Chapitre 50 : La couronne

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  Moi qui avais toujours porté une importance extrême à l'enseignement, j'avais passé les deux années les plus chaotiques en la matière. J'avais passé l'année précédente à trouver un moyen de tuer Voldemort, qui était, je le savais à présent, mon père, et je n'avais pas mieux fait cette année. J'avais un nombre d'absences impressionnant et malgré ça, je n'arrivais plus à y trouver de l'importance. Comme si cela me semblait totalement idiot, désuet à présent. Il y avait tellement plus important dans la vie, dans ma vie. Toutes les informations que j'avais apprises et emmagasinées tout au long de ma vie n'était pas de mon monde. Je ne savais d'ailleurs rien de mon nouveau monde et j'allais devoir en apprendre le plus possible si je voulais diriger mon peuple convenablement.

Le peuple des sirènes ne m'avait jamais semblé joyeux, mais l'expression de ma mère lorsqu'elle m'avait vu revenir en compagnie de son autre fille, avait contredit toutes mes croyances. Malgré les protestations d'Ondira durant le trajet, j'avais expliqué à ma mère que j'avais dû mettre les choses en ordre du côté des sorciers avant de rejoindre l'océan. Caleen ne m'avait posé aucunes questions supplémentaires, trop heureuse de mon retour.

Je fus plus maussade et distante que jamais durant la semaine qui passa, ce qui sembla ravir ma mère. Visiblement, je me comportais enfin comme la sirène qu'elle voulait que je sois. Une créature froide et sans sentiments. Elle avait une bien courte mémoire, elle qui était tombée amoureuse de la pire personne que le monde n'ait jamais connu. Peut-être que mon destin était de finir comme elle, aussi triste, froide et méchante. Après tout, Narcissa m'avait raconté le comportement enthousiaste que ma mère avait toujours eu sur terre. Etait-ce là une malédiction qui nous suivrait de mère en fille ? Étions-nous destiné à tomber amoureuse d'une personne que nous perdrions d'une manière où d'une autre ? Etait-ce le destin qui nous forçait à nous comporter comme de réelles sirènes ? Froide et sans coeur ? Peut-être que ma propre fille tomberait à son tour amoureuse d'un humain, pour ensuite avoir le coeur brisé. Je ne le saurais certainement jamais, mais j'aurais pu mettre ma main à couper que ma grand mère, la mère de Caleen avait eut le même destin que nous. La seule qui y trouvait réellement son compte dans l'histoire était Ondira, ma sœur. J'avais catégoriquement refusé d'épouser Niven et ma mère avait finalement accepté d'accéder à ma requête. Malgré ma profonde tristesse, je n'avais pas eu le coeur à infliger le même sort à ma sœur. Après tout, j'étais l'unique fautive de la mort de Drago et je m'étonnais d'ailleurs de ne pas encore avoir eu de nouvelles de l'extérieur, de la terre ferme, du monde des sorciers. Cependant, je savais que cela ne tarderait pas. J'étais une hybride qui avait tué un sorcier et pas n'importe lequel. Un sorcier au sang pur qui avait participé plus qu'activement à la chute de Voldemort. C'est pourquoi il était plus qu'urgent que j'en parle à ma mère, il fallait qu'elle sache à quoi s'attendre, même si cela me valait de lourdes représailles de sa part. Je ne pouvais pas mettre mon peuple en danger alors que je n'étais même pas encore reine.

Je choisis donc un soir où Caleen semblait de bonne humeur, elle avait en effet passé l'après-midi avec ses soldats femelles à essayer de déterminer qui serait mon époux. Je lui avais dis que je lui laissai carte blanche pour choisir, ce qui l'avait enchanté. C'était donc le bon moment pour lui en parler alors qu'elle me faisait par de ses idées tout en me raccompagnant à ma chambre.
- Il faut que je te parle de quelque chose, déclarai-je d'une voix grave.
Elle se retourna vers moi, surprise par le ton que j'employai.
- Nous allons avoir des problèmes avec les sorciers et c'est uniquement ma faute, dis-je.
- Explique-toi, m'ordonna-t-elle d'un ton sévère.
- J'ai tué l'un des leurs. C'était quelqu'un d'assez connu, ajoutai-je.
- Tu l'as tué ? Répéta-t-elle en écarquillant les yeux de surprise.
- Je me suis nourris, mais je n'ai pas su m'arrêter.
J'évitai soigneusement de lui dire quel était mon lien avec cette personne en question.
- Et alors ? S'exclama-t-elle soudain. Il faut bien que l'on se nourrisse non ? Les humains ne se gênent pas pour venir se servir dans nos mers, comme si cela ne leur suffisaient pas de se nourrir entre créatures terrestres, ajouta-t-elle d'un air dégoûté.
J'étais stupéfaite par sa réaction.
- Tu ne comprends pas, ils ne vont certainement pas laisser passer ça. C'était un élève qui étudiait avec moi à Poudlard. Je l'ai laissé pour mort dans le parc à la vue de toute le monde.
- MAIS QU'ILS VIENNENT DONC ! S'écria Caleen d'un air féroce. Je les attends ! Je pourrai anéantir leur peuple à moi seule !
- Ce ne sont pas de simples humains, ce sont des sorciers, insistai-je. Tu sais de quoi ils sont capables grâce à leurs pouvoirs.
Caleen explosa de rire tout en secouant la tête de gauche à droite.
- Je suis la reine, ils ne peuvent rien contre moi.
J'allais insister, mais ma mère me coupa la parole.
- Leur magie ne fonctionne pas sur moi. Ni sur l'Amerande d'ailleurs, ajouta-t-elle en plantant son regard dans le mien. Voilà pourquoi les sorciers ce sont toujours tenus tranquille envers nous. Je pourrais noyer des milliers de sorciers sans qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit, mis à par fuir en transplanant.
- Mais les autres sirènes ! M'exclamai-je.
- Les autres sirènes n'ont qu'à chanter pour les hypnotiser et leur faire faire ce qu'elles veulent. Tu as peur pour ton peuple ? Insista Caleen en venant poser sa main sur mon épaule. Tu as vraiment l'étoffe d'une reine, mais je t'assure que notre peuple ne craint rien, surtout maintenant que tu es là, à nous deux, nous pourrions exterminer leur monde si nous le voulions. Mais je me contre fiche du tas de boue sur lequel les hommes vivent , fit-elle en ricanant.

Caleen me conta plusieurs histoires concernant nos ancêtres et leurs victoires face aux peuples de la terre. Et je me demandai bien pourquoi Merlin avait autorisé celle qui l'avait trahit, à jouir d'autant de pouvoirs alors qu'il était sensé la bannir de la terre. Certainement par amour, car malgré tout, il l'aimait et avait voulu lui donner les moyens de se protéger. L'amour.... J'émis soudain le premier ricanement de ma vie ce qui coupa ma mère dans l'une de ces histoires. Elle me lança un regard surpris, mais je balayai son interrogation d'un geste de la main et elle termina de ma raconter son histoire.

Alors que nous arrivions à la pièce qui me servait de chambre, Caleen ma fit signe de continuer le long couloir pour me faire entrer dans une somptueuse pièce.
- C'est là que je dors, m'expliqua-t-elle.
Elle s'approcha d'un vieux mais magnifique coffre en bois qui devait dater de déjà plusieurs siècles. Elle l'ouvrit et en sortie une petite boîte en or qu'elle me tendit. Je l'attrapai en lui adressant un regard étonné.
- Ouvre, c'est à toi. C'est à toi depuis ta naissance, il est plus que temps que tu la portes.
J'ouvris alors le petit coffret. En son centre, une magnifique couronne en or massif, avec des formes d'alges, se présentait face à moi. C'était l'une des plus belles choses qu'il m'avait été donné de voir. Les algues d'or étaient si fines que je me demandai comme elles faisaient pour ne pas se briser. Voyant que je contemplais la couronne d'un air émerveillé, Caleen l'attrapa avec précaution entre ses mains et la posa délicatement sur ma tête.
- Tu es magnifique avec, admit-elle en m'observant avec...oui, on aurait dit de l'amour. Cette couronne est transmise de mère en fille, dès que l'Amerande obtient sa forme adulte. Tu as bien un ou deux ans de retard, ajouta-t-elle en souriant, mais elle est à toi à présent. Jusqu'à ce que je te remette celle-là, fit-elle en désignant la propre merveille qu'elle portait sur le sommet de son crâne.
Sa couronne n'était pas du même genre, elle était beaucoup moins fine et gracieuse que la mienne, mais en imposait davantage.
- Ta sœur a tellement admiré cette couronne... Murmura-t-elle en me fixant. Je la surprenais fréquemment à ouvrir le coffret sans pourtant oser poser la couronne sur sa tête. Elle savait qu'elle ne lui était pas destinée, mais je suis certaine, qu'ou fond d'elle, elle ne croyait qu'à moitié à ton retour. Le retour de l'enfant prodigue comme on dit sur terre, n'est-ce pas ? Ajouta-t-elle en souriant.
- Oui c'est comme ça qu'on dis, admis-je en retirant la couronne de ma tête.
- Garde-là ! S'exclama Caleen d'un ton brusque. Tu as l'Amerande, tu te dois de la porter.
- Mais j'ai peur de l'abîmer... Elle semble si fragile.
- Les sirènes semblent fragiles également, mais regarde le peuple puissant que nous sommes. Cette couronne a survécu à de nombreux siècles, elle est beaucoup plus solide qu'elle en a à l'air.
Le regard insistant de ma mère eu raison de moi et je reposai la couronne sur le sommet de ma tête.


Lorsque je rejoignis la salle principale du palais le lendemain matin, je surpris une conversation très agitée entre la reine et ses soldats. Ivany et Marva que je connaissais un peu, ne cessaient de se crier dessus au sujet d'elfes de l'eau. Personne ne s'arrêta à mon arrivée, seule ma mère sembla remarquer ma présence.
- Très bien, l'Amerande va trancher, déclara-t-elle ce qui stoppa nette les deux sirènes.
- A quel sujet ? Demandai-je d'une voix hésitante.
- Nous nous sommes tout de même penchées sur le cas du sorcier dont tu t'es nourris, m'expliqua ma mère.
Tous les regards se tournèrent vers moi et je me sentis soudain terriblement mal à l'aise de provoquer déjà tant de problèmes.
- Mareva pense qu'il faut au moins se renseigner au près des elfes de l'eau pour savoir si ils ont eu vent de quelque chose à ce sujet, si le monde des sorciers en parle. Ivany, par contre, pense qu'il ne faut pas prendre le cas en considération.
- Nous avons besoin de nous nourrir ! S'exclama la concernée. Je ne vois pas pourquoi nous aurions besoin de vérifier si nous n'avons pas trop causé de désagrément aux pauvres petits sorciers ! Nous n'avons pas de comptes à leur rendre.
Je ravalai une boule de tristesse en pensant à Drago.
- Qu'en dis-tu ? Me lança ma mère avec intérêt.
- Et toi ?
- Je te demande ton avis, insista-t-elle.
- Je pense que nous n'avons rien à perdre en nous renseignant auprès des elfes, dis-je.
Mareva sembla ravie, tandis qu'Ivany m'adressai un regard noir, ce qui n'échappa pas à ma mère.
- La couronne sur sa tête n'est pas assez visible ? Fit-elle d'une voix sifflante.
- Si bien sûr, mais ...
- Mais rien ! S'exclama-t-elle. L'Amerande dit qu'il faut aller voir les elfes, donc vous irez voir les elfes !
Sa voix était froide et tranchante et si ce n'était pas ma mère, j'aurais eu peur d'elle. Ivany n'ajouta rien et fit signe aux sirènes de la suivre à l'extérieur du palais. Je demandai aussitôt à ma mère si je pouvais accompagner l'équipe qui s'y rendait, mais elle refusa catégoriquement.
- Tu as l'Amerande, ce n'est pas à toi de te déplacer.
- Mais je connais assez bien l'une des elfes, insistai-je.
- Chacun sa place, trancha-t-elle. Si tu les accompagnes, les gardes vont se demander à quoi elles servent. Il faut les laisser faire leur travail, chacune d'elles est et doit se sentir utile.


J'eux l'impression qu'il s'était écoulé des jours et des jours entre leurs départs et leurs retour. Ce fut Mareva qui fit son rapport à la reine lorsqu'elles rentrèrent au bout de trois jours.
- Qu'est-ce qui vous a prit autant de temps ? Demanda Caleen.
Mareva expliqua que les elfes n'avaient rien entendu au sujet de la personne que j'avais tué. Cependant, ces dernières avaient aussitôt voulu se renseigner et c'est pourquoi les sirènes étaient restées plus longtemps, pour rentrer avec de véritables informations.
- Alors qu'en est-il de la personne en question ? Insista ma mère.
- C'est un mâle, répondit Mareva. Et bizarrement, on ne le dit pas mort.
Ma mère fronça en même temps que moi les sourcils.
- Il est dit qu'il aurait disparu, ajouta-t-elle.
Ma mère se retourna aussitôt vers moi et je compris que j'avais une explication supplémentaire à fournir.
- En fait, quand il était sur le point de mourir, j'ai été surprise par un centaure, expliquai-je. J'imagine qu'il a caché le corps dans le but de me protéger. Du moins, pour protéger ce que j'avais fais.
- Un centaure, répéta Caleen en réfléchissant. Il ne me semble pas qu'ils soient de notre côté, comme toutes les autres créatures terrestres.
- Celui-là est du côté des sorciers, mais je l'avais déjà vu auparavant, il me connait. Peut-être qu'il a essayé de me protéger et d'éviter les problèmes entre les deux peuples dont je suis issus.
Toutes les sirènes se retournèrent vers ma mère attendant de voir ce qu'elle allait répondre. C'était véritablement une chef incontestable.... Comment pourrais-je un jour être à sa hauteur ? Tout le monde se préoccupais réellement de son avis alors que moi, j'étais une totale étrangère pour elles.

Cependant, le problème était loin d'être réglé comme le pensait ma mère. Tôt ou tard, on trouverait l'absence de Drago étrange et les sorciers feraient bien vite le lien, surtout avec mon absence. Je savais à présent que le peuple des sirènes l'emporterait, mais je n'avais pas pour autant envie qu'une guerre éclate, je n'avais pas envie qu'il y ait le moindre mort à cause de moi. Il y avait déjà un, Drago, et c'était suffisant. J'avais perdu l'amour de ma vie. Il avait passé une semaine entière a essayé de devenir une sirène alors que j'avais passé cette même semaine à l'éviter, l'ignorer et passer le plus clair de mon temps avec Théodore Maintenant que j'avais du recul, je comprenais ce que Ginny avait voulu me dire. Après tout, peut-être que Théodore s'intéressait réellement à moi et je l'avais laissé espérer. L'époque où tout se passait bien avec Drago me semblait si lointaine... L'époque où je vivais avec lui, l'époque où nous nous étions embrassés, l'époque où nous avions été un couple.... Ce n'était pourtant pas si loin... Mon coeur me faisait tellement mal. Ce n'était pas juste mental, non. J'avais véritablement une boule dans l'estomac. J'avais tué l'amour de ma vie.


Une nouvelle semaine passa et ce mercredi matin je fus réveillée par l'entrée fracassante de ma mère dans la pièce où je dormais.
- Tu n'as pas dis où tu allais ! S'exclama-t-elle. Ils vont tous mourir alors !
Je clignai des yeux plusieurs fois sans comprendre.
- Nous allons enfin mériter notre surnom de monstre et ce ne sera pas la peine de les défendre !
Je m'approchai d'elle en fronçant les sourcils.
- Tu n'as pas dis aux sorciers que tu retournais dans ton véritable peuple, m'expliqua-t-elle. Ta disparition et celle d'un certain Drago Malefoy est sur notre dos.
- Mais comment ça ?
Caleen sembla prendre sur elle pour rester un minimum calme. Elle inspira profondément avant de me répondre.
- Il y a deux semaines, tu as dis à deux sorciers que tu allais aller nager dans le lac de Poudlard. Comme tu as disparu à ce moment là, les sorciers pensent que nous vous avons capturé Drago et toi. Les Selkies nous ont apporté l'information très tôt ce matin, par l'intermédiaire de la messagère de Poudlard qui vient de revenir.
Il s'agissait à coup sur de Ron et Théodore qui s'étaient disputés devant la porte de la salle commune de Gryffondor.
- J'ai juste à dire que je suis venue de mon plein grès. Je ne comprends pas le problème... marmonnai-je surprise par la réaction excessive de ma mère.
- Tu ne m'as pas non plus dit qui était exactement ce Drago, siffla-t-elle entre ses dents incroyablement blanches.
Elle savait... Mais en quoi était-ce si important ? Avait-elle peur que je rejoigne finalement le camp des sorciers ?
- Peu importe, répondis-je.
- NON PAS PEU IMPORTE ! S'écria ma mère dont les yeux se tintèrent subitement de rouge.
J'eu un mouvement de recule ce qui la calma aussitôt.
- C'est le fils Malefoy, c'est le fils de Narcissa, la femme qui t'a élevé et il celui dont tu es tombée amoureuse, déclara-t-elle d'un ton froid.
- Et qu'est-ce que cela change ?!
- Cela change tout ! S'exclama-t-elle.
Je fronçai les sourcils pour essayer de comprendre ce qu'il se tramait dans sa tête.
- Tu ne participeras pas à la bataille si elle a lieu, ajouta-t-elle.
- Je ne comptais pas y participer.
Elle eut un rire froid totalement dénué d'humour.
- Les sirènes sont ton peuple à présent bien sûr que tu y aurais participé en tant normal. Mais c'est un Malefoy, je ne prendrais pas ce risque.
- Mais quel risque ?! M'exclamai-je à mon tour.
- Crois-tu vraiment que tu aurais pu défendre celles que nous sommes face à la famille qui t'a élevé, face à la famille de celui qui tu aimais ? Aurais-tu vraiment pu assumer d'avoir tué leurs fils ? TU ME METS MOI-MEME DANS UNE POSITION TRES INCONFORTABLE ! Hurla-t-elle. NARCISSA ETAIT LA SEULE AMIE QU'IL M'AVAIT ETE DONNE D'AVOIR !
Nous nous fixâmes quelques secondes en silence et je vis pour la première fois le regard de ma mère se décomposer, ses yeux se tintèrent de nouveau de rouge, mais ce n'était pas le même rouge qu'un peu plus tôt. C'était la même couleur que lorsque je lui avais annoncé que Voldemort avait été tué. Son énervement cachait en réalité une profonde tristesse. Elle se laissa doucement retomber sur un rocher près d'un des murs et se prit la tête entre les mains.
- Je suis désolée... dis-je alors. Je sais que j'ai tout gâché. J'ai pris la vie de celui que j'aimais et je vais rendre malheureuse la seule famille que j'ai eu. Je ne voulais pas non plus te mettre dans l'embarras...
- C'est pour ça que tu es revenu n'est-ce pas ? Lorsque tu as tué Drago, tu savais qu'il n'y avait plus d'échappatoire pour toi sur terre. Sans ça, tu ne serais pas là aujourd'hui.
J'étais à présent terriblement mal à l'aise, car elle avait certainement raison.
- Cela a précipité ma décision, mais je n'avais pas encore faire de choix, je ne ....
- Je m'en fiche de la raison pour laquelle tu es revenue, murmura-t-elle d'une voix douce. L'important c'est que tu sois là à présent. L'important, c'est que l'Amerande rentre toujours au près de son peuple et nos gènes font en sorte que cela arrive.
Je sentais une profonde amertume dans sa voix.
- Il n'y a pas d'amour pour les sirènes ma chère fille, et si il nous prend un jour l'envie d'aimer, d'avoir de forts sentiments pour quelqu'un, la vie nous en empêche tôt ou tard. Je suis désolée que tu ais toi aussi dû vivre cette affreuse expérience. C'est dans nos gênes, dans notre malédiction, nous sommes condamnées à la solitude qu'aucune autres sirènes de pourra jamais comprendre. Seule la famille royale a reçu cette malédiction, les autres sirènes ne connaissent pas le sentiment qu'est l'amour et ne pourront jamais nous comprendre. Nous sommes vouées à souffrir en silence et maintenir la tête haute. Mon erreur a été de te laisser sur terre, peut-être aurais-je pu t'éviter le malheur familial.

Ainsi j'avais eu raison dans un sens, de penser que mon sang était maudit. Nous n'avions pas le droit au bonheur. Nous étions les seules sirènes à savoir ce qu'était l'amour sans pour autant pouvoir réellement y accéder. Ma mère n'était pas la reine froide qu'elle montrait à son peuple. Elle était une sirène au coeur brisée par son sang royale, elle était une sirène qui savait qu'elle ne pourrait jamais être heureuse et amoureuse. Mon destin était le même à présent et je me jurais d'éviter à ma fille d'avoir le malheur de tomber un jour amoureuse. Je ferais comme les reines l'avaient visiblement toujours fait avec leurs filles. Je leur répéterais que l'amour n'existe pas et qu'être froide et cruelle est le comportement normale d'une sirène.

- Là est ton fardeau, déclara Caleen, tu portes la couronne de l'Amerande, tout en sachant ce que cela implique comme conséquence. Une couronne de solitude dont seule toi et moi avons conscience. Merlin était un sorcier très doué en matière de magie, bien plus que celui que j'ai un jour aimé.  

Mon identitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant