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L'infirmière m'a dit avant que je ne rentre chez moi que le chemin de soi à soi passe obligatoirement par l'autre

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L'infirmière m'a dit avant que je ne rentre chez moi que le chemin de soi à soi passe obligatoirement par l'autre. J'en ai conclu que j'ai  dû ne jamais rencontrer autrui ce qui explique que je ne me sois jamais trouvée. Puis j'ai pensé à Harry, et j'ai pensé qu'il était peut-être possible que je me sois perdu en lui et dans l'amour que je lui portais. Et je voulais oublier tout ça, et m'imaginer le temps d'une nuit. Alors, quelques jours après être de retour chez moi, j'ai contacté William pour aller a une soirée. Il a été un peu réticent au début, j'ai compris pourquoi, mais il a finit par me donner une adresse.

Je suis arrivé à dix neuf heure trente. La soirée commençait plus vers vingt-et-une heure mais je voulais pouvoir profiter avant que les autres ne s'emparent de tout mon bonheur. Quelques personnes étaient déjà là aussi, et j'ai compris qu'on avait tous le même but. On s'est installé dans les escalier qui servaient d'intermédiaire entre le jardin et la maison et on se faisait passer une bouteille d'alcool et tourner un joint. Lorsque la fête a réellement commencé, je ne tenais déjà plus debout. Je m'étais donc, difficilement, déplacé des escaliers jusqu'à la table du jardin. Je m'étais posé sur une des onze chaises en plastiques l'entourant et m'étais presque couché dessus. Des gens me parlaient mais je ne comprenais déjà presque plus ce qu'ils me disaient, les faisant répéter plusieurs fois. Je sentais que mon cerveau ne suivait plus mes yeux, et c'était assez déstabilisant. Cependant, je me sentais bien. Un peu après, une fille est arrivée les mains pleine de pizza et l'odeur de la garniture m'a fait ouvrir les yeux que j'avais, sans m'en rendre compte, fermés. J'ai mangé, peu mais convenablement. Puis on m'a tendu un verre que j'ai pris volontiers. Des guirlande, qui ressemblaient à celles de Noel, éclairaient joliment le jardin. Il y avait de la musique aussi, mais elle n'était pas trop forte. C'était une ambiance agréable. William est arrivé et est venu se poser à côté de moi.

- Ca te dit de jouer à un jeux ? Il m'a demandé.

- Oui, quel jeu ?

- A chaque tour on boit une gorgée de notre verre en plus et plus le jeux avance plus on pose des questions personnelles, d'accord ?

- D'accord. J'ai dis en souriant. En réalité, je n'avais pas compris le jeux mais je me suis dis que ça serait drôle.

William a bu une gorgée de son verre tout autant alcoolisé que le mien et s'est mis à réfléchir.

- Quelle chose voudrais-tu supprimer de la Terre ? Il a demandé.

- Moi même, j'ai répondu, sans hésité. J'ai bu une gorgé et j'ai réfléchis. Est-ce que tu crois en l'amour ?

- Non, il a dit en rigolant doucement. Il a prit deux gorgées et m'a regardé dans les yeux. Tu as déjà fais une connerie, étant bourré ?

J'étais près à parier qu'il a dit cela par rapport à la dernière soirée. Malheureusement, ce n'est pas vraiment une connerie pour moi.

- J'ai volé la voiture des parents d'un gars qui m'emmerdait et j'ai roulé à fond sur la route. Au final, je trouvais que ce n'étais pas assez drôle si je l'a ramenais pas abîmée. Je l'ai donc rayée et j'ai fais des dessins à la peinture dessus. 

Il a rigolé et a sortit un léger "C'était donc toi ! " en manquant de s'étouffer. J'ai hoché la tête en souriant un peu, fier de moi. On a continué un long moment, on s'est servit de nombreux verres. On est même arrivé à un point où l'on ne savait plus combien de gorgées on devait boire et on n'étais plus vraiment dans la capacité de formée des phrases correctes.

- Qui tu déteste le plus ? Il m'a demandé tant bien que mal. A part toi, il a rajouté.

- Harry, j'ais dis. Il a fait une mine surprise et j'ai du me justifier. À partir du jour où il a essuyé le sang sur ma lèvre, j'étais foutu, j'étais accro. Je suis devenu dépendant de sa personne. Et dépendre de quelqu'un d'autre que de moi-même, c'est m'affaiblir, me torturer. C'était tout ce que je redoutais. Alors je le déteste d'avoir fait en sorte de me rendre dépendant de sa personne. 

- Tu ne dépends de personne d'autre que de toi même.

- S'il n'était pas là, je serais déjà mort.

- Je pense que ça n'a rien à voir, c'est toi qui t'es mis cette idée en tête. Regarde, moi, à part toutes ces substances aussi nocives qu'addictives, je n'ai rien ni personne. Et pourtant, je fais toujours en sorte de garder la tête au dessus de l'eau. Même sans bouée, même en cas de tempête. Je tiens, comme je peux. 

- Parce que toi, tu es plus fort que moi.

- Pas du tout. Au lieu de se regarder sombrer, il faut agir, il ne faut pas rester comme ça. Il faut se donner la peine d'y arriver. Tu n'es pas totalement brisé. Ca va peut-être mettre du temps mais tu peux réussir à te sauver. Sans l'aide de personne. En ne dépendant de personne. Il suffit juste de croire en toi.

J'ai réfléchis, longuement à ce qu'il venait de me dire. J'ai même fermé les yeux pour pouvoir me focaliser sur ses paroles. L'alcool coulait dans mes veines, mais les mots qu'ils venait de m'adresser avaient comme diminuer leur effet sur mon cerveau. Je ne dépendais peut-être pas de Harry, peut-être que tout ça n'était que dans ma tête et qu'en réalité, je suis plus libre que je ne le crois. Je ne dépends peut-être pas de ma maladie. Je ne dépends peut-être de rien d'autre que de moi même pour vivre. Toute ma vie, j'ai tenté de pointé du doigts ce qui faisais que je me sentais mal. La mort de mon camarade de classe, la mort de mon frère, le divorce de mes parents, l'arrivée de Chris, le déménagement, la violence, ma maladie. Mais peut-être qu'en réalité, je peux me détacher de tout cela et vivre comme un adolescent normal. Ou alors, c'est l'alcool qui m'a fait croire que je peux vraiment être heureux.

Sans que je ne m'y attende, quelqu'un est arrivé derrière William et l'a prit par la gorge le tirant en arrière, le faisant tomber de sa chaise. Le visage d'Harry s'est révélé sous la lumière tremblante des décorations. Ses cheveux étaient joliment relevés, le tee-shirt noir qu'il portait était l'un de mes préférés et son jean noir était déchiré tout le long de sa cuisse droite et deux fois à son genou gauche. Il ressemblait, à sa façon, à un dandy. Ses yeux brillaient étrangement sous la luminosité orangée. 

- Harry, arrête ! Tu vas le blesser !

- Dégage Niall ! Il a craché. 

- Harry arrête je t'en supplie !

- Ta gueule, je veux plus t'entendre !

Je l'ai regardé, perdu. Il était effrayamment beau dans cette violence. Mes yeux se sont humidifiés. Plus le temps passait, plus j'avais l'impression de le perdre.

- Harry... Je t'aime.

Il a hurlé. Je me suis levé et fais un pas en arrière.

- Non ! Tu me déteste ! Il a frappé William dans le ventre avec son poing. Et ce type te fait boire pour te bourrer le cerveau de choses fausses ! Il a crié.

Il a encore frappé William deux ou trois fois avant que je ne lui saute dessus.

- Harry putain ! J'ai crié en le faisant tomber dans la pelouse.

Je me suis retrouvé assis sur son bassin, les main tenant le col de son haut. Je fixais ses lèvres. Puis je l'ai embrassé. Comme ça. Avec amour et passion. Comme lorsque deux amoureux passionnés se retrouvent dans une gare après une séparation. Sauf que nous étions couché sur l'herbe mouillée d'alcool, dans une soirée, l'esprit embrumé par toutes les boissons différentes ingurgitées. Puis soudainement, comme pour me rappeler que la vie n'est pas un conte de fée, il m'a repoussé et m'a fait tomber dans l'herbe. Il s'est relevé et a frotté son pantalon.

- L'autre jour, tu es partis alors que j'avais besoin de toi. Je lui ai presque chuchoté tandis qu'il s'éloignait. Encore une fois. 

Autodestruction | NARRY |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant