Chapitre 28 : Les inquiétudes

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Mardi 11h

- Tu crois qu'elle va m'en vouloir pendant encore longtemps ? Demanda Ron à voix basse durant le cours de potion.
- Je ne suis pas sur que ce soit à toi qu'elle en veuille spécialement, répondit Harry qui lançait à Hermione des coups d'œil inquiet répétés. Elle ne va pas bien depuis hier, pas bien du tout.
- Qu'est-ce qu'elle a à ton avis ?
- Comment veux-tu que je le sache, elle n'a pas ouvert la bouche de la journée...
- Ginny ne t'a rien dit ? Insista Ron.
- Non, elle ne lui parle plus non plus, elle ne parle à personne.
- A part à Victor Krum, souligna Ron.
- Arrête avec lui ! Je sais qu'hier elle m'a dit qu'elle n'était pas en couple avec Malefoy, mais je t'assure que c'est le cas, je les ai vu s'embrasser vendredi.
- Ce n'est pas mieux !
- Ron, si tu veux retrouver Hermione évite ce genre de commentaires


Mardi 12h30

- Je te signale que le courrier arrive le matin Ron, répéta Ginny pour la deuxième fois à son frère qui ne cessait de lever les yeux vers les fenêtres hautes de la grande salle.
- Je sais, je regarde juste au cas où, lui répondit ce dernier.
- Mais qu'est-ce que tu attends à la fin ?
- Rien.
Harry donna un discret coup de coude à Ginny qui allait répondre à son frère et lui désigna Hermione d'un signe du menton. Elle n'avait pas touché à son assiette, elle n'avait même pas touché ses couverts. Elle s'était juste autorisé à boire une gorgé d'eau. Ginny avait déjà essayé de lui parler, mais Hermione ne lui avait pas répondu. Elle adressa alors un regard désolé à Harry, elle ne pouvait rien faire de plus que lui.
- Eh ! S'exclama soudain Dean en s'attablant à côté du groupe. Vous avez lu a Gazette ce matin ?
- Oui, pourquoi ? Demanda Harry.
- C'est Rita Skeeter !
- Je n'ai pas vu d'article.
- En 4ème de couverture ! Elle annonce un prochain article grandiose !
Dean semblait véritablement excité par la nouvelle.
- Elle va surement déformer et amplifier la vérité comme d'habitude, commenta Ginny en levant les yeux au ciel. Je ne sais pas comment tu peux encore t'intéresser à ce qu'elle raconte quand on sait que tout est faux.
- Je vous signale que ses articles sont devenus plus sérieux ces derniers mois, depuis la mort de vous-savez-qui, intervint Seamus.
- Voldemort ! S'exclama Harry agacé que beaucoup de personnes n'osent toujours pas prononcer son nom.
- Ah oui ? Parce que tu crois que l'article sur Hermione et Victor Krum était vrai en début d'année ? Lança Ginny.
- Ils se sont parlés en début d'année, l'article n'était pas sortit de nulle part, même si elle a exagéré les faits.
Tous se retournèrent soudain vers Hermione qui venait subitement de se lever de la chaise. Ils ne la quittèrent pas des yeux, jusqu'à ce qu'elle disparaisse par la porte de la grande salle.
- Il faut qu'on fasse quelque chose, déclara Ginny. On ne peut pas la laisser comme ça.
- Qu'est ce qu'elle a ? Vous êtes toujours en froid ? Demanda Dean à Ron.
- Non, c'est autre chose cette fois, fit Harry. Elle ne parle plus à personne.


Mercredi 13h

- Mais qu'est ce que tu crois ! S'exclama Ginny agacée. J'ai essayé de lui parler durant toute la soirée d'hier. Elle n'a même levé les yeux de ses parchemins lorsque je suis allée la voir à la bibliothèque et lorsque j'ai haussé le ton, je me suis fais virer par Mme Pince. Et le pire, c'est qu'à midi quand je l'ai suivis jusqu'à la bibliothèque, elle est allée s'installer dans la réserve. Je n'ai pas pu la rejoindre étant donné que je n'ai pas d'autorisation.
Harry poussa un profond soupir avant de répondre.
- Il faut qu'on aille parler à Malefoy, déclara-t-il le plus sérieusement du monde.
- Ah oui et comment comptes-tu t'y prendre pour être discret ? Malefoy et toi en train de discuter dans un couloir ? Tu n'y penses pas quand même.
- Je trouverais un moyen, répondit-il sans pour autant avoir la moindre idée de comment s'y prendre.
- Il y en a peut-être un, avoua Ginny gênée.
Harry haussa les sourcils et l'invita du regard, à expliquer ce à quoi elle pensait.
- Leurs carnets ! Il faut que je prenne celui d'Hermione et que j'écrive un mot à Malefoy, expliqua-t-elle.
- Ce qu'on écrit s'efface ? S'enquit Harry.
- Non...
- Alors c'est hors de question que l'on utilise ce moyen. Quand Hermione découvrira qu'on a volé son carnet pour parler à Malefoy, elle ne nous le pardonnera pas.
- Tu as raison, il ne faut pas prendre ce risque. Parc contre, si Hermione ne va pas bien, Malefoy doit le savoir. Ils en ont peut-être parlé par écrit, insista Ginny.
- Tu vas lire son carnet ? Demanda-t-il d'une voix hésitante. Je n'aime pas trop l'idée de violer sa vie privée.
- On comptait parler à Malefoy, ce n'est pas mieux. Je veux juste voir si on trouve une explication à son comportement dans le carnet.
Harry sembla réfléchir quelques secondes, puis acquiesça finalement d'un faible hochement de tête.


Mercredi 16h

Quand la fin du cours d'astronomie arriva, Harry ne pensait plus qu'à une chose : le carnet. Il fallait trouver un moyen pour qu'Hermione ne le garde pas avec elle. Car durant le cours, il avait remarqué qu'il était toujours dans son sac. Dans un sens cela le rassurait, au moins, elle n'était pas totalement seule, Drago et elle continuaient de se parler. Quand il sortit de ses pensées, il se rendit compte qu'il ne restait plus que lui dans la salle, Ron l'attendait en haut des escaliers qui descendaient en lui lançant un regard impatient.
- Tu veux faire des heures supplémentaires ou quoi ?
- Descends, je te rejoins, répondit Harry contre toute attente.
Son meilleur ami lui adressa un regard surpris mais finit par hausser les épaules et disparaître de son champs de vision. Au lieu de le suivre, Harry se dirigea vers les rambardes extérieurs qui donnait sur le grand parc de Poudlard et s'arrêta au niveau de Drago qui contemplait le paysage d'un air triste. Ron n'avait pas vu qu'il restait un autre élève que Harry dans la salle, une chance indéniable.
- Ca tombe bien que tu sois là, il faut que je te parle, déclara Harry.
- Moi aussi, fit Drago en se retournant vers lui.
Harry fut surpris mais se reconcentra sur ce qu'il avait à lui demander.
- Qu'est ce qui arrive à Hermione ? Elle ne nous parle plus, elle ne parle plus à personne. On s'inquiète vraiment là, expliqua-t-il.
- Pardon ? S'exclama Drago.
- Ne me dis pas que tu n'as rien remarqué !
- Je la trouvais un peu plus effacé que d'habitude si, enfin c'est surtout son manque de participation en cours qui m'a fait tilter.
- Et ca va quand elle est avec toi ? Enfin je veux dire, elle te parle ? Parce qu'elle ne nous adresse plus la parole !
La main que Drago avait posé sur la rambarde se crispa soudain, comme si il avait voulu torde le métal à la seule force de sa main.
- Hermione ne me parle plus depuis ce weekend, avoua Drago d'une voix amère. Depuis le lendemain de la soirée. Elle n'a pas répondu à mes messages sur les carnets, pourtant je sais qu'elle les a lu, elle a son carnet avec elle tous les jours. Je pensais qu'elle n'était comme ça qu'avec moi.
- Et comment a-t-elle réagit quand tu as essayé de lui parler lundi ? Insista Harry.
Drago ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit, car il n'avait rien à dire. Il n'avait pas essayé de parler à Hermione, il n'avait même pas croisé une seule fois son regard. Et pour cause, il avait bien prit soin que cela n'arrive pas.
- Je n'y crois pas ! S'écria Harry comprenant le silence de Drago. Tu ne peux pas laisser ta fierté de côté un moment hein ? Hermione va très mal je crois. Vraiment très mal.
- Elle ne vous parle vraiment plus ?
Harry eut l'impression que la voix de Drago tremblait légèrement mais il ne fit aucun commentaire là-dessus.
- Non elle ne nous parle plus.. Elle ne répond plus en cours, elle ne mange plus, elle ne vit plus. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous, mais les derniers mots qu'elle m'ait dit lundi était qu'elle et toi n'étiez pas ensemble. Alors il faut que tu fasses quelque chose, il faut que tu répares tes erreurs !
- Tu crois que je l'ai quitté ? Je n'ai RIEN fait, ce n'est pas ma faute ! S'exclama Drago.
- Il s'est forcement passé quelque chose !
- Non, Hermione a juste décidé que je n'existais plus du jour au lendemain. Je pensais que c'était sa manière de me dire qu'elle ne voulait plus de moi, je ne savais pas qu'elle agissait exactement de la même manière avec vous.
Harry crut cette fois-ci voir de la tristesse dans les yeux de Drago, ce lui le mit terriblement mal à l'aise. Accusait-il réellement Drago à tord ?
- Il faut que tu lui parles ! Tu es le seul qui puisse faire quelque chose.
- Elle n'a pas répondu à ce que j'avais écris sur le carnet ce weekend ! Elle ne me répondra pas !
- Et bien essaye quand même !


Mercredi 18h

Alors que Harry sortait de la salle d'étude où il venait de terminer son devoir de métamorphose, une tête rousse se rua sur lui.
- Il faut mettre au point un plan. Il faut attirer Hermione urgemment en dehors du dortoir. Ainsi elle ne pensera pas à prendre son sac, ni le carnet et je le prendrai à ce moment , expliqua-t-elle vivement.
- Ce n'est pas la peine, répondit Harry. J'ai pu parler avec Malefoy tout à l'heure. Hermione ne lui parle plus depuis ce weekend et elle ne lui a pas répondu sur le carnet non plus.
- Tu crois que c'est à cause de lui ? Qu'il l'a ...
- Non il ne l'a pas quittée, enfin il m'a assuré que ce n'était pas le cas. Je pense qu'il dit vrai, Hermione se comporte avec lui exactement de la même manière qu'avec tout. Enfin, dans tout les cas, prendre le carnet ne servira à rien, Hermione n'y a rien écrit.
- Si on croit Malefoy, fit remarquer Ginny. On ne peut pas écarter l'hypothèse qu'il mente.
- Ginny, si on commence à se méfier de toute le monde...
- Il s'agit tout de même de Malefoy !
- C'est toi qui dit ça ? S'exclama Harry en levant théâtralement les yeux au ciel. Ce n'est pas moi qui était enchantée par le fait qu'Hermione et lui étaient ensemble !
- Je n'étais pas enchantée, corrigea-t-elle, j'étais juste contente pour Hermione.
- Écoute, on laisse tomber l'histoire avec le carnet pour l'instant. J'ai demandé à Drago de lui réécrire, donc on attend de savoir si elle répond.
- Oh eh bien si tu as demandé à Drago de lui écrire, il n'y a pas de problème, il va le faire. Nous n'avons plus qu'à attendre qu'il se décide.
- Il le fera, affirma Harry. Il n'avait pas l'air bien quand on parlait d'Hermione.
- Il a peut-être quelque chose à se reprocher.
- Non, il avait l'air triste, même s'il faisait tout pour le cacher.

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J'avais passé mes journées, depuis lundi, à ouvrir et refermer le carnet noir. Voir que Drago ne m'écrivait pas me torturait littéralement. Je savais que c'était bon pour nous, que son silence était la meilleure chose pour nous deux, mais je lui en voulais terriblement. Comment pouvait-il tourner si vite la page ? Comment pouvait-il passer à autre chose ?! Lui qui disait m'aimer, quel bel amoureux il faisait...

Lorsque le cours de divination du mercredi après-midi se termina, je me ruai vers la sortie pour ne pas avoir Ron et Harry sur le dos. La seconde raison de mon départ soudain était que je devais rapidement voir le professeur McGonall. Par chance, elle était dans son bureau lorsque j'allai frapper. Je lui expliquai rapidement que je ne me sentais vraiment pas bien depuis la veille et que j'aurais besoin d'une soirée supplémentaire de repos. En effet, tous les mercredis soirs, Blaise et moi nous retrouvions pour parler des sujets et problèmes importants en tant que préfets en chef. Il était hors de question que je le vois ce soir. McGonagall accepta aussitôt en avouant m'avoir trouvé bizarre durant le cours de la veille. Évidemment qu'elle m'avait trouvée bizarre, je n'avais pas ouvert la bouche des deux heures avec elle, malgré le fait que cela soit mon cours préféré.

Quand je me retrouvai de nouveau dans le couloir, j'eus l'impression qu'un poids s'enlevait de mes épaules, le problème des préfets en chef était réglé, du moins pour cette semaine. En fait, je n'aurais jamais dû revenir en cours, j'aurais dû rester chez moi, dans ma maison. J'aurais dû rester loin de toute le monde, car ils commençaient tous à se poser des questions et ce n'était vraiment pas une attitude très intelligence de ma part. Il fallait que je me ressaisisse, que je fasse comme si tout allait bien avec tout le monde. Mais ce n'était pas pour tout de suite, pour le moment il fallait que je file à la bibliothèque. J'avais pris énormément de retard ce weekend parce que je m'étais trouvée incapable de travailler. Cela ne m'était jamais arrivée, même dans les pires moments, faire mes devoirs avait toujours été un plaisir, mais pas cette fois-ci...
Alors que je tournais à l'angle d'un couloir pour rejoindre les escaliers je sentis une main m'attraper avec force par la taille et une autre se poser sur ma bouche pour m'empêcher de crier. J'essayai de me débattre en vain, mon agresseur ne bougea pas et resta derrière moi.
- Chut Hermione, c'est moi, murmura une voix dans mon oreille.
Drago, c'était Drago. Mon coeur se mit à battre rapidement dans ma poitrine. Je sentis son étreinte devenir moins forte, je savais que j'aurais pu partir à présent, mais j'étais incapable de bouger. J'aimais être contre lui, j'aimais sentir son souffle dans mon cou. Je sentis d'ailleurs sa bouche s'y déposer timidement et je ne bougeai toujours pas. Jusqu'à ce que je me souvienne que c'était mon cousin. Je m'écartai alors brusquement de son contact, à contre cœur. Je ne me retournai cependant pas vers lui, je ne voulais pas le regarder, je ne voulais pas croiser ses yeux aciers. Alors que j'entrepris de m'éloigner, il rattrapa ma main pour me ramener vers lui.
- Je croyais que tu ne voulais plus de moi, me chuchota-t-il toujours à l'oreille. Je croyais que tu regrettais et que c'était pour ça que tu ne me parlais plus.
- C'est le cas. Je ne veux plus de toi, parvins-je à répondre.
- Menteuse, tu ne parles plus à tes amis, tu ne parles plus à personne.
Sa main lâcha la mienne et ses bras m'entourèrent le ventre. Mon dos se colla à son torse, tandis qu'il continuait de me parler à voix basse.
- Je sais que tu m'aimes Hermione, peut-être pas autant que je t'aime, mais tu m'aimes. Et je t'aime tellement que je n'ai même pas cherché à te parler depuis lundi, parce que si ne plus être avec moi pouvait te rendre heureuse, je l'acceptais. Mais je sais que ce n'est pas ça.
Ses lèvres se reposèrent le long de mon cou, puis de ma mâchoire et bientôt, d'une main, il commença à faire pivoter mon visage vers le sien.
- Arrête... fis-je d'une voix suppliante.
Il me torturait, c'en était insupportable et il ne semblait pas se préoccuper de mes protestations. Je pris alors mon courage à deux mains et me retournait brusquement pour lui faire enfin face.
- Je ne t'aime pas Drago. Tu me plais toujours physiquement, mais c'est tout. Il n'y a rien de plus entre nous, je n'éprouve rien de plus pour toi. Je parle toujours à mes amis, ils sont juste complètement paranoïaques parce que je travaille beaucoup en ce moment. Tu m'as fait prendre beaucoup de retard dans mes devoirs. Mais tout va bien avec mes amis, il n'y a qu'à toi que je ne parle plus Drago. Et je veux que cela reste comme ça.
Son visage sembla se décomposer et je profitai de ce moment pour m'écarter de lui. Alors que je posais enfin mon pied sur la première marche de l'escalier, Drago m'interpella.
- Je sais que tu mens Hermione et je découvrirais pourquoi ! S'exclama-t-il avant que je ne disparaisse de son champs de vision.  

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