Autodestruction | NARRY |

13

" Il n'y a rien de plus précieux que l'impression de compter pour quelqu'un. "

Le lundi, Chris m'a escorté au lycée, comme d'habitude. Je n'ai pas ouverts la bouche. Cela faisait 3 jours que je ne parlais plus. Je n'avais même pas mangé de tout le week-end. En cours, Liam m'a demandé pourquoi j'étais triste. Je n'ai pas pu répondre. Si je le faisais, j'allais me remettre à pleurer. Du coup, il me caressait la cuisse, pour me montrer qu'il était là. J'ai souris et en sortant de la classe je l'ai serré très fort dans mes bras. Je respirais fort, pour essayer de contrôler mes émotions et lui, il me frottait le dos. Parfois, les gestes prouvent plus que les mots. Harry n'était pas là. Il avait prévenu Liam et ce dernier me l'avait dit. Ca me faisait mal, parce que j'avais besoin de lui ce jour là. Il n'y avait pas que Liam qui m'avait demandé ce que j'avais. Louis et Zayn aussi s'inquiétaient pour moi, et c'était bon de savoir que des gens sont là pour vous et qu'ils se rendent compte quand vous n'êtes pas bien.

- Rien. Ça va. Je répondais à chaque fois.

J'avais honte d'en parler. Je n'aurais pas du être si mal pour quelques feuilles gribouillées. Je n'aurais pas du pleurer autant pour des vêtements. Mais c'était comme si on m'avait déshabillé entièrement avant de me jeter sur le devant d'une scène dans une salle remplie de millier de personnes qui riaient de moi. Ouais, je me sentais humilié.
Je n'arrivais même pas à faire semblant d'aller bien. Donc, Louis racontait des blagues, nulles mais efficaces, et Zayn recopiait les gestes d'Harry à mon égard.

Le lendemain, quand Harry est arrivé, il est immédiatement venu m'enlacer. Je pense que les gars lui avaient dit que je n'étais pas bien. L'après-midi, nous sommes allé chez lui et sa mère m'a serrée très fort contre elle. Savait-elle ? Nous sommes montés dans sa chambre. Je me suis installé entre les jambes d'Harry et lui, passait délicatement sa main dans mes cheveux.

- Raconte-moi, maintenant. Il a chuchoté doucement.

- Mon beau-père a jeté toutes mes affaires. C'est tout. J'ai dis en haussant les épaules.

- Pourquoi il a fait ça ? Il a demandé, légèrement en colère.

J'ai encore haussé les épaules et j'ai secoué la tête en retenant mes larmes. Je me suis dégagé de ses bras et je me suis lever pour m'appuyer sur son bureau. Mes deux bras étaient posés sur celui-ci et ma tête retombait entre. J'avais envie de pleurer, alors je l'ai fais. J'ai laissé mes larmes couler silencieusement.

- Il n'aurait pas du faire ça. A dit Harry.

Il avait du se lever lui aussi. J'entendais sa voix, proche de moi et son corps créait une chaleur dans mon dos.

- Pourquoi tu ne dis rien ? Il a demandé en posant sa main droite sur mon épaule. Tu ne sais pas, c'est ça ?  Oui c'est ça, j'ai pensé.  Tu ne sais pas quoi dire ou tu ne sais pas ce que tu ressens ? Il a insisté.

- Les deux à la fois. J'ai soupiré.

Il m'a tourné, pour que je sois face à lui et a essuyé mes larmes avec ses pouces.

- C'est pas compliqué pourtant de dire ce que l'on ressent, ce que l'on aime, Niall. Il a soufflé. Moi, j'aime être avec toi. J'aime t'embrasser. J'aime quand tu souris, j'aime vraiment ça, parce que tu ne le fais pas souvent. Quand je vois cette bande de con qui se prennent pour les rois du monde, j'ai envie de les tuer pour avoir levé la main sur toi. Je ferais beaucoup de choses pour toi Niall. Parce que je ressens plein de bonnes choses quand je suis avec toi.

- J'aime bien être avec toi. J'ai dis tout bas.

J'avais essayé de le dire plus fort, mais ça ne voulait pas. Je n'arrivais pas. J'ai baissé les yeux. Je n'arrivais même pas à le regarder. Pourquoi ça avait l'air si facile quand il le faisait et que moi je n'y arrivais pas ? Et je me sentais comme nul. Je ne suis qu'un incapable. Il a passé sa main sous mon menton et a remonté ma tête.

- Ne te défile pas. Il a dit. Dis les choses, n'aie pas peur. Dis tout ce que tu veux, ce qui te passe par la tête. Arrête de te cacher derrière ce masque, s'il te plait. Il ne sert à rien Niall. Je t'aime comme tu es. Ton masque tu t'en sers pour tout. Comme un masque de carnaval, pour te cacher. Comme un masque à gaz, pour te protéger. Comme un masque à oxygène, pour survivre. Mais la vérité est que tu n'en a pas besoin. Tu t'encombres, et c'est encore plus lourd, plus dur à porter, de jour en jour. Laisse le masque tomber. Tu peux le faire, je crois en toi.

De nouvelles larmes ont fais leur apparition.

- Harry... Je crois que j'aime... Et je me suis arrêté. Je n'y arrivais pas. Ça me paraissait impossible.

- Tu aimes quoi ? Il a demandé pour m'aider.

- Toi. J'ai simplement. J'ai rougi, et il a sourit. Alors j'ai continué. Je sais pas comment. Je sais pas non plus pourquoi c'est arrivé. Je crois que c'est comme ça. Je ne sais pas par où commencer, j'ai jamais fais ça. Parler, expliquer les choses. T'es le seul à porter autant d'intérêt à ma stupide personne et à ce qui se passe dans ma tête. Bien sur il y a Louis, Zayn et Liam, mais toi, c'est différent. Peut être que j'ai complètement tord, je n'en sais rien. J'ai l'impression de devenir fou. Je pense à toi, tout le temps. Et c'est horrible. Je me sens horrible. Mais ça j'ai pas le droit de le dire. Ouais c'est ce que je ressens, mais tu peux pas comprendre. On est pas né pareil. On a pas eu la même éducation. J'essaye d'expliquer, mais j'y arrive pas. Ça ne se dit pas. Se sont des choses qu'on ne peut pas expliquer avec des mots. De toutes façons, on ne m'a jamais habitué à parler. A dire, ce que je ressens. J'ai pas le droit de parler chez moi, je suis pas prioritaire, tu comprends ? Et Greg il parle tout le temps, il ne s'arrête jamais, alors moi, j'ai pas le temps de dire. J'en ai pas trop l'envie non plus. De toute façon il n'y a personne pour m'écouter. Toi tu n'as pas peur des mots, parce que ta mère t'écoute, et ta sœur, quand elle est là, elle te pose plein de questions, vous discutez. Vous êtes une famille. Pas chez moi. Chez moi ça ne marche pas comme ça. T'as grandis avec des gens qui te donnent la parole, moi on me la coupe. Parce que c'est jamais important ce que je dis. Et puis je raconte n'importe quoi ! Ca n'a pas de sens ce que je dis ! Je préfère me taire, et tout le monde le préfère aussi. Alors ça me fou la trouille de parler, tu comprends ? Je me suis arrêté quelques secondes. Il a hoché la tête. Je n'avais jamais autant parlé, et lui il m'avait écouté, tout le long. Et puis j'ai recommencé à pleurer, encore. Et j'ai commencé à crier aussi. Il fallait que ça sorte. Je ne comprends pas ce qui m'arrive ! J'ai l'impression de me noyer, mais t'es ma bouée de sauvetage. Je peux plus me détacher de toi. Mais c'est pas comme ça la vie ! C'est pas ce qu'on m'a apprit ! C'est pas ce qui devait se passer, c'est pas comme ça que ça devait se passer ! Je comprends plus rien ! Je n'arrive déjà pas à comprendre pourquoi je pleure tout le temps, alors ne me demande pas de comprendre ce que je ressens ! Je sais pas ! Je sais pas !

Il m'a prit dans ses bras et m'a serré dans ses bras. Tellement fort que j'ai cru que j'allais m'étouffer.

- Et puis même si je savais ce que je ressentais, à quoi ça servirait ? On s'en fou. C'est sans intérêt.