Chapitre 21

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21

LIV


Avachie dans le canapé, les brises chaudes de la fin de saison d'hiver prennent le contrôle de l'appartement. Je n'ai même pas la motivation de me lever pour aller me chercher un verre d'eau, ou d'aller refermer la fenêtre pour conserver l'air ambiante. Bon sang, je n'ose même pas imaginer ce que se sera cette nuit au boulot si je continue à me laisse aller comme ça. Suffocant dans le canapé, un rayon de lumière se pose sur mon visage déformé sous l'intensité. Il fait chaud, trop chaud, mais surtout lourd. L'air est humide.

- On ne va sans doute pas tarder à se prendre une averse. Soufflé-je pour moi-même.

Perdue dans ma démotivation, je prends la peine de me lever lorsque la sonnette retentit dans l'appartement. Je me demande bien qui ça peut être à cette heure-là. Je lève la tête pour observer l'horloge ; 17 :05. Davis est encore au travail à cette heure là. Mollement, la main moite et alourdis, j'abaisse la poignée et ouvre la porte pour faire face à un nouvel éclat.

- Toi ? dis-je sous la surprise en apercevant cette silhouette familière.

- Bonjour.

- Qu'est-ce que tu fais ici Riley ? Tu n'es pas au boulot ?

- Non. J'ai remplacé un collègue il y a deux semaines, pour l'arranger, du coup il m'a proposé de récupérer ces heures.

Il me répond d'un léger sourire en coin.

Il sourit plus ces derniers temps, et j'aime à penser que j'y suis pour quelques chose.

Lui aussi est une lumière dévorante. Il est cet éclat de lumière chaude dans une nuit sombre qui vous attirent, vous ensorcellent, vous piègent. Moi je suis ce papillon de nuit qui s'y aventure, se laisse berner par son envoûtement en attendant qu'elle me brûle. En attente de ce moment où je me rendrais compte que cette lumière n'est pas compatible avec mes ailes.

- Je peux entrer ou tu comptes me laisser sur le porche ?

Je lève le bras en direction du salon puis le laisse mollement retomber contre mes hanches. Sans un mot, Riley entre et se met à l'aise. Le temps de refermer la porte, Riley s'était installé sur le canapé. Je ne le rejoins pas et préfère l'admirer un moment. Il n'a pas l'air bien. Ses mains joins tremblent, un rictus nerveux se dessine sur son front. Qu'est-ce qui a bien pu se passer depuis hier ?

- Est-ce qu'il l'a vu ?

Par réflexe, je pose ma main dans mon cou sur la marque violine que m'a laissé Riley, maladroitement camouflé sous du fond de teint.

- Je ne suis pas folle, je l'ai maquillé.

Il semble soulagé, bien que cette petite ride sur son front ne daigne pas partir. Qu'est-ce qu'il a à stresser comme ça ? Moi aussi je serais en mauvaise posture si Davis l'a voyait. Nerveuse, je commence à marcher vers la cuisine. Ses pas me suivent et s'arrêtent devant le bar que je contourne pour aller me servir un verre d'eau.

- Tu es sûr qu'il n'a rien vu ?

Je me retourne. Il n'a vraiment pas l'air bien, mais plus il va stresser, plus Davis risque d'avoir des doutes. Je ne dois pas me laisser emporter par sa peur.

- Certaine, en plus, je mets constamment des pulls ou des écharpes, Réponds-je en lui indiquant la fine écharpe posé sur une chaise. 

- D'accord.

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