《 Je me lève chaque matin, l'air de rien. Je m'habille, vais à l'école, je souris mais pour personne. Je suis seul, complètement seul. Délaissé comme un chiot abandonné. J'ai peur, vous savez ? Mais je fais avec, j'affronte mais je sais que le lende...
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- Quand est-ce que tu vas revenir au lycée ? Me demandait Harry derrière moi.
Je ne sais pas comme il a su ma présence ici, pas même comment il a pu venir jusqu'à moi. Le fait est qu'il est là. Et il ne cesse de me poser des questions auxquelles je ne souhaite pas apporter de réponses, depuis beaucoup trop longtemps.
- Pourquoi es-tu là ?
Moi même ne le savais pas exactement. Parce que je me suis jeter sous la voiture de mon frère ? Parce que j'ai fais une crise ? Parce que je suis malade ? Parce que, tout ?
- Qu'est-ce ?
Exaspéré, je me suis retourné face à lui, sans me retenir de souffler longuement.
- Des médicaments, j'ai répondu, le voyant avec les petits pots plein de pilules dans les mains.
- Pourquoi ?
- Me soigner. J'ai dis, d'un air évident.
- Tu as quoi ?
- Laisse moi maintenant, j'ai dis.
- Tu es insupportable, il a dis.
- Alors pars, j'ai répondu.
- Mais je t'aime.
- D'accord.
- Tu m'énerves quand tu es comme ça.
- Alors pars.
- Mais je ne veux pas te laisser.
- D'accord.
Il a soupiré et j'ai cru qu'il allait partir, mais ce ne fut pas le cas.
- Est-ce que tu vas arrêter tes conneries un jour ?
- Je ne sais pas, j'ai dis énervé.
- Est-ce que tu as envie de quelque chose là ?
- Je ne sais pas.
- Est-ce qu'un jour tu sauras enfin quelque chose ? Il a dit, vraiment énervé.
Je n'ai pas répondu, j'ai serré les points très forts et j'ai plongé mes yeux dans les siens. Doucement, son regard s'est baissé vers le sol et son corps s'est entièrement détendu. Ses épaules se sont abaissées, sa respiration s'est ralentie, ses jambes se sont détendues. Il a relevé la tête vers moi et son regard était plus humide.
- Est-ce que... Est-ce que tu m'aimes ?
J'ai ouvert la bouche, mais aucun son n'en est sortit. Je suis resté muet, face à sa question.
- M'as-tu aimé un jour ? Il m'a demandé, quelques larmes coulant le long de ses joues, disparaissant au creux de son nez ou de ses lèvres. Osait-il vraiment poser la question ? Doutait-il vraiment de chaque choses que j'avais pu ressentir grace à lui ? Remettait-il vraiment en question la personne que j'avais pu créer grace à lui ?
- Tu vois Niall, il a dit en pleurant doucement, le problème quand on aime une personne indécise, ignorante, qui ne sait pas ce qu'elle veut, ce qu'elle est et ce qu'elle ressent, c'est qu'on le devient aussi. On devient aussi indécis et ignorant qu'elle. On remet tout en question à notre tour. Plus rien n'est assuré, on attérit dans une vie en constante interrogation. Hier tu m'aimais, mais, m'aimais-tu vraiment ? Aujourd'hui tu me veux, mais me veux-tu vraiment ? Et qu'en sera-t-il de demain ? Le problème dans le fait que je t'aime, c'est qu'à force, je ne sais plus. Je ne sais pas si demain tu voudras toujours de moi ou tu m'abandonneras.
Je n'ai pas cligné des yeux à un seul instant. Oui je suis cette personne indécise. Oui. Et je suis un monstre pour faire sombrer les personnes que j'aime dans ce tourbillons de questions.
- Les gens comme toi, je les ignore, je les efface de ma vie. Il a dit froidement et j'ai senti mes jambe trembler sous le poids des mots. J'oubliais combien Harry n'est pas effrayé pour dire les choses. Mais toi, toi t'es différent. T'as un truc qui chamboule tout, qui fait changer la donne, qui modifie les règles. T'as ce truc qui transperce. Qui transperce l'âme et l'esprit. Tu pues la peur, tu pues la nuit. Tu sens les pleurs et la triste vie. T'es là, et tu débarque, tu sèmes des petits morceau de toi qui font qu'on ne t'oublie pas. Et puis, t'es plus là. Tu disparais lorsque t'es bien ancré dans les mémoires. T'es à la fois la beauté et les larmes. T'es les étoiles et les météorites. T'es une boule de feu et une goutte d'eau. T'es un volcan et un tsunami. T'es un séisme et une tempête. T'es tout à la fois et en même temps plus grand chose. T'es comme une vieux souvenir impossible à effacer parce que t'es ancré dans le regard des gens, t'es ancré dans ma réalité.
Je l'ai regardé. Sans prononcer un mot. C'était beau. C'était putain de beau ce qu'il venait de me dire. Mais je n'ai pas su répondre, comme chaque fois. Alors il s'est retourné, a posé sa main sur la poignée, l'a lentement abaissée et à ouvert la porte pour s'échapper de la pièce.
- J'ai l'impression d'être un pissenlit détruit par l'humanité. C'est terrible, pourtant, avec toi, ça l'est beaucoup moins. Lorsque tu me tient dans tes bras et que tes lèvres s'approchent de moi, j'ai l'impression que je vais m'envoler quelque part de meilleur. Lorsque ton souffle s'abat sur moi, j'ai l'impression que chaque partie de moi se sépare et s'efface dans le ciel. J'ai dis avant qu'il ne parte. J'ai envie de toi. Pas dans le sens sexuel du terme, mais littéralement. Je veux tes mains sur mon corps, ton souffle sur mon visage, tes lèvres sur les miennes. Je veux glisser mes doigts dans tes cheveux et que les tiens caressent ma peau. Je veux sentir tes jambes contre les miennes, tes frissons contre ma peau. Je veux être dans tes bras, puis que tu sois dans les miens. Je ne veux plus que tu doute de ce que j'ai pu ressentir et ce que je ressentirais pour toi. Je veux, tous les matins jusqu'à la fin de mon existence ouvrir les yeux, te regarder, t'embrasse, te câliner et t'aimer. Harry, j'ai besoin de toi.
Les mots c'est beau, c'est charmeur. Les actes c'est vrai, c'est la réalité. Cependant, aucun des deux ne peux être certifié sincère. Tout ce qui est véritable, se sont les pensées, parce qu'elles ne pourront jamais être vérifiées. Tu me disais que j'étais différent. Tu me montrais que j'étais à part. Mais la chute, elle, elle est toujours la même.