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C'est ancré en moi.

A l'instant même où je suis rentré chez moi, je me suis empressé de rejoindre la salle de bain pour m'ouvrir encore et faire évacuer tout ca sang qui ne m'appartient pas

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A l'instant même où je suis rentré chez moi, je me suis empressé de rejoindre la salle de bain pour m'ouvrir encore et faire évacuer tout ca sang qui ne m'appartient pas. Autrefois, les médecins faisaient des saignées à leurs patients pour les soigner. C'est également ma façon à moi de faire, pour me soigner moi même, de moi même. Ma mère a hurlé dans toute la maison pour que j'aille manger, mais je n'avais absolument pas faim. J'ai quand même pris quelques fourchettes de mon repas avant d'aller le vomir et me coucher. J'avais la tête qui tournait, mon corps lourd et mon esprit épuisé, et malgré tout, le sommeil n'est pas venu. J'ai appelé Harry, discrètement et lorsqu'il a décroché, un poids s'est soulevé de mon coeur.

- Quand reviens-tu en cours ? Il m'a demandé.

- Je ne sais pas, dans la semaine ou peut-être la suivante, ça dépend de mon état. J'ai répondu franchement.

- Demain, tu es tout seul ? Il m'a demandé.

- Oui, je lui ai répondu.

- Alors je viendrais, il a conclu.

Et effectivement, le lendemain Harry est venu. On est allé dans ma chambre et il m'a longtemps regardée, dans les moindres détails, et j'eu l'impression qu'on me déshabillait.

- Je me suis souvent demandé comment était ta chambre... Il a laissé un léger silence planer parmi nos respirations. Et au final, elle te correspond bien. Discrète, bien rangée au premier regard, mais si on regarde mieux, si on creuse un peu, c'est le plus gros des bordels.

Je me suis laissé tomber assis sur le lit, puis j'ai soupiré.

- Comment tu vas ? Il m'a demandé.

- Ca va, j'ai menti.

- Et ta main ?

- Ca va, j'ai répété.

Il n'a rien dit, avant de légèrement sourire. Mais pas un sourire de joie, ni forcé. Un sourire que je ne saurais décrire qui pourtant, me faisait bien comprendre qu'il n'en avait pas finit avec moi.

- Et tes mensonges, ils vont bien aussi ? Il a finit par dire.

Peut-être qu'il a compris, que j'ai réellement essayé de me tuer. Il s'est agenouillé devant moi et il a prit mon poignet dessinant des petits cercles à l'intérieur.

- Niall, j'ai l'impression de ne rien pouvoir faire pour toi...

- Il n'y a rien à faire. J'ai répondu en regardant ses doigts tracer ces formes géométriques sur ma peau abîmées. C'est comme ça, tu sais. C'est ancré en moi, tout ça. Au sens propre comme figuré.

Il m'a lâché le bras, s'est relevé et est venu se coucher sur mon lit. J'ai fais de même en me collant le plus possible à lui pour ne pas tomber du petit matelas. On est resté en silence un long moment. Je me sentais fatigué, mais pas que dans mon corps. Je me sentais fatigué physiquement, moralement, psychologiquement, émotionnellement. Fatigué de tout. Fatigué d'exister.

- J'aimerais que tu vois quelqu'un pour qu'il puisse t'aider.

J'ai choisis de l'ignorer et faire comme si de rien était, car j'en avais rien à foutre de me faire aider

- Tu y réfléchiras ? Il m'a demandé, la voix pleine d'espoir.

- Excuse moi, j'ai dis. Je ne voulais pas lui dire que je ne savais pas, mais je n'avais pas non plus envie de lui balancer la vérité en face.

- Arrête de t'excuser ! Il a dit en haussant le ton et se redressant pour me faire face. Sois tu ne sais pas, sois tu t'excuse ! Il va falloir que tu arrêtes au bout d'un moment. Bientôt tu vas t'excuser de vivre !

J'ai doucement ris, parce que c'est ce que je  pensais réellement.

- Ca ne me fais pas rire Niall ! Je suis sérieux ! Il s'est écrié.

Face à mon manque de réaction il s'est laissé retomber sur le matelas avant de soupirer. 

- Que s'est-il réellement passé, Niall ? Il m'a demandé en chuchotant, pourtant, sa voix coincée dans sa gorge l'a trahit.

- J'ai même pas le courage de t'embrasser quand tu me le demandes, j'ai répondu.

- Ce n'est pas cette réponse que j'attends et tu le sais.

Oui je le savais, je n'avais tout simplement aucune envie de lui répondre. J'ai eu envie de lui dire "Je ne sais pas" comme d'habitude, et c'est un peu vrai. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a prit. Mon geste n'avait rien de rationnel. Je ne l'avais pas pensé à l'avance, je n'avais rien planifié.

- Niall, dis moi, il a dit au bord des larmes.

- Je suis un paradoxe. J'ai dis soudainement, la voix plus clair que jamais, les yeux dans le vide et la voix sans aucune émotion. Je veux être heureux mais je pense à des choses qui me rendent triste. Je veux faire plein de choses, pourtant tout me terrorise. Je demande de l'attention, mais lorsqu'on m'en donne je la rejette. Je veux qu'on m'aime mais je suis incapable d'accepter de l'amour. Je veux ressentir mais j'écarte les sentiments. Mais surtout, je veux vivre en essayant de me tuer.

Il y a eu un grand silence et pendant ce temps, j'ai pris conscience de ce que je venais de dire, mais avant même que j'eu le temps de rectifier mes paroles, Harry a commencé à parler.

- Alors c'est bien ça, n'est ce pas ? Tu as réellement essayé de te tuer ? Cette histoire de main douloureuse n'était qu'un prétexte ?

J'ai hoché douloureusement la tête.

- C'est vrai, c'est plus simple de mentir lorsqu'on à de quoi s'appuyer. Il a dit amèrement,  me faisant grimacer. Tu avais tout pour que je te crois, et j'ai été tellement idiot que je suis tombé dans ton piège. Putain Niall, comment tu fais ? Comment tu arrives à embrouiller tout le monde comme ça ? A tout camoufler, à tout faire disparaître lorsque les autres te regardent. Même lire en toi c'est impossible, même dans tes yeux ta douleur n'apparaît pas ! Comment est-ce possible d'être comme ça ? De vivre comme tu le fais sans jamais rien dire, jamais rien montrer, juste en te démerdant dans ton coin, tout le temps pour essayer d'aller mieux ? Dis moi comment tu peux y arriver, parce que pour moi c'est impossible ! Moi j'ai besoin de dire les choses, de les exprimer, de montrer comment je me sens et de faire comprendre ce que je pense, toi, même pas tu n'écris ce qui se passe en toi ! C'est le néant, le vide, rien, nada, nothing ! Il s'est tu quelques secondes, pour reprendre son souffle et me regarder dans les yeux, les siens, débordent de larmes. A cause de moi. Tes parents ne savent pas que tu scarifient. Ils ne savent pas que tu t'empêchent de manger. Il ne savent pas que tu as réellement tenté de te suicider. Se sont tes parents et ils ne te connaissent même pas ! Tu es un vrai manipulateur Niall ! Alors à force je commence à me demander... est-ce que je te connais vraiment ?

Autodestruction | NARRY |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant