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Il est un peu comme l'eau qui éteint l'incendie qui brûle dangereusement en moi.  

Après une autre de ces nombreuses soirées passée avec les garçons, je me rendais tranquillement chez moi, à pieds, les écouteurs dans les oreilles

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Après une autre de ces nombreuses soirées passée avec les garçons, je me rendais tranquillement chez moi, à pieds, les écouteurs dans les oreilles. Lorsque j'ai passé la porte de ma maison, ma mère, mon frère et Chris m'attendaient impatiemment. Ça n'était absolument pas normal. Cela ne prévoyait rien de bon. Jamais on ne m'attendait pour autre chose qu'une mauvaise nouvelle. Mauvaise seulement pour moi généralement.
Ils étaient tous les trois, réunis dans le hall d'entrée. Mon beau-père, les bras croisés et les sourcils froncés. Ma mère, avec son éternel regard mécontent tendant un papier vers moi. Et mon frère, avec le regard et le sourire moqueur, un peu en retrait, attendant que je me fasse disputer. Je me sentais vulnérable. J'étais seul contre tous, une fois de plus. Mais je devais être fort, parce que c'est ce que Harry m'a demandé. Alors je me devais de faire ça pour lui. Au moins ça.

- C'est quoi ça ? Gronda ma mère en secouant le papier, qui était en fait mon bulletin.

- Hum... Mon bulletin ? Ai-je répondu, riant doucement, pour me donner le peu de courage que je n'ai habituellement pas, me surprenant d'ailleurs.

Et là, j'ai cru que ma mère allait faire une crise cardiaque. Et moi aussi j'étais surpris. Jamais je ne lui avais répondu comme ça. Je les ai toujours laissés parler en baissant les yeux. Je me suis toujours soumis à eux. Mais je ne veux plus ça. J'en ai marre de laisser les autres décider de ma vie. De plus, mon bulletin n'avait rien de mauvais. Mes notes étaient toujours aussi bonnes, pourquoi être énervé ? Sans doute que les professeurs y avaient noté mon changement de comportement, plus précisément de style vestimentaire. Ou de fréquentation. Car ça ne passe pas inaperçue lorsque le garçon invisible de l'école commence à traîner avec des gothiques, mais je n'ai jamais rien fais de mal. Ils étaient certainement à la recherche d'une raison pour me passer un savon ou cette foutu feuille de papier à été leur unique idée.

- Tu te fou de nous là ? Hurla mon beau père. C'est quoi ce comportement ?

Je ne me suis pas retenu pour rire. J'ai ris comme jamais, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être la rage que je retenais en moi depuis longtemps, ou peut-être out simplement parce que la situation est plutôt comique. Dans tous les cas je pouvais sentir les trait de mon beau-père se tirer encore, sous l'énervement. Je me foutais de lui, et il le savait. Pour une fois, les rôles s'inversaient.

- Tu étais bien content, il y a quelques jours, lorsque j'ai commencé à me rebeller. Tu n'attendais que ça de moi. Ai-je dis, l'air de rien.

- Tu te tais ! Cria-t- il. Je ne veux plus entendre de son sortir de ta sale bouche !

Et là, c'était trop. Ce que je retenait depuis des années est enfin sorti de la bouche. Comme une jolie mélodie retenue trop longtemps dans les doigts d'un musicien. Comme des lettres retenus trop longtemps dans le stylo d'un écrivain. Comme des mots enfermés depuis longtemps dans un bouquin. Mais il arrive un moment, où il faut que la mélodie se joue, que les lettres soient posées sur papier, que les pages s'ouvrent. Ce moment, prend du temps, à se mettre en place, mais il faut un début, il faut toujours un début pour arriver à ses fin, et aujourd'hui, c'est le début de la fin.

- Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi ! Tu n'es pas mon père, tu n'es rien pour moi, okay ? J'ai laissé un silence planer, durant une seconde, tout au plus, avant de reprendre, plus déterminé que jamais à exprimer cette rage que je garde en moi. Je m'en contre fou de ce que tu penses à mon sujet. Je m'en bas littéralement les couilles. Ici, t'es le seul à ne pas être de la famille. Tu n'as jamais été un Horan, et ne le sera jamais, donc s'il y en a un qui doit fermer sa putain de gueule, c'est bien toi ! Ai-je hurlé, de toutes mes forces. Et ça m'a fait du bien, d'ouvrir les vannes, de tout lâcher.

Je l'ai ensuite poussé avec mon épaule et je suis monté dans ma chambre en courant, manquant de tomber plus d'une fois dans les escaliers, mais peu importe.. Je me suis jeté sur mon lit et j'ai écouté la musique qu'Harry m'a conseillé d'écouter dans ces moments, pour calmer la respiration beaucoup trop rapide et mon coeur battant à la chamade. J'ai fermé les yeux et apprécié ce temps. La mélodie était plutôt douce et calme, et, petit à petit, j'ai calé ma respiration sur son rythme apaisant. Le son de la musique était tellement fort que je n'ai même pas entendu ma mère entrer dans ma chambre. Je me suis rendu compte de sa présence que lorsqu'elle a coupé ma radio, d'un geste qui se voulu brusque puisque lorsque sa main s'est abattue sur ma chaîne, les enceinte ont légèrement grésillées avant de n'émettre plus aucun son. Je n'ai quand même pas pris la peine d'ouvrir les yeux, je ne voulais pas lui donner la satisfaction de lui prêter attention car elle me dérangeait. Non, j'ai gardé les yeux fermé et attendu, un sourire trottant sur mes lèvres, les bras sous la tête, les jambes tendues. Face à mon manque de réaction, elle a commencé à partir. Elle a d'abord poussé un long soupir, sans doute énervée ou désespérée, puis elle à ouvert légèrement la porte en la faisant grincer et l'a refermée doucement, la faisant légèrement claquer tout de même, une fois qu'elle fut hors de la pièce. Ma pièce.Malgré son départ, je n'ai pas rallumé ma radio pour autant. J'ai juste profité et apprécié le silence dans lequel je me trouvais. Harry a raison, en fait, il y a un peu de beauté partout à qui veut bien la voir. Je ne sais pas comment il fait pour voir du beau vraiment partout, mais moi, je commence à en voir, un peu. Depuis que je le connais, j'ai l'impression d'avoir un peu changé. J'ai l'impression que ma vie n'est pas aussi noire qu'elle l'était avant, que tout commence à s'éclaircir.


Autodestruction | NARRY |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant