Chapitre 9

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9

LIV

Ça va faire deux jours complets aujourd'hui que je n'ai plus revu Riley. Et seulement cinq secondes que je ne pense plus à lui. Depuis qu'il a fuit en m'abandonnant au beau milieu d'une rue comme un colis encombrant. Depuis que nous avons tenté de passer la journée ensemble pour devenir ami. Depuis que je l'ai embrassé.

Je peux au moins dire que c'est un échec total et affirmer qu'une amitié entre nous semble à la fois trop loin et trop proche pour qu'on puisse l'a toucher.

Je ne pourrai pas être amie avec toi, Riley.

Ma tête passe dans mon col, j'attrape un jean, l'enfile, et rejoint la salle de bain à petit pas, lentement, mollement, mais surement. Lorsque je pousse la porte de la salle de bain, Davis s'y trouve déjà et me dévisage un moment. Il ne dit rien, se décale du lavabo en gardant sa brosse à dent dans sa bouche, sans le moindre mouvement. Il me regarde simplement prendre ma brosse à dent, mettre du dentifrice, et la placer dans ma bouche, sur mes dents, ma langue, partout où Riley a vraisemblablement laissé une marque bien trop grande pour que je l'oubli.

- Mal dormi, petite sœur ?

Je soupire.

- Si.

- On ne dirait pas.

- Alors pourquoi est-ce que tu poses la question ?

Nous échangeons un regard dans le miroir, et je sens un pique de chaleur monter aux creux de mes reins. Ma main se bloque, mes lèvres s'immobilisent, se réchauffent. C'est Davis qui se trouve derrière moi, ce sont ses yeux bleu gris que je vois, son reflet, sa crinière cuivré, sa personne, mais une fois encore, mon cerveau me ramène dans le temps avec des images enregistrées. Celles où Riley me regardait. Celle où il trouvait que ce rouge à lèvres posé sur le rebord du lavabo m'allait bien.

Waw...

Pourquoi est-ce que je pense à lui là ?

Ça ne va pas !

J'accélère le mouvement de ma brosse à dents, la retire, me rince la bouche, jette ma brosse à dents dans le verre en plastique, et quitte la pièce qui aujourd'hui, me semble trop petite pour respirer.

Je remplis mon sac avec mon nécessaire, jette un dernier coup d'œil dans mon miroir, avant de baisser mon regard, de fuir mon reflet comme si il était la pire chose que je puisse voir. J'ai peur de voir qu'il n'est pas derrière moi. Qu'il n'est plus derrière moi, et ne fait que me fuir. J'ai peur d'affronter cette réalité. En deux jours, alors que nous vivons au même étage, le même couloir, que nos portes sont l'une à côté de l'autre, je n'ai ni revu, ni croisée Riley. J'ai entendu quelques fois sa porte s'ouvrir et se fermer en rentrant de mes gardes avec Davis. Des pas également, le son de talons résonnant sur le carrelage dans le couloir. Je me suis demandé si il n'avait pas une petite amie, parce que cela expliquerait beaucoup de chose. Comme le fait qu'il se soit excusé après m'avoir embrassé. Fuit après que je l'ai embrassé.

J'ouvre la porte d'entrée en hurlant à travers l'appartement.

- Davis ! Je t'attends dans le hall !

- Ok !

Je souris, franchit l'embrasure d'un pas décidé à oublié ces trois derniers jours pour mieux me plonger dans le travail, mais mes jambes s'arrêtent aussitôt arrivées sur le palier. La porte claque dans mon dos, en même temps que celle de mon voisin.

Nothing more, nothing lessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant