Luna

27.

« Moi : 1 Toi : 0

Tu vas perdre comme toujours. -P »

Nathan se tourna directement vers la jeune fille et lui demanda :

- C'est qui « P » ?

Elle le regarda et haussa ses épaules. Elle ne semblait en aucuns cas surprise, recevoir des messages de « lui » devenait de plus en plus fréquent.

- Aucune idée.

Il fronça ses sourcils châtains étonné par son insouciance. À sa place, il paniquerait. Mais, elle semblait ne plus vraiment ressentir ce genre d'émotions.

- Il faut trouver qui c'est, tu ne vois vraiment pas qui ça pourrait être ? Insista-t-il.

- Non, je ne sais pas. Déclara-t-elle sur un ton glacial.

Il ne répondit pas à sa réponse et déchira le papier qu'il avait dans les mains. Il se dirigea ensuite vers l'interrupteur de la chambre et éteignit la lumière. Il allait se rassoir sur la chaise mais elle l'interpella.

- Dis Nathan ?

- Oui, qu'est ce qu'il y a ?

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi il mort ?

Il pouvait entendre les sanglots de la jeune fille.

- Je penses seulement que ton frère était là au mauvais moment, c'était juste un cruel hasard de la vie.

Il savait qu'elle pleurait, qu'elle allait mal. Et même si il ne savait pas comment la réconfortait il essayait du mieux qu'il pouvait.

- Mais... C'est de ma faute, je l'ai tué.

- Non, ce n'est pas ta faute. C'est « lui ».

Elle essayait de se concentrer sur les paroles du jeune homme, ça la calmait légèrement. En sa présence, elle arrivait au moins à respirer.

- J'arrives pas a y croire, Enzo est mort à cause de moi. J'aurai du être plus prudente, j'aurai du faire plus attention à lui. Dit-elle.

Le jeune homme se leva de la chaise et s'approcha du lit avant de lui prendre la main.

- Eh Luna. Pas de reproches, ce n'est pas de ta faute. Il est mort, pour que tu puisses vivre; j'en suis sûr. Répondit-il.

Elle lui serra fortement la main et continua à pleurer de plus en plus fort.

- Et puis, il est probablement dans un monde meilleur; dans un monde où il n'y a pas de tristesse et douleur. Il voudrait que tu sois heureuse. Continua-t-il.

- Comment je peux être heureuse alors qu'il n'est plus là ? Demanda-t-elle désespérément.

- Et bien tu te bats et tu avances, pas pour lui mais pour toi. Répliqua-t-il.

Il lui caressa affectueusement le haut de la tête pour la rassurer et lui fit un sourire timide malgré qu'ils étaient dans le noir complet.

- Dans ce cas, apprends moi. Dit-elle entre deux reniflements.

Il s'approcha encore plus d'elle et lui posa un délicat bisous sur le front. Il s'apprêta à lâcher la main de la fille au cœur détruit mais celle-ci lui en empêcha.

- Pars pas, pas maintenant. J'ai besoin de toi, j'arriverai pas à passer la nuit toute seule. Déclara-t-elle.

Il la regarda surpris, il ne l'avait jamais vu aussi fragile et expressive. En temps normal, jamais elle n'aurait prononcé une phrase dans ce genre là. C'était un exploit pour une fille qui avant, était quasiment sans cœur; d'exprimer ses sentiments comme cela.