13.

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Elle entendit les bruits de moteur se rapprocher. Elle était une fois de plus piégée.

Elle regarda désespérément autour d'elle à la recherche d'un passage.

Un abreuvoir se tenait à quelques mètres, cependant la voiture était trop proche pour qu'elle se dirige vers celui-ci. Son regard faisait des allers-retours entre le fourgon et l'abreuvoir. Elle dévisagea une dernière fois la voiture qui se rapprochait de la jeune fille ; avant de piquer un sprint vers ce qui allait lui permettre de sauter par-dessus la clôture électrique.

Un coup de chance pour elle, la voiture était restée coincée dans un petit fossé causé par la boue. Ça ne laissa que quelques secondes à la jeune fille pour rejoindre l'abreuvoir. Ces quelques secondes semblaient insuffisantes voir négligeables, pourtant elles ne l'étaient pas pour elle.

Une fois qu'elle eut atteint l'abreuvoir, elle monta et s'apprêta à sauter par-dessus quand un des hommes cria :

- Arrête toi ou sinon je n'hésiterais pas à tirer.

Elle se retourna et vit un des hommes peint de noir avec un pistolet qu'il tenait fermement dans sa main droite. Il la visait, plus précisément son cœur. Immédiatement, la peur se lut sur le visage de la fille.

- Approche maintenant. Et dépêche-toi je n'ai pas que ça à faire. Reprit-il d'une voix qui donnait la chair de poule.

Elle ne savait pas quoi faire, mais une chose était sure ; elle n'allait pas se rendre. Ce n'était même pas une option envisageable pour la jeune fille.

Elle prit son courage à deux mains malgré la peur qu'elle ressentait à ce moment même et elle sauta par-dessus la clôture électrique.

A partir de là, tout alla au ralenti. Elle entendit le bruit du pistolet qui venait de tirer, ensuite la balle qui vint l'effleurer. Une plaie s'ouvra sur son bras gauche suivie d'une légère douleur. Elle sentit les muscles de ses jambes se contracter et ses pieds atterrir sur le sol boueux.

Une fois ses pieds au sol, elle recommença à courir le plus vite. Tandis que la pluie battait sur son corps trempé, le sang coulait de son bras blessé.

Dès qu'elle entendit une autre balle arriver, elle courut plus vite poussant ainsi les muscles de ses jambes à leur maximum.

C'est lorsqu'elle vit la balle passer à quelques centimètres de son corps que la panique, la peur et toutes sortes d'autres sentiments se firent surface. Tous les sentiments qu'elle avait refoulé ces dernières heures réapparurent. Ils apparaissaient un à un tel des coups de couteaux qu'on enfonçait dans un cœur meurtri.

Ses mains commencèrent à trembler, ses mouvement ralentissaient, son cœur battait plus vite que jamais, mais elle ne pouvait pas céder. Elle serra fortement ses deux poings, refoula ses sentiments pour la millième fois et continua sa course.

Le paysage dans lequel elle se trouvait était toujours le même ; champs, arbres, grillages. De plus elle ne voyait quasiment rien à cause de l'obscurité toujours présente et il pleuvait encore et encore. Rien n'avait changé, elle commençait tout doucement à désespérer.

La jeune fille courrait toujours sans savoir où elle allait quand elle aperçut une lumière. Elle ralentit et se retourna, on pouvait distinguer deux personnes courir tenant des lampes de poches. Elles produisaient des lumières blanches-jaunes qui s'agitaient dans tous les sens. Voyant qu'elle n'avait qu'une légère avance elle se remit à courir. Mais cette fois elle savait vers où elle se dirigeait. Elle se dirigeait vers la lumière qu'elle avait vue quelques secondes auparavant.

Une fois arrivée près de la source de cette lumière, elle se rendit compte que c'était un lampadaire. Elle aperçut alors une route et plusieurs autres lampadaires au loin. Elle longea directement cette route tout en continuant de courir. Elle ne devait prendre aucun retard, sinon ils allaient finir par la rattraper.

Elle était blessée, essoufflée et ses muscles n'allaient pas tarder à lâcher malgré toute la détermination qu'elle avait. Mais, encore une fois elle essaya de ne pas y faire attention et se reconcentra sur la route.

Apres quelques minutes elle put apercevoir une pancarte, elle se rapprocha de celle-ci. Etant assez proche, elle put distinguer que c'était un panneau d'entrée d'un village. Sans attendre une seconde de plus elle se remit à courir en direction de ce village.

Arrivée à l'entrée du village, tout était éclairé par de nombreux lampadaires, on pouvait y apercevoir quelques maisons et voitures. Elle voulait demander de l'aide à un passant mais malheureusement il n'y en avait aucun vu l'heure tardive. Elle se contenta simplement de trouver un refuge pour se reposer quelques heures, la jeune fille était bien trop épuisée pour pouvoir continuer.

-Petite peste. Maintenant rends toi, c'est inutile de luter, on t'a rattrapé. Dit un homme d'un ton dur et essoufflé.

Luna ne s'était pas rendue compte qu'elle avait arrêté de courir et marcher depuis quelques minutes. Ça avait laissé du temps aux hommes « sans visages » pour la rejoindre. Elle était maintenant dos à deux hommes armés.

- Retourne-toi, on ne te fera aucun mal je te le promets. Aller vient ma petite. Répéta l'homme.

La seule réponse qui sortit de la bouche de la fille était un rire amer et moqueur à la fois. Elle savait qu'ils lui feraient du mal, de plus la personne lui parlait comme si elle était une enfant de cinq ans. Ça l'irritait énormément qu'on lui parle de la sorte.

Elle décida alors de partir. Elle savait qu'ils étaient tous les deux armés et qu'ils n'allaient pas hésiter pour lui tirer dessus ; mais elle recommença tout de même à courir.

Un coup de feu résonna dans le village qui était quelques secondes plus tôt d'un calme déstabilisant. Une balle transperça légèrement son jean et érafla une fois de plus la peau de la jeune fille ; une nouvelle plaie apparut, du sang frais dégoulina.

Elle avait à présent du mal à se concentrer sur sa course, la douleur s'amplifiait à chacun de ses mouvements. A bout de forces, elle commença à voir flou.

Elle se donna une gifle sur sa joue droite en espérant que cela allait la faire se ressaisir. D'un coup elle se sentit plus réveillée, comme si elle venait de prendre un énorme bol de caféine.

Elle poursuivit sa course en tentant de se concentrer sur les battements de son cœur pour rester éveillée, lorsque quelqu'un la tira brusquement dans une ruelle sombre.

LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant