Chapitre 24 : L'attaque

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  J'avais dormis seule pour la première fois de ma vie cette nuit là.
Narcissa et Lucius étaient venus chercher Drago, afin de lui parler de l'année prochaine. Cela signifiait surement lui parler de ce qu'il comptait faire après Poudlard. Drago n'avait vu là qu'une discussion sérieuse, mais moi j'avais bien compris que ses parents n'avaient fait que l'éloigner de moi. Lorsque je me réveillai le lendemain matin, j'eus terriblement mal au coeur en voyant que Drago n'était pas venu me rejoindre pendant la nuit. Lui qui avait dit qu'il mentirait à ses parents pour me voir, il n'était pas venu en fin de compte. Il avait préféré dormir chez lui. Je n'avais jamais été seule de ma vie et malgré la présence de l'elfe j'avais peur dans cette nouvelle maison.
Quand je descendis dans la cuisine, mon elfe de maison m'avait préparé un énorme petit déjeuné. Je le remerciai chaleureusement en lui expliquant tout de même, que je n'avais pas besoin de tant de chose à manger. Pulie était jeune et pleine d'enthousiasme. Je me demandais si c'était le cas de tous les elfes lorsqu'ils travaillaient pour la première fois.
Alors que je m'essayai à table, Pulie m'apporta une lettre toute excitée d'accomplir une nouvelle tâche pour me satisfaire. Cependant, quand je tournai la lettre pour voir qui me l'envoyait, il n'y avait rien d'inscrit. Mes mains se mirent alors aussitôt à trembler. Etait-ce encore le fameux auteur anonyme qui m'avait envoyé deux fois la même lettre, avec juste une phrase d'écrire ? Avec "tu ne parviendras pas à te cacher éternellement" ?
Je déchirai lentement l'enveloppe et en sortis le parchemin où une seule phrase était écrite, mais cette fois-ci la phrase avait changée.

" Sais-tu qui est ta mère ? Nous oui "

Je laissai lentement le parchemin glisser de ma main jusqu'à la table. Ainsi ils étaient plusieurs et ils ne parlaient visiblement pas de mon secret avec les Malefoy. J'avais eu tout faux depuis le début. Qu'entendaient-ils par cette phrase alors ? Bien sûr que je savais qui était ma mère. Il s'agissait de Mme Granger. Mais peut-être entendaient-ils par là "sais-tu ce qu'elle a fait" ? Était-ce une mauvaise personne ? Ce serait plausible en effet et cela expliquerait pourquoi les parents de Drago ne m'en avaient jamais réellement parlé. Je me sentais vraiment stupide à présent d'avoir cru qu'on me menaçait vis à vis de ma position par rapport aux Malefoy. La vraie question concernait par mère. Pourquoi m'envoyait-on des lettres pour me parler d'elle ? Les premières m'indiquaient qu'ils allaient me retrouver car je ne pouvais visiblement pas me cacher éternellement et maintenant on me parlait de ma mère. C'était assurément en lien et il fallait que je le découvre. Ma mère étant morte, la seule solution est qu'elle avait fait quelque chose de mal et que ces personnes qui m'adressaient les lettres voulaient se venger. Mais se venger de quoi ?
Des pas derrière moi me firent brusquement sursauter et je me retournai  aussitôt, ma baguette à la main pointée sur l'ennemi.
- Eh oh ! C'est moi ! S'exclama Drago en levant les mains en l'air en signe de paix.
- Tu m'as fais peur, répondis-je en attrapant discrètement le parchemin pour le cacher dans une poche de ma robe de chambre.
Drago fit glisser sa main dans la mienne et me tira doucement pour que je me lève de ma chaise. Je le suivi sans rien dire et il m'emmena dehors sur la grande terrasse qui donnait face à l'océan.
- Je t'ai manqué hier ? Demanda-t-il avec intérêt.
- Pourquoi tu n'es pas revenu ? Fis-je sur un ton accusateur.
- Question de stratégie, répliqua-t-il d'un air énigmatique.
Ses parents lui avait en effet parlé de ses futurs études, une fois ces ASPICS en poche, puis il était aussitôt monté se coucher après la discussion. A ce moment là, je lui reprochai de ne pas m'avoir rejoint et il m'expliqua que ses parents étaient venus plusieurs fois au milieu de la nuit vérifier qu'il était bien dans son lit.
- A présent, ils me font pleinement confiance, je ne leur ai pas demandé une fois si je pouvais aller dormir chez toi, où te rejoindre. Donc il pense que je n'en ai pas envie. C'est parfait !
- Comment peux-tu être sur qu'ils ne pensent pas que tu es là, en ce moment même ? Insistai-je.
- Parce que je suis un excellent comédien. Durant tout le petit déjeuné avec mes parents je me suis pleins que Pansy et Daphné étaient déjà chez toi à squatter et que ça me soûlait car maintenant que tu avais ta maison, on ne verrait plus autant les filles.
- Un vrai petit comédien,  dis-je amusée.
- Tu n'imagines pas comme cela à marché, insista Drago. Tu aurais vu mes parents essayer de me réconforter en me disant que tout reviendrait à la normal dans pas longtemps. Pour eux, les filles sont chez toi à cause de l'excitation du moment et cela leur passera.
- Sympa pour moi.
- Mais on s'en fiche ! S'exclama Drago ! Je suis là et personne ne le sait, on est tranquille ! Profite de ma présence plutôt.
Il n'attendit pas que je réponde et vint me serrer contre lui. Pour la première fois de ma vie, je pris alors les devant. J'attrapai sa tête entre mes mains pour l'embrasser avec passion.
- Enfin...parvint-il à dire entre deux baisers. J'ai cru que tu allais subir mes attaques jusqu'à la fin de notre vie.
Comme pour le contredire, je l'entraînai à l'intérieur du salon et le couchai sur le canapé le plus proche. Drago se laissa faire visiblement ravie de mon initiative et je m'installai à califourchon au dessus de lui pour l'embrasser avec envie. Je savais que Drago en avait autant envie que moi, par la pression que ses mains exerçaient sur mes hanches, mais lorsque je descendis ma main pour retirer la ceinture de son pantalon, il m'arrêta aussitôt. Il me força à me redresser quelque peu et plongea son regard dans le mien.
- Tu veux coucher avec moi ?
Aucun son ne sortit de ma bouche, alors que j'avais clairement envie de lui. Bien sûr que j'avais envie. Comment pouvait-il en douter dans un instant comme celui-ci ? Je ne parvins cependant pas à répondre. Son regard me captivait totalement et je ne parvenais pas à faire autre chose que le regarder.
- Allons nous baigner, dit-il alors en se redressant, m'entraînant avec lui.
Je le suivis un peu ébahit par son rejet. Drago me tirait toujours pas le bras lorsqu'il s'arrêta à un pas des vagues.
- Je n'ai pas de maillot de bain, expliquai-je. Et l'eau doit être gelée. Je n'aime pas me baigner tu le sais pourtant.
- Alors pour répondre à tes protestations, fit Drago en me lançant un regard supérieur, nous n'avons pas besoin de maillot de bain, ensuite nous sommes en France, l'eau n'est pas aussi gelée que chez nous, et tu as un sort de protection alors ne dit pas que tu n'aimes pas l'eau. Tu ne risques rien.
Drago me lâcha alors la main pour retirer ses chaussures, il ôta également son tee-shirt ainsi que son pantalon, pour se retrouver en caleçon face à moi.
- Tu viens ?
Il ne me lança cependant pas le moindre regard et s'enfonça dans l'eau. Bientôt, je ne vis plus que sa tête qui me tournait le dos. Après tout, pourquoi pas. J'aurais préféré ne pas me déshabiller et entrer dans l'eau comme ça, mais je me souvins de la lettre qui était cachée dans l'une de mes poches. Je retirai alors ma robe de chambre et entrai dans l'eau en nuisette. L'eau était froide, Drago avait mentit. Certes, elle n'était pas aussi froide qu'en Angleterre, mais quand même. Quand j'eus enfin rejoins Drago il se retourna pour me serrer contre lui. C'était la première fois que j'entrais dans l'eau à ce point et je n'aurais jamais imaginé que cela puisse être si agréable. Mon corps semblait si léger. Drago dû s'en rendre compte également car il passa ses bras sous mes fesses et me porta contre lui avec une facilité déconcertante.
- C'est ce que j'aime dans l'eau. On ne pèse rien, dit-il en capturant mes lèvres.

Nous nous embrassâmes ainsi durant plusieurs belles secondes avant que tout ne bascule.

L'air me manquait, je ne voyais plus rien à part de l'eau et encore de l'eau. Lorsque j'ouvris la bouche dans le but d'hurler, de l'eau salée y entra et je crus que ce simple geste allait me tuer, mais pas autant que ce qui me retenait au fond de l'eau. Mes pieds semblaient accrochés à quelques choses tandis que je me débattais pour me remonter à la surface. La dernière chose que je vis fut un immense jet de lumière blanche.

Lorsque je rouvris les yeux, j'étais au sec dans un salon blanc. Mon salon blanc. Drago était penché au dessus de moi et semblait inquiet.
- Hermione ! S'exclama-t-il en voyant que je me réveillais. Ca va ? Par Merlin Hermione, je ne savais pas quoi faire, tu ne te réveillais pas ! Encore quelques minutes et je serais allé chercher mes parents.
Il me déposa un tendre baiser sur le front, tandis que je l'attirais à moi pour qu'il me serre dans ses bras.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demandai-je sans me dégager de son contact.
- A toi de me le dire Hermione ! S'exclama-t-il en s'écartant quelque peu de moi pour m'observer.
- Quoi ? Demandai-je la voix tremblante.
Drago me toisa quelques secondes étonné avant de reprendre.
- Nous étions l'un dans les bras de l'autre et d'un coup tu as disparu sous l'eau, comme si tu t'étais fait aspirer. Tu as été si rapide, que lorsque j'ai réagi tu semblais déjà loin, je suis allé chercher ma baguette magique et ...
- C'était toi le jet de lumière ?
- Qu'est ce qu'il s'est passé Hermione ? Insista-t-il.
- Je ne sais pas, quelque chose me retenait les pieds.
- Comment ça quelque chose ?
Il semblait de plus en plus impatient et cela m'agaça considérablement.
- Mais je ne sais pas, je me suis juste retrouvée d'un coup sous l'eau les pieds attachés ! M'exclamai-je.
Dago sembla reprendre son calme et son sérieux.
- Je vais éclaircir se mystère, mais en attendant, ne retourne plus jamais dans l'eau.
- Comment vas-tu...
- Tu as compris ? Insista-t-il d'une voix autoritaire.
- Oui.
Drago paru soulagé et m'expliqua ce qu'il s'était passé de son côté. Quand il avait attrapé sa baguette magique, il avait envoyé un nombre de stupéfix incalculable tout en ayant peur de me toucher, et d'un coup j'étais remontée à la surface. Il s'était alors rué sur moi pour me récupérer.
J'écoutais Drago raconter son histoire sans vraiment l'écouter.  Quelque chose ou quelqu'un avait essayé de me tuer et j'étais certaine que cela avait un lien avec les lettres que j'avais reçues. Il fallait que je découvre pourquoi.

Drago et moi passâmes la journée ensemble, en sécurité dans la maison et lorsque le soir arriva, il dû rentrer chez lui préparer ses affaires pour Poudlard. Il m'embrassa tendrement avant de transplaner et son départ laissa une horrible impression de vide. J'avais définitivement peur dans cette nouvelle maison.
Après ce qu'il s'était passé le matin même, l'elfe avait refusé de parler d'argent ou encore de congés payés. Pulie pensait que c'était de sa faute, car la maison dans laquelle elle travaillait n'était pas sûre. J'eus beau essayé de la rassurer, cela n'avait rien changé. J'étais partie à peine une demie-heure plus tard pour Poudlard.

Lorsque je posai les pieds sur les dalles en pierre du grand hall de Poudlard, un sentiment de sécurité m'envahit aussitôt. Je savais qu'ici rien ne pourrait m'arriver. J'ouvris aussitôt mon carnet pour dire à Drago que j'étais arrivée et je le rangeai dans mon sac pour monter poser mes affaires dans le dortoir des Gryffondor.
Lorsque j'arrivai dans la salle commune, Ginny se jeta sur moi pour me raconter le debriefing de ma soirée d'anniversaire.
J'eus un sourire étrange qui échappa totalement à ma meilleure amie, par chance. C'était un sourire faux. Après mon exclusion de chez les Malefoy, une nouvelle lettre reçue et la tentative d'assassinat à mon égard, j'avais complètement oublié que Ginny et Harry étaient courageusement venus à mon anniversaire le vendredi soir.
Elle me raconta qu'Harry avait fait beaucoup d'efforts et qu'il avait discuté avec à peut près tout monde. Il avait à présent pleinement conscience que ma famille et mes amis étaient des gens biens, même s'il n'était pas encore totalement à l'aise en leur présence.
- Et pour Ron ? Demandai-je.
Je compris au regard de ma meilleure amie qu'il n'y avait pas encore eu d'évolution de ce côté là, mais je voulais tout de même en savoir plus.
- Et tes parents qu'est ce qu'ils en pensent ?
- Ils sont septiques eux aussi. Il faudrait que tu autorises McGonagall à tout leur raconter, me répondit Ginny. Ils ont confiance en elle.
- Tu as raison, je leur dois bien ça, à tous. Ils ont pris soin de moi toutes ces années et personne ne le sait. Je crois que je vais contacter un journaliste de la Gazette.

Ginny et moi parlâmes longtemps de tout ce que j'allais révéler et nous décidâmes d'écrire un long parchemin que j'enverrais à la Gazette en leur demandant de tout publier mot pour mot.  

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