Je sécherais tes larmes, même dans les pires nuits.
Le lendemain, en voyant Harry, je lui ai raconté ce qu'il s'est passé la veille. J'ai légèrement ri lorsque je lui ai raconté la réaction de ma famille, mais lui il n'a pas ri. Pas du tout. Il a même froncé les sourcils et soupiré fortement.
- Ce n'est pas drôle. A-t- il dit.
- Bien sur que si ! Tu aurais du voir leurs têtes ! Ai-je répondu. Même si au fond, j'avais mal, je ne voulais pas paraître faible, alors comme chaque fois qu'on ne veut pas dévoiler ses vrais sentiments on s'invente une excuse. On s'invente un sourire. On dit que ça va pour éviter des "pourquoi".
- Non ! Bien sur que non ce n'est pas drôle ! Ton beau père t'a frappé, ta mère était déçue. Ils ne t'ont pas accepté, et en plus c'est un mensonge... S'énerva Harry, hésitant vers la fin.
- Mon frère m'a regardé autrement. Il m'a aidé aussi... Et ça pour moi, c'est l'importance. Ai-je dis en baissant la tête, le pensant réellement. Au jour d'aujourd'hui, mon frère est tout ce qui me reste de ma vie Irlandaise. Tout ce qui compte pour moi.
- Un frère ne remplace pas les parents. L'amour des parents est quelque chose dont les enfants ont besoin, et tu dois te rendre compte que ton frère ne peut pas remplacer cela. À dit Harry, catégorique. Sur de lui. Comme s'il était persuadé qu'il avait raison et que ma parole ne vaudrait rien.
- Ah ouais ? Et t'en pense quoi du fait que ça fais plus de deux ans que je n'ai pas vu mon père car il est resté en Irlande ? Il me manque putain, mais je n'ai pas le droit de le recontacter. On m'interdit de recontacter mon père ! T'en pense quoi que ma mère s'en bas les couilles complet de moi ? Ne me dis pas que c'est des conneries, je sais ce que je vis, et si je meurs, elle ne s'en rendrait surement même pas compte tu vois ! Elle se rend à peine compte que nous vivons sous le même toit ! Et mon beau père qui m'humilie chaque fois qu'il en a l'occasion, que se soit avec sa famille, la mienne ou avec des inconnus, t'en pense quoi, hein ? Donc ouais, je sais vivre sans l'amour des parents. Et tu sais quoi ? Je m'en fou ! J'en ai rien à faire de ton avis, parce que j'ai pas ta petite et belle vie bien ordonné entouré d'amour et de gentillesse. Lui criais-je dessus, avant de partir en direction de la classe, sans me retourner. Je pouvais néanmoins entendre le garçon crier mon prénom dans mon dos, mais je continuais ma route. Sans me retourner.
Je sentais mes yeux me piquer. Non, je n'allais pas me mettre à pleurer quand même. Pas pour si peu. J'allais juste passer ma journée seul. Je retrouverais mes vieilles habitudes et je rencontrerais les regards malins de ceux qui s'en prenaient à moi avant. Leurs regards me brûlaient le dos déjà.
Finalement, je ne suis pas allé en classe. J'ai préféré me poser dans le parc du lycée. Quelques personnes avaient assisté à la scène et je les sentais me regarder, m'observer, me juger. Personne n'haussait la voix sur eux, sur Harry. Personne ne les approchait. Je savais déjà qu'on allait se moquer de moi. J'ai crié sur les seules personnes qui voulaient bien de ma présence. Les seules... Avant, j'avais des gens qui m'aimaient, en Irlande, mais je ne suis plus là-bas. Je suis à Londres désormais, en Angleterre et ici les gens sont différents. Quoi que... Si ma vie avait été différente, si ma famille avait été différente, je n'en serais sûrement pas là. Mais avec des "si" on referait le monde.
Doucement, je sentais en moi monter une douce souffrance. Celle-ci s'emparait de moi et tentait de m'étouffer. Mes démons revenaient. Je le savais, je le sentais. Ils s'emparaient de moi comme un pantin, un moins que rien. C'est de ma faute. Ils revenaient pour me tuer. Et Harry n'était pas là pour m'aider. J'ai tout foiré comme d'habitude. Je foire toujours tout. Je ne suis un bon à rien. Les gens passaient devant moi, certain me regardaient, d'autres m'ignoraient. Personne ne m'embêtait, mais j'avais retrouvé ma solitude. Celle qui m'avait lâché le jour où Harry a essuyé le sang de ma lèvre. Et elle était revenue. Parce que j'avais crié sur Harry. Parce que je suis bête. Parce que je suis nul. Parce que je suis un bon à rien. Et à présent c'est elle qui me hurle à quel point je suis stupide et que je ne comprends rien. Parfois, il y a des moments comme aujourd'hui, où c'est trop. Où les gens pensent connaître mieux que vous ce que vous endurez. Que les gens pensent que vous n'avez pas compris la raison. Que vous pleurez a la place de rire et que vous riez à la place de pleurer. La vérité c'est que se sont eux qui ne comprennent pas. Comment peuvent-ils comprendre à quel point ça peut être confus à l'intérieur ? Physiquement on a l'air plutôt bien. On a juste l'air... Des cicatrices, des bleus, des cernes peuvent démontrer que le bordel qui s'est accumulé en nous pendant tout ce temps à fini par avoir raison de nous. Je laissais quelques larmes couler le long de mes joues, il n'y a qu'elles pour m'accompagner de toute façon. Il y a un moment où ça ne va plus, où on se sent trop seul, trop bête, sans intérêt. Parce qu'on ne peut pas expliquer ce qui nous blesse. Parce que les gens ne peuvent pas le comprendre. Mais je ne veux pas trop qu'ils comprennent en fin de compte. Ils sauraient beaucoup trop de choses sur moi. Et généralement quand les gens en savent beaucoup ça finit par se retourner contre vous.
Ce qui me fis sortir de mes pensés, furent deux mains, posées sur mes épaules me secouant.
- Niall ? Niall, tu m'entends ? Me demanda une voix.
J'ouvris les yeux, que j'avais fermé sans m'en rendre compte et tombais dans les yeux verts d'Harry, affolés.
- Oh mon dieu... Tu m'as fais peur ! Après être partis en courant ce matin, je ne t'ai pas retrouvé et Liam m'a dit que t'étais pas en classe, et moi je n'ai fais que te chercher, et là que je te retrouve tu es assis par terre, les yeux fermé entrain de suffoqué. J'ai eu tellement peur ! Ne me refais plus jamais ça !
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Autodestruction | NARRY |
Fanfic《 Je me lève chaque matin, l'air de rien. Je m'habille, vais à l'école, je souris mais pour personne. Je suis seul, complètement seul. Délaissé comme un chiot abandonné. J'ai peur, vous savez ? Mais je fais avec, j'affronte mais je sais que le lende...