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" Parfois on a envie de partir, loin de tout, s'évader, faire le vide. Rêver un peu. "

- Tu sais que je t'avais remarqué avant tout ça ? Il a chuchoté tout près de mes lèvres

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- Tu sais que je t'avais remarqué avant tout ça ? Il a chuchoté tout près de mes lèvres.

Puis, il a encore posé sa bouche sur la mienne, tout doucement, tout délicatement. C'était plus clair dans ma tête. Ses lèvres étaient tellement douces. J'ai voulu me reculer mais il a passé sa main dans ma nuque pour me retenir, faisant coller nos bouches l'une sur l'autre un peu plus fort. Sa main a glissée sous mes cheveux de mon cou, et j'ai frissonné. Soudain, il a mordillé ma lèvre inférieur et j'ai ouvert la bouche, le laissant faire. Sa langue a alors rencontrée la mienne dans une chorégraphie exquise. C'était tellement bon. Nos piercings se sont touchés, créant ainsi un petit bruit, qui me fit sourire contre ses lèvres. Il s'est rapproché de moi, encore un peu, passant sa main sous mon polo, évitant de justesse mes blessures. J'ai ressentis une multitude de frisson. C'était encore plus bon. Et j'ai pris peur. Je me suis brusquement reculé avant de me lever. Je l'ai regardé dans les yeux et je suis partis en courant. Comme un lâche.

Sur la route, je n'ai pas pu m'empêcher de m'essuyer la bouche.

- Si ça se trouve je suis vraiment devenu homo, à force de faire semblant. J'ai chuchoté pour moi même. Et ça m'a fait peur.

J'ai pensé à Harry toute la soirée. Au goût de ses lèvres surtout. J'avais vraiment envie d'y goûter à nouveau, mais j'avais réellement peur en même temps. Je ne comprenais pas vraiment ce qui m'arrivais. Je me perdais dans mon propre jeux. En rencontrant les gars, je pensais être devenu quelqu'un, et je me suis perdu en cette personne. Personne qui est moi même en fin de compte.

Je me suis couché tôt ce soir là, espérant fermer les yeux et les rouvrir en étant le lendemain. La vérité est que je n'ai pas réussis à fermer l'œil de la nuit. Il me tardait de revoir les gars, surtout Harry. Même si j'avais peur.

" Il en avait peut-être envie aujourd'hui et demain, ça lui sera passé. " J'ai pensé. Mais cette pensée m'a fait mal au cœur. Je ne voulais pas que ça lui passe.

Le lendemain, je n'ai vue Harry qu'à la pause du matin. Il m'attendait avec les gars sur le banc, comme de rien. Je me suis assis sur le dossier du banc et Louis est venu s'asseoir entre mes jambes. Il a posé sa tête sur ma cuisse et elle appuyait sur mes blessures. Contrairement à la plupart des personnes, je faisait en sorte que ça appuie dessus, encore et encore. C'était bon, cette douleur qui me provoquait. Harry a fait le tour du banc et est venu m'enlacer. Il faisait souvent ça, mais je l'avais ressentis différemment. J'ai légèrement tremblé, et il m'a serré plus fort. J'ai soupiré tellement j'étais bien, et ça l'a fait rire. J'ai rougi, mais comme je rougi tout le temps, ça n'a étonné personne.

Lorsque la fin de la pause a sonnée, je me suis penché pour ramasser mon sac, et il s'est penché aussi. Lorsque nous nous sommes relevé, on était si proche que je n'ai pas résisté. J'ai posé furtivement mes lèvres sur les siennes. Il a sourit avant de chuchoté un "Gourmand" en riant. Le soir, dans ma salle de bain, j'ai inscris "GOURMAND" en lettres capitales sur ma cuisse droite. Ça m'a fait pensé aux sept pêchés mais sur ma peau, il y a de la place pour beaucoup plus que ça.

Au début, c'était simple. On se voyait aux pauses. Parfois quand mon beau-père travaillait on se retrouvait au bord du lac. On ne faisait rien de mal. On écoutait de la musique et on discutait. Avec Harry on ne s'embrassait quasiment jamais, ou alors très discrètement. Parfois on faisait nos devoirs, mais c'était assez rare. Puis un jour, tout s'est compliqué. Mon beau père a soupçonné mes sorties et m'a interdit de les voir.

- Si je te vois avec eux, tu t'en souviendras. Et que je n'en chope pas un près de la maison sinon il prendra une volée de plomb ! Il a dit un soir à table.

Je l'ai cru, parce qu'il avait une collection d'arme à feu dans son bureau. Depuis enfant j'en ai peur, s'en est devenue une phobie depuis un accident avec mon frère. J'ai rien dis. De toute façon, je n'avais rien a répondre, sinon c'est moi qui allais finir avec une volée de plomb. Je sentais quelque chose en moi se déchirer. Ça me brûlait. C'était terrible. Je me sentais si mal. J'essayais de contrôler ma respiration, mais c'était de plus en plus dur et ce manque d'air me donnait la nausée. J'avais l'impression que je pouvais perdre connaissance d'un moment à l'autre.

- Quoi ? Il a dit. Tu as des réclamations à faire ?

- Non. J'ai dis tant bien que mal.

- Mange. Il a répondu durement.

Mais pour une fois, je n'ai pas obéis. Je suis monté dans ma chambre, me suis jeté sur mon lit, et j'ai laissé couler les larmes que je retenais. Je suis resté comme ça, sans bouger. J'avais mal aux poumons, comme s'il y avait un poids dessus. Je ne connaissais que trop bien cette sensation. Je ne voulais pas me lever pour aller me couper, de peur de croiser quelqu'un dans les couloirs, alors je me suis mordu l'intérieur de la joue jusqu'au sang. Rien que ça, m'aidait à me calmer. Puis il est arrivé dans ma chambre et m'a punit. Encore. Ça me passait au dessus de la tête. J'en avais marre vraiment. J'étais privé de console, de télévision et de sortie. Je crois qu'il faisait ça pour me montrer qu'il avait de l'emprise sur moi, car nous savions tout deux que je ne me servait pas de ça. Ma mère ne disait rien. Elle le laissait faire et je trouvais ça dégueulasse.

J'avais envie de partir. Loin. Là où personne ne me trouverait. Partir à l'autre bout du monde sans prévenir personne. Laissant penser que je suis mort. Partir là où personne ne me chercherait. Les gens ne s'en rendraient même pas compte. Peut être les gars, mais ils finiraient par m'oublier. Qui aurait remarqué l'absence d'un vulgaire être humain comme moi, dans leur quotidien ? Et ceux qui l'auraient vus, ils se seraient vraiment inquiétés ou ça aurait été juste pour avoir bonne conscience ? Moi je pense qu'ils m'auraient oublié. Je ne dis pas ça pour me plaindre, juste parce que c'est vrai. J'étais une personne comme les autres, certainement un peu plus faible que la moyenne, alors pourquoi s'en faire ? Je pense qu'ils auraient pensés à moi par culpabilité. Pas que je me sens important, mais on culpabilise toujours lorsque quelqu'un part. On se dit toujours, dans un coin de notre tête, à un moment ou à un autre, que c'était de notre faute. Le temps aurait passé et les souvenirs se seraient éparpillés. Moi, j'aurais été de l'autre côté de la Terre, à m'échapper juste en fermant les yeux. Mais pourquoi s'imaginer tout ça, alors que je suis lâchement resté dans mon lit à pleurer comme un moins que rien ? Ouais, je ne suis jamais partis.

Autodestruction | NARRY |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant