Luna

11.

Elle ne pouvait plus fuir.

Elle gigotait sa tête de droite à gauche, elle était à la recherche d'un passage, d'une faille pour s'échapper. Mais, elle ne trouvait rien, elle paniquait de plus en plus. Sa respiration était lourde et s'accélérait plus les secondes s'écoulaient.

- Rends-toi, tu ne peux plus fuir. Lui dit l'un des hommes « sans visage ».

Elle ne répondait pas, elle s'imaginait déjà toute la torture qu'ils allaient lui faire subir, comment ils la tueraient. Elle repoussa alors les horribles images qui défilaient dans sa tête et se concentra sur un moyen de sortir. Le seul problème, c'est qu'il n'y avait pas d'issue.

- La manière douce ou la manière forte petite ? Demanda le même homme en se rapprochant d'elle.

Il n'y avait même pas un mètre entre eux. La jeune fille essaya de lui mettre un coup de poing en pleins visage, malheureusement pour elle ; il l'esquiva.

- Tu as pris ta décision apparemment. Continua-t-il sur un ton dur et amusé à la fois. Attrapez là ! Ordonna-t-il en s'adressant aux trois autres hommes présents.

Au moment où ils allaient se jeter sur elle, Luna s'enfonça dans le sol ou plutôt à travers une trappe. Elle poussa un cri de surprise avant de tomber directement sur un sol dur et froid. Elle se trouvait une fois de plus dans une pièce sombre. Elle sentait la présence d'une personne juste à quelques pas d'elle. Prise de peur elle recula jusqu'à cogner un mur, ne pouvant plus reculer elle s'arrêta. La respiration de la fille était bruyante tandis qu'au contraire, celle de la personne était calme et discrète.

Cela faisait plusieurs minutes qu'ils étaient tous les deux dans cette salle, aucun des deux n'avaient bougé ni parlé. Les yeux de la jeune fille étaient à présent habitués à la pénombre dans laquelle était plongée la pièce. Elle pouvait distinguer une silhouette non loin d'elle ainsi que de magnifiques yeux verts. Elle reconnut immédiatement ces yeux d'un vert époustouflants. Elle soutint longuement son regard à celui de la personne avant de briser le silence qui régnait depuis quelques instants.

- C'était toi. Dit-elle en chuchotant.

- C'était moi. Répondit la personne d'une voix rauque.

A l'entente de sa voix, elle raidit. La jeune fille connaissait cette voix, elle connaissait cette personne. Ces yeux verts éclatants, elle les connaissait.

- Michaël ? Demanda-t-elle pas sure d'elle.

- En chair et en os. Dit-il avec une pointe d'amusement.

Michaël était un jeune homme qui allait au même établissement que la fille il y a quelques ans de cela. Il était grand et musclé, ayant les cheveux châtains et les yeux verts il attirait pas mal de filles. Mais certainement pas Luna, elle ne s'intéressait à personne et encore moins à un type comme lui ; il était seulement une simple connaissance voir moins.

Elle n'eut pas le temps de répliquer qu'il la prit dans ses bras. Malgré son geste déplacé elle le laissa faire, elle ferma ses yeux et profita du moment. Elle en avait besoin.

Ses bras étaient confortables mais n'apportaient aucun réconfort. Seuls les bras d'une personne la faisaient se sentir en sécurité, ceux de son frère. Elle ressentait toujours ce manque qui lui compressait la poitrine seulement elle le refoulait à chaque fois.

Elle chassa cette pensée au plus profond de son esprit et se reconcentra sur lui.

Pourquoi était-il ici ? Travaillait-il pour « lui » ? Pourquoi l'avait-t-il aidée ? Qui était-il ? Lui voulait-il du mal ? Allait-il la livrer aux « sans visages » ? Toutes ses questions défilaient à une vitesse impressionnante dans sa tête. Elle fronça les sourcils et s'écarta de lui méfiante.

- Tu dois partir avant qu'ils ne te trouvent. Dit-il en la regardant droit dans les yeux. Continue tout droit jusqu'à atteindre une porte, ouvre la et tu seras à l'extérieur. Continua-t-il d'une voix ferme.

Elle ne savait si c'était un piège mais vu qu'il l'avait aidée à se débarrasser des hommes qui allaient la capturer ; elle décida de suivre ses indications. Elle hocha faiblement la tête et marcha vers l'endroit qu'il avait indiqué malgré l'obscurité toujours présente.

Après avoir atteint la porte, elle se retourna mais il avait disparu comme il était apparu. Elle se tourna à nouveau vers la porte de sortie ; celle qui allait lui permettre de s'enfuir. Elle n'avait qu'à la pousser et elle sera une nouvelle fois libre.

Cependant une fois qu'elle poussa la porte deux hommes vêtus de noir se trouvaient quelques mètres devant celle-ci. Il m'a tendu un piège. Pensa-t-elle. Elle ne se sentait pas trahie, loin de là ; mais elle ressentait une légère déception. Voilà pourquoi elle ne faisait confiance à personne. Tout le monde mentait. Il fallait mieux être solitaire que d'être entourée de gens plus faux les uns que les autres.

Elle sortit tout de même à l'extérieur en refermant la porte le plus doucement possible. Elle ne voulait pas attirer leur attention. Ils étaient dos à elle ce qui lui permit d'avoir un petit avantage pour fuir. Elle fit un pas, deux puis trois. Grace à ses pas précis et discrets ils ne l'avaient pas remarquée, elle continua alors en direction d'une benne à ordure. Le but de la jeune fille était de se cacher derrière cette benne à ordure le temps qu'ils partent.

Une fois arrivée derrière celle-ci, épuisée et à bout de force elle s'assit. Elle ressentait la fatigue et la douleur. Elle avait besoin de fumer et de se reposer. Elle ferma ses yeux et les rouvrit quelques minutes plus tard.

Elle jeta coup d'œil par-dessus la benne et vit que les deux hommes étaient partis. C'était sa seule chance de s'en aller et elle la prit. Elle se précipita et commença à courir se dirigeant le plus loin possible de cette prison.

Quand tout à coup, elle sentit une pression au niveau de son bras. On la tirait vers le bâtiment d'où elle venait à peine de s'échapper.