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Il était en classe lorsqu'il s'est effondré sans que personne ne comprenne

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Il était en classe lorsqu'il s'est effondré sans que personne ne comprenne. Il riait depuis plusieurs minutes et puis d'un seul coup, son rire s'est transformé en sanglots stridents. Il s'est mis à se frapper, à crier et à haleter. C'est à ce moment là que tout le monde a réalisé qu'il n'avait sans doute plus la force de se battre et qu'il était peut-être temps de le laisser s'en aller.

L'enseignant avait demandé à un élève de l'accompagner à l'infirmerie pour qu'il puisse se reposer. Il y est resté quelques minutes à peine, juste le temps que l'infirmière lui jette un regard hautain avant de rejoindre son bureau. Dans ce moment d'inattention, il s'est levé et il a quitté l'établissement scolaire. Ce n'était pas compliqué. Il a marché jusque chez lui d'un pas lent et ennuyé. Quand il est arrivé, il a profité du doux silence que lui réservait la maison et il est allé dans sa chambre. Il s'est assit sur son lit, comme cela, silencieusement puis il s'est levé pour se poser tout près de la fenêtre donnant sur la rue. Le vie ne se passe jamais comme on le souhaite. Il regardait par la fenêtre. Les oiseaux chantaient gaiement, le ciel bleu et ses nuages blancs surplombaient la ville et le gazon vert et bien entretenu donnait l'envie de s'y coucher. Il aimait regarder par la fenêtre. Cela lui donnait l'impression que la vie était presque douce, presque éternelle. Quelques voitures s'enfonçaient dans l'inconnu tandis que ses ongles s'enfonçaient dans la peau pâle de ses mains laissant quelques gouttes de sang s'échapper de leur circuit. Il serrait les points. Très fort. Trop fort surement puisqu'une légère douleur parvenait à se faire ressentir. Ses plaies les plus récentes avaient finit par se ré-ouvrir suite au passage des ongles du jeune adolescent sur celles-ci. Dans un élan de rage soudaine, il cognait dans le mur laissant sur ce dernier des marques rouges à l'odeur écœurante. Il se laissait glisser jusqu'au sol et pleurait entre ses bras. La vie n'a rien de doux. Rien d'éternelle.

Il a récupéré sous son lit ce vieux morceau de CD qu'il avait autrefois cassé afin de se blesser. Et il reprit cette divine activité de plus belle. Sauf que cette fois, c'état étrangement douloureux, car pour la première fois, il savait jusqu'où il allait aller. Il savait qu'il ne s'arrêterait pas. Mais ça ne l'effrayait pas vraiment. Il prit la bouteille d'alcool qu'il avait une fois soigneusement rangé dans sa chambre avec de nombreuses pilules posé sur un petit carnet de quarante pages. Le moment était venu. Il prit toutes les pilules de couleurs différentes et les avalait à l'aide d'une douce torture. Vodka. Il se couchait au sol et attendit. Le sang s'échappait rapidement de son corps. L'alcool  le fit rire. Il n'avait plus aucune limite. Les effets firent vite effet et un lourd tremblement accapara tout son corps maigre. Il ferma les yeux et les ouvrit dans un rire non contrôler. Il sentait. Il se sentait partir petit à petit. Il commençait à avoir froid, mais il s'en fichait, il appréciait cette sensation de ne plus avoir le contrôle. Et puis, il marchait s'éloignant peu à peu de son corps couché au sol alors qu'il observait tout simplement son esprit s'en aller. Il regardait sa mine indifférente, ses yeux presque vides, ses joues rouge et humide de larme de bonheur de tout quitter enfin.

Sauf qu'il était là, murmurant son prénom. Mais il ne l'entendit pas tout de suite, s'éloignant encore un peu de son propre corps. Il commençait déjà à crier jusqu'à ce qu'il se retourne et revienne à lui, sans même le voir.

Harry était arrivé en trombe dans la chambre de Niall. Et il l'a retrouvé là, couché dans une flaque de liquide rouge. Le sang de Niall. Il baignait dans son propre sang, s'y noyait presque. Harry s'est jeté à genou, au plus près du plus jeune. Il tentait de le secouer légèrement en murmurant son prénom. Les yeux de Niall s'ouvrèrent et il regardait le garçon qui se tenait au dessus de lui avec un léger sourire flottant sur ses lèvres. Harry a posé la tête de Niall sur ses genoux et lui a caressé les cheveux puis sa joue humide lui promettant, la voix tremblante et faible que tout allait bien aller. Niall savait que tout irait bien. Harry sentait les battements de son coeur contre sa poitrine. Mais c'était bizarre, ce n'était pas comme les autres fois. Ca résonnait étrangement. En fait, il avait le coeur vide, il arrivait au bout de ses souffrances. Niall riait tout doucement, du plus qu'il le pouvait. Ca sonnait encore plus fêlé que ses bras ouvert ou son coeur lent. Ca sonnait presque fou. Harry savait pourquoi il riait et cela le faisait encore plus pleurer qu'autre chose. Il guérissait, voilà pourquoi. Il se soignait de lui-même. Soudain, son rire cessa. Sa respiration s'arrêta. Son coeur ne résonnait plus. Seuls ses yeux demeuraient ouverts, plus vide que jamais. Harry avait comprit. C'était finit. Niall avait réussit. Niall s'était soigné de lui-même. Dans un geste de désespoir, Harry passait sa main sur le visage de Niall, très délicatement, fermant au passage ses yeux à tout jamais.


  " Il parait que l'amour, c'est quelque chose de dangereux. Que ça fait pleurer. Que ça rend malade. Que ça peut même faire faire des conneries. Il parait même qu'il y en a certain qui en meurt." 

Autodestruction | NARRY |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant