38.

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- Maman, Enzo. J'y arrive plus, j'ai besoin de vous. Chuchota-t-elle.

Après une dizaine de minutes, elle s'était calmée. Elle avait séché ses joues qui étaient à présent humides. Ses yeux étaient légèrement rouges et gonflés.

- Ça va mieux ? Demanda Nathan, concerné.

Elle prit une grande inspiration et lui répondit :

- On peut dire ça.

Il ne dit rien en retour et attendit quelques secondes avant de débattre sur un autre sujet.

- On va sortir d'ici, je te le promet.

- Je ne penses pas, j'ai déjà essayé tu sais. Déclara-t-elle sur un ton froid.

A vrai dire, elle avait perdu tout espoir, son dernier espoir était Mickaël. Mais Mickaël était mort, il avait complètement disparu, il avait été rayé de la surface de la terre.

- Non, ne soit pas comme ça. On va y arriver, puisque je te le dis. Continua-t-il buté.

Elle se traina jusqu'au trou qui se trouvait entre les deux cellules.

- Regarde-moi. Cracha-t-elle.

Le jeune homme ne bougea pas et resta appuyé contre la paroi du mur.

- Regarde-moi. Répéta-t-elle un peu plus fort.

Il se tourna et rampa jusqu'au trou. Il passa ses yeux curieux à travers celui-ci et la regarda.

- Je n'ai plus de force, je suis complètement épuisée, autant mentalement que physiquement. Je ne vais pas y arriver, je vais juste pourrir ici. Accepte-le ou pas, mais ne vient pas me donner de faux espoirs. Dit-elle en le regardant droit dans ses yeux bruns.

Pendant qu'elle parlait, il l'avait ne l'avait pas lâchée du regard. Il fallait dire que ses yeux bleus océans étaient obnubilants et perturbants. Il ne voyait aucune lueur d'espoir, de vie à travers ceux-ci. Pourtant, il voulait qu'il y ait quelque chose, n'importe quoi mais quelque chose. Son regard vide l'effrayait. Il souhaitait l'aider, il souhaitait revoir un peu de lumière dans ses yeux, comme autrefois. Ça lui donna une idée. 

- Tu te rappelles quand on avait fuit les policiers ? Demanda-t-il un sourire au lèvre.

Elle fronça les sourcils face à sa demande, et puis détendit peu à peu son visage en remémorant de la scène où ils avait fuit les policies. Elle s'appuya sur le mur, pour éviter le moindre effort et lui répondit ensuite.

- Oui.

- Comment on avait courut, monté sur le toit et descendus les escaliers en faisant la course.

- En faisant la course. Répéta-t-elle détendue.

Il lâcha un petit rire en se rejouant le moment dans la tête.

- Pourquoi tu rigoles ? Osa-t-elle demander.

- Parce que c'était drôle.

- C'est vrai. Finit-elle par lâcher.

Un sourire nostalgique s'était emparé de son visage affaibli.

Le jeune homme sourit à son tour, content d'avoir cette conversation malgré les conditions qui les entouraient.

- Faudrait qu'on se refasse ça un jour. Déclara-t-il.

Elle savait qu'elle n'allait pas réussir à sortir de cette prison, du moins vivante; mais elle ne voulut pas briser le moment qu'ils étaient entrain d'avoir.

LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant