Chapitre 4 - Le projet de Vador

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Huit mois plus tard...

Le Sénat avait toujours été un endroit particulièrement stressant pour travailler. C'était ainsi dans les souvenirs de Bail Organa depuis la première fois qu'il y avait mis les pieds en tant que sénateur – il y a près de quinze ans déjà. Il grogna en se laissant aller contre le dossier de son siège de bureau, se massant les tempes. Quinze ans, déjà ? Ces derniers temps, il avait l'impression de ne plus exister hors des limites de la Rotonde du Sénat.

Les affaires sénatoriales étaient devenues particulièrement difficiles depuis l'avènement de l'Empire. Sa tache de représentant de sa planète ressemblait de plus en plus à un numéro de funambulisme sur un fil que l'on aurait tendu entre deux des titanesques gratte-ciel de Coruscant. Face aux combats de plus en plus violents entre la Rébellion et la Marine impériale, Organa avait été nommé chef du comité qui « supervisait » les agissements de la Marine face à cette situation ; et bien sûr, il jouait un rôle plus personnel en coulisses de ces conflits, ce qui n'allégeait aucunement sa charge de travail.

Et comme si cette situation ne le préoccupait pas suffisamment, il fallait que sa fille soit constamment hantée par des rêves déconcertants et des cauchemars vivaces. Ce problème persistait depuis plusieurs mois déjà. Aucun docteur, fut-il droïde, humain ou alien, n'était en mesure de l'aider. Rien ne pouvait lui assurer un sommeil sans rêves. Pas même les plus puissants tranquillisants ne pouvaient quoi que ce soit contre ses insomnies de plus en plus fréquentes. La plupart du temps, le rêve se répétait : sa fille lui décrivait dans un murmure une haute figure habillée tout de noir et portant un masque, qui l'effrayait et la rassurait en même temps, et disait souvent voir un bébé avec lui.

Cette situation l'inquiétait tant qu'il était à deux doigts de contacter Kenobi. Il n'osait pas, cependant. Mais comment pouvait-il donc aider Leïa ?

Il était presque sûr que c'était Vador que voyait la petite fille dans ses rêves ; quant au bébé, la seule explication qui pouvait avoir du sens était qu'elle avait gardé une sorte de souvenir subconscient de son frère jumeau. Rien de tout cela ne le rassurait. Pas un jour ne passait sans qu'il ne craigne pour la sécurité de Leïa.

Ces derniers jours, surtout, l'avaient vu angoisser comme jamais : ses devoirs en tant que chef du comité de supervision l'avaient forcé à être en contact quasi-journalier avec le seigneur Vador lui-même. D'habitude, leurs échanges se faisaient à travers l'Holonet, étant séparés par de nombreuses années-lumière. Mais même cela suffisait à mettre ses nerfs à fleur de peau, et il ne pouvait qu'espérer que le Seigneur noir ne se rendrait pas compte de son humeur pour le moins tendue. À une distance mesurable au niveau galactique, il était sûr que ses pensées ne seraient pas perçues par le Sith.

Mais il était loin d'avoir cette même assurance dès lors qu'il s'agissait d'un échange en face-à-masque avec le bras droit de l'Empereur. Et ce matin, son assistant lui avait annoncé que Vador requérait sa présence en milieu de journée pour qu'ils discutent de son pouvoir d'action en tant que chef du comité.

Il n'osait imaginer pourquoi- aucune réunion avec le commandement de la Marine n'était prévue avant la semaine suivante. En plus, Vador n'était même pas supposé être sur Coruscant ! Aux dernières nouvelles, le Seigneur noir était engagé au front, à freiner les efforts de la Rébellion. Rien que la veille, ils avaient eu vent de la victoire de l'Empire à Munto Codru, où Vador avait pris le commandement de la flotte impériale.

Le Sith avait-il quelque soupçon, après tout ? A cette pensée, Bail sentit un frisson descendre le long de sa colonne vertébrale. Non, il ne pouvait pas. Au nom de la Force, il devait faire attention à Leïa !

Au nom du Père - A Star Wars FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant