Chapitre 13

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13

LIV

Il est quasiment huit heures lorsque Davis et moi sortons de l'appartement; en catastrophe.

- Magne-toi ! Je vais être en retard ! Dis-je en hurlant à travers le couloir.

Ma voix résonne dans le long corridor du douzième étage, je suis presque certaine que nos voisins du bout nous entendent. Ce matin, ni Davis ni moi n'avons réussi à nous lever à l'heure. Résultat, je termine d'enfiler ma deuxième chaussure dans le couloir, tout en essayant de ne pas perdre l'équilibre, tandis que Davis ferme l'appart à clé.

- Quoi ! Et moi je devrais dire quoi ? Dit-il avec autant d'intensité que la mienne.

Pas le temps de s'arrêter pour s'engueuler, nous nous mettons a courir tout les deux vers l'ascenseur. Davis martèle le bouton d'appel avec son index, puis son poing en lâchant une dizaine de juron, tandis que je cherche mon rouge à lèvres du bout des doigts dans mon sac. Je n'ai même pas eut le temps de me maquiller correctement.

Foutu réveil !

- Entre, grouille-toi ! Hurle-t-il.

La main de Davis se pose dans mon dos et sans même me laisser le temps de comprendre, me propulse dans l'ascenseur, tandis que les miennes m'empêchent de m'écraser contre la paroi. Les portes à peine refermées, l'assassinat du pauvre bouton du rez-de-chaussée commence et ne s'arrête plus sous l'assaut de Davis.

- Je préfère quand tu bosses de nuit ! Grogne-t-il.

Mes joues se gonflent d'oxygène. Mon poing se serre et ne résiste pas à s'enfoncer dans l'épaule de Davis qui répond d'un gémissement de mécontentement. Mon réveil a sonné, c'est juste que je ne l'ai pas entendu ! Donc en soi, il n'a pas tout à fait tort, mais il n'a pas besoin de me le rappeler. Je ne l'ai pas fait exprès, et venant de sa part, ça me fait bien rire. Le sien n'a même pas sonné.

Et il oubli un peu trop vite qu'il n'est pas le seul à avoir un emploi, et que je ne pourrai pas en retrouver un d'un claquement de doigt, ni de me le permettre. J'en ai besoin, je veux réussir ma vie, et quitter cet appart pour construire mon cocon.

À peine les portes de l'ascenseur ouverte, Davis et moi tentons de quitter la cabine mais nos épaules s'entrechoquent en passant en même temps et nous coinces. Davis grogne. Encore. Je le laisse passer en lâchant un juron avant de courir derrière lui. Courir dès le matin n'est pas le meilleur moyen de se réveillé. C'est décidé, dès la semaine prochaine, je retourne de nuit.

Mes mains se posent sur la porte du hall qui se heurte contre mes paumes après le passage de Davis, elles s'endolorissent et je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un énième juron.

- Grouille ! Dit-il.

Putain... Ce qu'il peut m'énerver !

Davis se penche vers le siège passager, m'ouvre la porte de l'intérieur, ma main attrape la poignée, ouvre en grand la portière et je me jette sur le siège. Le temps de me calmer, je cherche du regard la ceinture, l'attrape, tire dessus mais la sécurité installée la bloque. J'essaye une nouvelle fois avec plus de rage, et la voix de Davis résonne.

- Vas-y doucement ! Ça ne sert à rien de s'énerver !

- Qui est énervé au juste !

La voiture démarre et le silence emplit l'intérieur du véhicule. La vitesse me colle carrément contre mon siège. Des plis sur le front, les sourcils froncés, Davis écrase le frein et ralentit de justesse afin de nous éviter une voiture que l'on entend klaxonner au loin. Je me tourne vers Davis, lui hurle dessus en exprimant ma fascination de voir un flic enfreindre la loi, il me répond que le feu était orange, je ris, nerveusement, doucement, pour ne pas qu'il m'entende.

Nothing more, nothing lessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant