Ce n'est donc pas une coïncidence si Hermione a été récemment mêlée à une histoire avec des elfes de l'eau, juste après ses dix-sept ans. Nous ne pensons pas qu'Hermione a disparu, nous sommes même persuadés qu'elle est retournée parmi les siens, dans l'océan, conclut Narcissa.
Molly et Arthur restèrent silencieux, complètement abasourdis par ce qu'ils entendaient.
- Je vais envoyer un message au chef des elfes de l'eau pour savoir ce qu'il en est avec certitude, déclara Kinsgley en s'essayant à son bureau.
- Cela ne ressemble pas à Hermione ! S'exclama Molly. Elle ne serait jamais partie. Et puis je ne comprends pas, pourquoi ne pas avoir rendu Hermione à sa mère dès le départ ?!
- Parce qu'elle était avant tout la fille de Voldemort, déclara Narcissa d'une voix grave.
- Mais lorsque il a disparu ! Insista-t-elle.
- Voldemort ne s'occupait pas de sa fille, expliqua Narcissa. Il n'était pas un père, il était un géniteur. Et Hermione n'était pas sa fille, elle était une arme. L'arme la plus puissante qu'il lui ait été donné d'avoir. Ce fut à ma famille de s'occuper d'Hermione et lorsque Voldemort disparu, après avoir essayé de tuer Harry, nous nous étions déjà attachés à cette petite fille. De plus, nous avions reçu la lettre de Caleen bien avant, nous indiquant clairement qu'elle ne voulait pas d'Hermione avant ses dix-sept ans. Qu'aurions-nous dû faire ? Insista Narcissa dans un sanglot. Rejeter cette fillette à la mer ? L'abandonner ? Nous l'aimions déjà ! Insista-t-elle en lançant un regard à son mari. Et si nous pouvions lui apporter dix-sept ans de bonheur, il était de notre devoir de le faire. Les sirènes sont réputées pour être cruelle vous savez !
- Oui on sait, tu as bien fait, fit Mme Greengass en posant une main réconfortante sur l'épaule de Narcissa.
- Si vous l'aimiez pourquoi la laisser partir à ses dix-sept ans ? S'exclama Molly.
- Parce que je l'aime justement. Ce n'est pas ma fille en réalité, je n'ai aucun droit sur elle. Je savais que cette maison au bord de l'océan l'amènerait à découvrir qui elle était réellement. Partir pour le monde des sirènes est son choix.
- Nous l'avons protégé jusqu'à ses dix-sept ans, ajouta Lucius. Nous avions mis en place un très puissante sortilège, avec l'aide de Dumbledor pour qu'Hermione ne se transforme jamais au contact de l'eau. Nous voulions la protéger de la vérité. Nous ne voulions pas qu'elle grandisse en sachant que ses parents l'avaient abandonné. Nous voulions qu'elle ait l'enfance la plus normale et la plus heureuse possible.
- Nous ne sommes coupables que de son enfance heureuse, fit Narcissa dont les larmes coulaient silencieusement le long de ses joues.
- Mais pourquoi lui avoir fait croire récemment qu'elle était de votre famille ? Qu'elle était la cousine de Drago ! Insista Molly.
Cette fois-ci Narcissa baissa les yeux mal à l'aise et le regard de Molly changea aussitôt.
- Vous l'aimiez, déclara-t-elle d'un ton accusateur, mais pas assez pour que votre fils tombe amoureux d'une hybride. N'est-ce pas ? Parce que c'est ce qu'elle est, une hybride !
- Non, se défendit Narcissa. Nous ne voulions pas qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre car nous savions qu'ils ne pourraient jamais être ensemble. C'est Drago qui hait les hybrides... marmonna Narcissa honteuse. Nous ne voulions pas le voir rejeter Hermione, fit-elle en jetant un regard triste à son mari.
- A la chute de Voldemort, nous avons fait croire aux autres mangemorts qu'Hermione avait disparu, ajouta Lucius pour changer de sujet. Personne n'a posé de question, ils pensaient qu'elle était retournée parmi le monde des sirènes. Pendant toutes ces années, nous l'avons caché et protégé.


- Si on se fait prendre... marmonna Daphné d'un air inquiet.
- Ferme-là ! S'exclama Drago en lui lançant un regard assassin.
Il se tourna aussitôt vers George qui venait de prendre l'oreille magique pour écouter à la porte du ministre de la magie.
- Je n'entends rien ! Taisez-vous !

- Il faut aller la chercher ! Insista Molly.
- Elle est avec les sirènes ! S'exclama Kinsgley qui venait de recevoir une lettre de confirmation de la part des elfes de l'eau. Nous n'y pouvons rien.
- Bien ! S'exclama-t-elle d'une voix aigu. J'estime alors que les enfants ont le droit de savoir.
- C'est hors de question, ce n'est plus de notre ressort. La discussion est terminée.


George lâcha subitement l'oreille et se retourna vers les autres en leur adressant un regard interdit.
- Quoi ? S'exclama Drago. Qu'est-ce que tu as entendu ?
- Ils vont sortir ! S'exclama-t-il en tirant précipitamment sur le fil reliant les deux oreilles.
Une fois la deuxième oreille en main, ils sortirent tous du couloir en courant. Une fois dans l'ascenseur, George répéta aux autres ce qu'il avait entendu.
- Elle a été capturé par les sirènes ? S'étrangla Drago.
- Et ils ne vont rien faire pour aller la chercher ? Insista Harry.
George secoua la tête négativement.
- Mais ce n'est pas possible ! S'exclama Ginny. Ma mère...
- Maman n'était pas d'accord avec ça, lui lança George. Elle voulait aussi nous mettre au courant mais Kingsley a refusé !
- Ma mère me le dira, déclara Pansy. Ma mère me dit toujours tout.
L'ascenseur s'arrêta au rez-de-chaussé, tout le monde en sortit sauf les Serpentard qui fixait toujours Pansy.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Neville.
- Il faut que Pansy rentre chez elle, sa mère lui dira surement, fit Blaise.
- Elle ne lui dira rien, fit George. Kinsgley a été catégorique.
- La relation de Pansy et sa mère n'est pas normale, insista Blaise. Il y a de grandes chances pour qu'elle lui avoue.
- Bon d'accord ! Fit précipitamment Harry. Vas-y ! Nous on va chez Hermione !
- Je viens avec toi ! S'exclama Dean à l'adresse de Pansy.
Cette dernière acquiesça d'un signe de tête et tous le monde sortit enfin de l'ascenseur.
- Evidemment ! S'exclama Blaise d'un ton amère en voyant Pansy et Deans transplaner ensemble.


Sous l'océan

J'avais suivis Ivany et Mareva tandis que les autres sirènes s'étaient dispersées dans l'immense citée. Je savais où elles m'emmenaient sans avoir eu besoin de poser la question. J'allais rencontrer ma mère. Je ne m'étais pas attendu à me sentir aussi tendu, je ne m'étais pas attendu à ressentir autant de pression en allant à sa rencontre, si bien que j'observai à peine les fabuleux décors qui m'entouraient. Toute cette blancheur était irréel. Comment cette cité pouvait-elle être d'un blanc aussi immaculé sous l'eau ? Comment était-ce possible ! Une autre chose m'intrigua soudain. Il y avait plein de sirènes femelles ou mâles qui nous observaient d'un air curieux lorsque nous passions devant eux, mais aucun de semblait dépasser mon âge. Il y avait des enfants certes, mais pas de plus âgé que moi. Où étaient les autres ?
Je voulu poser la question à Mareva mais nous arrivâmes soudain devant une grande arcade autour de laquelle s'enroulaient des algues vertes. L'arcade s'ouvrait sur une immense salle remplis de sirènes et tout au fond, l'une de ces créatures semblait se détacher du groupe. Mareva se mit à ma droite, tandis qu'Ivany à ma gauche me fit signe de les suivre. Nous entrâmes alors dans la salle et un silence s'instaura de lui même.
Je n'avais jamais eu autant de yeux braqués sur moi. Je ne m'étais jamais avancé le long d'une allée dans un silence aussi complet. Plus j'avançais et plus je parvenais à distinguer le fond de la salle. Il y avait en effet une sirène tout au fond qui attendait, puis légèrement derrière elle, sur le côté, s'en tenait une autre. La sirène du centre portait une couronne sur la tête. C'était elle. C'était Caleen. C'était ma mère.
Ivany et Mareva s'arrêtèrent soudain et je fis de même, lorsqu'elles estimèrent que nous étions suffisamment proche de la reine. Le silence de la salle était étouffant et mon coeur battait si fort qu'il était impossible que cela échappe aux créatures près de moi. Après quelques secondes d'observation, la reine s'approcha davantage de moi, tout en conservant une certaine distance.
Elle était magnifique et semblait étrangement aussi jeune que moi. Je savais que c'était la reine et qu'elle était donc ma mère, mais ce fut la couleur de sa queue qui mit fin à mon doute. Elle avait exactement la même couleur que la mienne, alors que toutes les sirènes que j'avais vu jusqu'à présent avec des queues plutôt vertes ou bleus. Nos queues à nous, étaient différentes. C'était un mélange de jaune, d'orangé et de doré, voir de blanc. Je n'aurais pas su dire de quelle couleur elles étaient exactement à vrai dire, juste que le bout de la queue était plus orangé. La visage de ma mère était fin et gracieux. Elle avait de grand yeux verts, mais son regard se voulait supérieur. Elle avait des cheveux ondulés qui avaient la même couleur que les miens.
La reine me détailla entièrement et son regard s'attarda sur les marques que j'avais sur mes avants bras. Je remarquai pour la première fois que les autres sirènes n'en avaient pas, pas même ma mère.
- Tu es l'Amerande, déclara-t-elle soudain comme si elle n'y croyait pas elle-même. Je suis Caleen.
Je me contentai de la fixer sans savoir quoi lui répondre. Son regard pivota sur ma gauche et elle s'adressa à Ivany.
- C'est bon, je l'ai vu, lui dit-elle alors en me tournant le dos pour rejoindre une énorme coquillage ouvert qui semblait faire office de trône.
Elle s'assit dessus et alors que j'allais enfin lui répondre quelque chose, elle fit un geste dédaigneux de la main dans ma direction. Comme pour demander à Ivany de m'enlever de sa vue.
Je fus beaucoup trop choquée pour dire quoi que ce soit et je laissai Ivany et Mareva m'entraîner à l'extérieur de la salle. Ô m'avait prévenu, elle m'avait dit que les sirènes n'étaient pas des créatures très maternelle, mais tout de même. J'avais dû mal à réaliser ce qu'il venait de se passer, à prendre conscience de l'indifférence que ma présence avait provoqué chez ma mère. Lorsque je repris mes esprits, j'étais dans une pièce très belle.
- C'est chez toi ici, m'expliqua Mareva. C'est ici que tu dors où que tu vas lorsque tu souhaites te retrouver seule.
- C'est une chambre quoi, répondis-je.
- Une chambre ? Répéta Mareva en fronçant les sourcils.
Je balayai ma phrase d'un geste de la main signifiant de laisser tomber et Ivany et Mareva disparurent derrière la porte qu'elles refermèrent sur moi.

Il avait beau faire nuit, il devait beau être l'heure de dormir, je n'avais pas fermé l'œil. A quoi tout ceci avait-il servit ? Pourquoi la reine avait-elle voulu me voir pour à peine me parler ? Pourquoi les sirènes avaient entreprit tout ça pour me trouver, pour au final m'enfermer dans cette sorte de chambre ? Au fond de moi, je crois que je le savais. J'avais déplu à la reine. Mais à quoi s'était-elle attendu ?! Que manquait-il chez moi pour lui plaire ? Je n'avais même pas ouvert la bouche ! C'était trop stupide ! Je ne pouvais pas avoir fait tout ce chemin pour rien ! J'avais enfin trouvé ma mère, cela ne pouvait pas se passer comme ça. J'avais fait tant d'efforts pour accepter la situation, pour faire confiance à ces sirènes et les suivre !
Je me relevai du coquillage qui me servait visiblement de lit et nageai jusqu'à un immense miroir. Mon reflet me fit sursauter. J'étais différente. Certes, j'étais toujours moi-même mais visiblement en mieux. C'était ahurissant. Je m'approchai davantage du miroir, si bien que mon nez le toucha presque. Mes traits étaient plus fins, le marron de mes yeux s'était éclairci et semblait beaucoup plus beau et je n'avais plus la moindre imperfection sur le visage. Si j'avais utilisé à cet instant le miroir que la mère de Pansy m'avait offert à mon anniversaire pour m'indiquer les défauts de mon visage, j'étais sur que cette fois-ci il n'aurait rien révélé. Je n'avais jamais été spécialement moche ou belle, mais là, pour la première fois de ma vie, je me sentais réellement belle. Non j'étais plus que belle, j'étais parfaite. Je ressemblai à toutes ces belles sirènes que j'avais vu jusqu'à maintenant.
- Tu as changé, mais je suis sur que tu étais déjà très belle avant.
Cette voix inconnue me fit sursauter et je me retournai aussitôt vers la porte ouverte de ma chambre. La reine en personne se tenait face à moi et elle avait l'air... Non ce n'était pas possible, et pourtant ... Oui, elle avait l'air ému. Elle referma la porte derrière elle et dans un impressionnant coup de nageoire, se propulsa jusqu'à moi pour me serrer dans ses bras.
- Par Poséidon ! Murmura-t-elle. Tu es là, tu es ma fille et tu es enfin là. Tu es l'Amerande.
Elle me relâcha sans pour autant s'éloigner. Elle passa sa main sur mon visage dans un geste affectueux qui contrastait totalement avec sa réaction dans la grande salle.
- J'ai tenté d'imaginer ton visage tellement de fois, dit-elle en plongeant son regard dans le mien, sans succès. Et maintenant que tu es face à moi, je n'aurais pas pu imaginer que tu puisses ressembler à autre chose que ce que tu es. Tu as les mêmes cheveux que moi ! S'exclama-t-elle en passant sa main dans mes cheveux. La même queue et tu as les traces de l'Amerande sur tes bras. Tu es si belle ma chérie. Je ne t'ai tenu qu'une seule et unique fois dans mes bras et te voilà déjà adulte. Comment t'appelles-tu ?
- Hermione, répondis-je en souriant.
Sa bouche s'étira et un merveilleux sourire illumina son visage.
- Je t'attends depuis tellement longtemps Hermione. Dix-sept longues années ...   

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