Au nom du Père - A Star Wars Fanfiction

Chapitre 2 - La mallette

Un mois plus tard...

   Coruscant était telle que Vador l'avait toujours connue, bien que ses devoirs au sein de la flotte impériale l'aient tenu loin de la planète capitale ces deux dernières années. Ce n'était pas une planète qui changeait beaucoup. Peu de détails dans le paysage dénonçaient les évènements majeurs ayant chamboulé la galaxie entière une décennie plus tôt, sans parler des évènements mineurs qui avaient pu se dérouler en son absence prolongée. Les seuls indices d'un ordre nouveau étaient la silhouette massive du Palais Impérial et la propre forteresse du seigneur Sith, qui perçaient l'infinité du ciel non loin de la rotonde du Sénat, dans le quartier impérial. Depuis les jardins sur les toits de son château, Vador pouvait encore voir le Temple Jedi, depuis longtemps reconverti en quartier général pour la marine impériale.

   Les derniers schémas techniques pour l'Executor avaient été terminés la semaine dernière, et une bataille décisive en orbite et sur la planète Kashyyyk avait porté un coup violent à la Rébellion. Ce trou inattendu dans son emploi du temps coïncidait du coup parfaitement avec le dixième Jour de l'Empire, anniversaire de la mise en place du régime, et Vador n'avait eu d'autre choix que de revenir sur Coruscant. Son maitre aurait été furieux si son apprenti avait été déclaré absent en un moment si important pour l'Empire, même si chaque instant de libre que Vador pouvait avoir était grappillé ça et là.

Après une semaine éprouvante passée en compagnie de politiciens mielleux et lèche-bottes, et d'interminables heures perdues en cérémonies pompeuses, la période de fête était finalement arrivée à sa fin. A court de patience, le seigneur noir avait ordonné à que ce soit annulé tout rendez-vous et charge de travail pour les prochaines semaines. Son maitre n'avait pas émis d'objection. L'Empereur avait visiblement compris qu'il était essentiel, s'il voulait garder en vie ses commandants de la marine impériale, que le seigneur Vador conserve une certaine santé mentale.

C'était du coup la première fois depuis des années qu'il se retrouvait sans travail à faire. Il n'avait certainement pas été oisif, se consacrant pendant plusieurs heures à la méditation ou à s'entrainer dans sa salle de duel, mais de telles activités n'avaient aucun lien avec le travail qu'il accomplissait habituellement. Mais malgré le fait qu'il ait trouvé cette situation absurde la majeure partie du temps, il s'était rapidement adapté à cette pause dans sa charge. Il était de meilleure humeur que jamais. Il en aurait presque souri, si tant est qu'une telle action convienne à un seigneur Sith.

Il n'apprécia guère, du coup, de voir son errance calme et solitaire dans les jardins sur les toits troublée par l'arrivée de son assistant en chef.

- Monseigneur ? , retentit la voix chevrotante du colonel non loin de son épaule.

Vador se retint de lui faire payer son interruption en se disant que l'homme devait avoir une bonne raison, telle une urgence, pour l'avoir dérangé ainsi.

- Qu'y-a-t-il ?

Le colonel pâlit en entendant la menace sous-jacente dans la voix de son supérieur, mais s'efforça de continuer :

- Monseigneur, l'un de vos agents personnels est arrivé. Il prétend que vous voudriez le recevoir immédiatement, car il aurait des informations de nature importante à vous livrer. J'ai tenté de le convaincre d'attendre jusqu'à demain matin au moins, mais...

- De quel agent s'agit-il ? grommela Vador avec irritation

- Il dit s'appeler Baranne, monseign...

Mais Vador avait déjà dépassé l'assistant, se dirigeant vers l'entrée des jardins comme si le chemin derrière lui était en feu, tout en ordonnant par-dessus son épaule au colonel d'installer l'agent dans une salle de conférence privée. Lui-même y fut en deux minutes, et deux minutes encore plus tard, les portes s'ouvrirent de nouveau pour laisser passer un homme de taille et d'âge moyens, arborant des yeux d'un gris vif et une longue cicatrice sur sa pommette gauche.