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Que tu sois loin devant ou loin derrière c'est pareil, t'es tout seul.


Harry avait insisté pour que j'aille chez lui, et je n'ai pas eu la force de lui dire non

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Harry avait insisté pour que j'aille chez lui, et je n'ai pas eu la force de lui dire non. Alors je suis allé chez lui. Je l'ai suivi, comme un berger perdu dans la montagne qui suit son étoile, son espoir.

- Si ça se trouve tu l'es. Dit-il, rompant le silence.

- Je suis quoi ? Ai-je demandé.

Il me regarda dans les yeux. Surement pour savoir si je faisais exprès ou non de ne pas comprendre. Non, réellement je ne comprenais pas. Je ne comprends jamais rien, et à force vous devriez le savoir. Je ne comprends pas. Pourquoi je suis là ? Pourquoi je vis ? Pourquoi il ne me rejette pas ? Pourquoi il m'apprécie ?

- Homo. Répondit-il en tournant la tête, reportant son regard en face de lui et me faisant sortir de mes pensées.

Moi, je l'ai fixé. J'ai attendu qu'il poursuive ses explications, bêtement.

- Ca ne m'étonnerait même pas. Tu es tellement sensible. A-t- il ajouté.

Je n'ai plus rien dis. Je savais bien que je ne l'étais pas, mais j'ai laissé le silence nous envelopper pour le laisser croire que j'y réfléchissais. Puis on a plus rien dit de la soirée. J'ai fermé les yeux, et apprécié la musique qu'il avait laissée comme fond. Lui aussi, je pense.

Le lendemain, quand je suis arrivé au lycée, j'ai supposé qu'Harry leur avait dit.

- C'est bien que tu oses le dire. A commencé Liam.

- Je m'en doutais, on s'en doutait tous un peu, tu ressens énormément de choses là dedans. A ajouté Louis en posant sa main sur ma poitrine. Ca ne change rien pour nous. Rajouta-t- il.

Zayn n'a rien dit. Il a juste souri, c'était sa manière à lui de montrer qu'il était là. Ils tenaient à moi, et c'est là que je m'en suis vraiment rendu compte. Ils m'acceptaient tel que j'étais, même si au fond, ce n'est pas vraiment moi. Harry m'a enlacé par la taille. J'étais surpris et mal à l'aise, mais je n'ai rien dis.

- Tes parents finiront par t'accepter. A-t- il dit en me faisant un bisou sur la joue.

J'en étais sincèrement pas sur, mais je me suis laissé y croire. La nouvelle s'est rapidement répandue, mais, contrairement à ce que je pensais, toute l'histoire s'est sue. Même la partie où mon beau-père m'a frappé. Je voyais dans certains regards qu'ils pensaient que je le méritais, mais ils ne dirent rien. Parce qu'Harry était à mes côtés. D'autres personnes me regardaient tristement ou avec pitié. Mais je n'en voulais pas de leur pitié. Même les profs me regardaient différemment. Avant je passais inaperçu. Au fond de la classe, seul, je ne parlais pas. Mes notes étaient dans la normale. Poli, bien élevé, stable. J'étais transparent. Mais plus maintenant. C'est finis ça. Lorsque je passais devant eux, je les voyais s'échanger des regards, ou en classe, leur regard se faisaient plus long sur ma personne, comme pour savoir. Savoir si c'était vrai. Savoir comment j'en étais arrivé à la. Savoir si j'étais toujours moi.

Aujourd'hui, les profs avaient décidés de nous faire un test de science. Maths, physique et SVT. Je n'étais pas particulièrement stressé. En cours, je ne travaillais pas plus que ça. Il me suffisait de lire une fois ce que j'avais noté pour que mon cerveau le conserve. Pour moi, c'est si simple. Dans les matières scientifiques, c'est carré, on ne peut pas se tromper. C'est impossible de se demander qu'elle réponse est la meilleure, puisqu'il n'y en a qu'une qui est vraie. Depuis toujours, la même équation donne le même résultat et ce sera toujours pareil, même lorsque nous ne serons plus là pour la résoudre.

Je sais que j'ai réussis mon examen. Parce que je les réussis toujours. J'ai toujours été en avance sur mon âge. A deux ans je savais mon alphabet, à trois ans je comptais jusqu'à cent, à quatre ans je savais lire, à dix ans j'étais capable de résoudre des équations mathématiques du programme de troisième. Et pourtant, à l'école, j'étais toujours le dernier de la classe. Je passais à chaque fois dans la classe supérieure grâce aux supplications de mes parents envers mon enseignant et à l'espoir que me portait le directeur. Puis, une de mes maîtresses, à lu un livre sur la précocité. Il paraît qu'elle m'a reconnu. Elle a alerté toute l'équipe pédagogique, et je me suis retrouvé chez la psychologue à passer des tests de QI après avoir du faire des centaines de dessins. Le médecin à longuement parlé avec mes parents avant que je passe ces tests. Quand on est rentré, mes parents s'étaient disputé, et comme toujours, ma mère a eu le dernier mot. Elle s'était approchée de moi et m'a fait comprendre que si je répondais tout juste à ce test, j'allais être séparé d'eux. Hors c'était faux, mais moi je ne le savais pas. Je l'ai donc écoutée, et on m'a laissé tranquille.

Il y a deux ans, j'ai revu une psychologue, et j'ai repassé ces tests, sans me laisser avoir par ma mère. J'ai arrêté l'école pendant un an, pour prendre des cours à domicile et me mettre à niveau. C'est pour ça qu'à quinze ans, je me retrouve en classe de terminal, avec des personnes âgées de dix-sept ou dix-huit ans.

- Je me suis toujours demandé ce que tu foutais en terminal alors que tu étais bien plus jeune que nous. Sourit Harry, alors que je venais de finir mon récit.

- Ouais. C'est aussi pour ça qu'ils s'en prenaient à moi. Je suis plus faible. Ai-je répondu.

- Tu n'es pas faible, Niallaëlle. Je ne sais pas tout ce que tu as vécu, mais tes petites prunelles bleues me laissent penser que ça n'a pas toujours été facile !

Non, ça n'a pas été toujours facile, mais c'est la vie. Ca serait trop beau si tout était simple.

Après les cours, je suis allé chez Harry. Et comme de plus en plus souvent, on se retrouvait tous les deux assis en tailleur sur son lit. Je n'avais pas envie de lui parler de tout. Je n'étais pas près, et il ne me forçais pas, il comprenait.

- Vous, les gens « normaux » vous ne comprenez pas à quel point c'est difficile d'avoir tous ces sentiments qui bouillonnent en moi, d'être toujours entrain de bouger dans tous les sens, de toujours prévoir une solution de rechange ou un second plan à tous ce que j'entreprends. Tu ne sais pas à quel point ça peut-être énervant, de toujours réfléchir, de toujours comprendre plus vite que les autres. D'avoir compris des choses sans qu'on ne me les explique. Tu ne sais pas combien ça m'énerve de voir les gens qui ne comprenne pas quelque chose, alors que ça me parait si logique. Quoi qu'il arrive, je sais que je comprendrais avant toi. J'ai su résoudre une identité remarquable avec des inconnues et des racines carrés avant même que tu sois en troisième. Je suis en avance, beaucoup trop. J'apprends, je comprends et je retiens beaucoup trop vite. Et je finis par me retrouver loin devant. Et que tu sois loin devant ou loin derrière, c'est pareil. T'es tout seul. La différence, c'est que lorsque tu es loin devant les gens sont curieux et jaloux, mais avant tout cruel.

Autodestruction | NARRY |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant