Chapitre 13 : Les carnets

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C'était la troisième fois que Drago frappait à la porte de ma chambre mais cette fois-ci je consentis à lui ouvrir. Il parut surpris de me voir enfin capituler, mais cela ne dura que quelques secondes.
- Tes parents sont fâchés ?
- Non, ils s'en veulent au contraire, répondit-il en se laissant tomber sur mon lit. Par contre, je ne comprends pas que tu ais eu une réaction aussi violente.
- Non tu ne comprends pas. Evidemment que tu ne comprends pas ! Tu sais tout sur tout à propose de ta vie Drago. Moi je ne sais rien ! Je ne sais rien de mes parents, je ne sais pratiquement rien du maléfice que j'ai reçu, j'ai trois orteils noirs et j'apprends maintenant que j'ai des cicatrices derrière les oreilles. C'est juste trop.
- Tes cicatrices sont la marque du mauvais sort que tu as reçu, expliqua-t-il, comme Potter.
- Harry a une cicatrice, répliquai-je. Pourquoi j'en ai deux moi ! Hein ?
- Je n'en sais rien Hermione, je n'en sais rien. Mais laisse ta fureur de côté, cela ne t'avancera à rien.
- Pourquoi Voldemort s'en est pris à moi ?
- Si quelqu'un le savait Hermione...
Il avait raison, il fallait que je me calme. Je ne savais presque rien sur mon compte et les autres non plus. Je ne pouvais rien faire pour ça et d'ailleurs personne ne pouvait faire quoi que ce soit.
- Il ne va pas falloir qu'on tarde à rentrer à Poudlard.
- Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je n'ai pas envie d'y aller. J'aimerais m'endormir dans mon lit ici et ne plus jamais me réveiller.
- Ne dis pas des choses comme ça.
- Je ne dis pas que je veux mourir, j'aimerais juste être au calme, dans un calme profond sans histoire d'orteil ou de cicatrice.
- Allez, te t'en fais pas, fit Drago en se levant.
Il vint me serrer dans ses bras et je laissai ma tête reposer sur son épaule.
- Et puis, Victor Krum arrive demain, si ça peut te remonter le moral...
Je levai le regard vers lui. Il n'y avait visiblement aucune once de moquerie dans ce qu'il disait.
- J'aurais tellement aimé que tu sois envoyé à Serpentard en première année, on aurait put tout le temps se voir, tu aurais pu être ouvertement amis avec nous.
- Je te rappelle que je suis sensée être une enfant de moldu, donc si j'avais été à Serpentard, je pense que cela aurait posé quelques problèmes pour ma couverture.
- Oui en effet, répondit Drago en riant. Mais j'aurais tout de même aimé. Au fait, fit-il en s'écartant de moi. Je voulais attendre le week-end prochain, mais je ne tiens plus.
Je fronçai les sourcils.
- Attends je reviens.
Drago sortit de ma chambre précipitamment et ne revint que quelques minutes plus tard. Il tenait dans sa main une paquet cadeau.
- Drago ! Ce n'est pas encore mon anniversaire !
- Je n'ai pas envie d'attendre encore cinq jours, insista-t-il.
Il me tendit le cadeau et attendit l'air visiblement impatient. Je consentis à l'ouvrir et découvris deux petits calepins. Je les ouvrais, les pages étaient totalement vierges.
- Merci beaucoup, répondis-je alors en souriant.
Il explosa de rire.
- Je serais une piètre personne si c'était vraiment ce que je t'offrais. Il y en a un pour toi et un pour moi. Cela nous permettra de communiquer à distance.
Voyant que je ne répondais pas, il en ouvrit un pour écrire "bonjour". Il me fit signe d'ouvrir le deuxième carnet à la première page et le mot y était inscrit. J'ouvris de grands yeux rond. J'attrapai la plume que tenait Drago dans sa main pour en faire le test à mon tour. J'écrivis "merci beaucoup Drago' et en effet ma réponse apparu à la suite de sa question dans son propre calepin.
- C'est vraiment fou ! M'exclamai-je impressionnée. Où as-tu acheté ça ?
- C'est un secret, répliqua-t-il d'un air fière. Alors ça te plait ?
- Évidemment !
Je me jetai à son cou pour le serrer contre moi. Il n'aurait pas me pu me faire plus plaisir. Ainsi je pourrais communiquer avec lui n'importe quand à Poudlard. Je ne savais pas qui avait inventé ce système mais c'était l'une des plus belles inventions selon moi.
- Merci Drago, c'est un merveilleux cadeau, tu n'imagines pas, murmurai-je le nez enfoui dans son cou.
- Oh c'est également un cadeau pour moi finalement, répliqua-t-il en riant. Je suis quelqu'un d'assez égoïste, mais ça tu sais déjà.
Il paraissait si heureux que le cadeau me plaise que cela s'ajouta à mon propre bonheur.
- Par contre, fais-y attention, me mit-il en garde. Il ne faudrait pas que tes amis de Gryffondor tombent dessus et te pose des questions.
- Ne t'en fais pas, lui assurai-je. On ne va pas tarder ? Demandai-je en me séparant de lui.
- Tarder pour quoi ? Demanda-t-il.
- Pour aller à Poudlard enfin ! Dis-je en riant.
J'avais retrouvé toute ma bonne humeur et pour la première fois de ma vie, Poudlard ne signifiait plus en partie ma séparation avec Drago. Je pourrais dorénavant lui parler dès que je le souhaitais, où je voulais. Son cadeau était sans aucun doute le plus beau qu'on m'ait jamais fait.

Ce fut donc le coeur léger que je transplanai jusqu'à Poudlard une heure plus tard avec Drago. De nombreux élèves posèrent les pied dans le grand hall de Poudard en même temps que nous. Je lançai un discret coup d'oeil à Drago et empruntai les escaliers qui menaient aux étages supérieurs. Je n'avais pas faim étant donné que nous avions déjeuné tard avec Drago. Il y avait peu d'élèves dans les couloirs mais quand je rejoignis la tour de Gryffondor, des élèves de troisième ou quatrième année me tombèrent dessus avec entrain.
- Hermione, c'est vrai que tu es sortie avec Victor Krum durant ta quatrième année ? S'exclama une fille en tirant nerveusement sur ses cheveux blonds.
- Un professeur à le droit de sortir avec une élève ? Demanda une deuxième en me toisant d'un air jaloux.
- Tu vas ressortir avec lui ? S'enquit une troisième.
- Du calme ! M'exclamai-je. Le professeur Krum est arrivé c'est ça ? Me forçai-je à formuler.
- Oui il était dans la grande salle pour le dîner !
- Bon, tout ce qui vous regarde et que vous devez savoir c'est qu'un professeur ne sort jamais avec une élève. C'est totalement interdit, donc que je ne vous y prenne pas.
- Et toi ? Tu ne vas pas le revoir du coup ?
- Certainement pas, répliquai-je d'un air sévère avant de tourner les talons pour rejoindre mon dortoir.

Une fois en pyjama et prête à dormir, je m'enfonçai sous les draps de mon lit et pris le carnet que m'avait offert Drago entre les mains. Quel beau cadeau tout de même ! Je l'ouvris et constatai que les pages étaient redevenues totalement blanches. Il n'y avait plus aucune trace du bref dialogue que nous avions échangé pour faire le test. Au bout de combien de temps les messages disparaissaient-ils ? Il m'avait offert mon cadeau vers dix-neuf heures et il était à présent vingt-deux heures passées. Je partais donc du principe que l'encre restait dans le carnet maximum trois heures. Ce serait à vérifier. Je sortis une plume et un encrier de mon sac pour écrire un mot à Drago.

" Merci encore pour ce beau cadeau Drago. Tu n'imagines vraiment pas le réconfort que cela va m'apporter, de savoir que je peux te parler n'importe quand. Bonne nuit Drago, à demain."

Je refermai aussitôt le carnet et le fourrai sous mon oreiller. Là, personne ne le trouverait au moins. Ce fut heureuse que je m'endormis ce soir là, Drago serait toujours avec moi désormais.

Des éclats de rire me réveillèrent soudain. J'avais l'impression d'avoir à peine dormi. Quand je me redressai dans mon lit je constatai que les filles m'observaient avec insistance.
- Il est quelle heure ? Demandai-je d'une voix endormie.
- Presque minuit. On ne ta pas vu au dîner, me fit remarquer Parvati.
Je me laissai tomber sur le dos agacé d'avoir été réveillée.
- Victor Krum est arrivé, ajouta Lavande d'une voix mielleuse.
- Comme je l'ai dis élèves plus jeunes tout à l'heure, il est formellement interdit de sortir avec un de ses professeur, déclarai-je d'une voix autoritaire. Mais j'imagine que vous le savez déjà et que je n'avais pas besoin de vous le préciser.
- Ce n'est pas vraiment un professeur, remarqua Lavande, il n'est là que pour quelques mois.
Je soupirai sans rien répondre, à quoi cela servirait-il de toute façon.
Parvati et Lavande rejoignirent la salle de bain en gloussant tandis que je glissai ma main sous l'oreiller pour récupérer mon carnet. Quand je l'ouvris, je fus heureuse de voir que Drago m'avait répondu et je sentis mon coeur battre étrangement dans ma poitrine.

" Je suis très heureux que ce cadeau te plaise. Et puis, je suis désolé d'avoir été désagréable vendredi soir au dîner à propos de nous les Serpentards. Les autres et moi attendons bien entendu que tu nous fasses signe pour qu'on puisse te voir. Si jamais tu es trop occupée, ce n'est pas grave, nous nous verrons tous ce week-end pour ton anniversaire de toute façon. Au fait, souhaites-tu inviter la fille Weasley ? Tiens-moi au courant, je le dirais à mes parents. J'espère que ça va mieux en tout cas, je ne t'ai pas vu au dîner... Bonne nuit à toi aussi Hermione. On se voit demain."

J'entendis les filles revenir de la salle de bain et je cachai aussitôt mon carnet sous mon oreiller. Je fus exaspérée de voir qu'elles étaient encore en train de glousser à propos de Victor. Je leur signalai alors d'une voix sèche qu'il était tard et que j'aurais bien aimé dormir. Elles pouffèrent à voix basses encore quelques minutes et se couchèrent à leur tour.Je levai les yeux au ciel. Mais jusqu'à quel âge les filles avaient ce comportement aussi idiot et immature ?! Heureusement, toutes n'étaient pas comme ça.  

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