Luna

12.

                  

Quand tout à coup, elle sentit une pression au niveau de son bras. On la tirait vers le bâtiment d'où elle venait à peine de s'échapper.

Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que c'était un homme « sans visage ». Elle se débattait, elle ne voulait pas y retourner. Elle ne voulait pas mourir.

A force de donner des coups un peu dans tous les sens, elle réussit à se libérer de la poigne de l'homme. N'ayant plus personne qui agrippait son corps, elle se mit à courir le plus vite possible.

Elle entendait les pas d'une personne qui lui courrait après mais elle ne se laissa pas déconcentrer. Malgré qu'elle ne soit pas une grande sportive, elle courrait vite et avait une assez bonne endurance ; et en plus elle était extrêmement déterminée.

Plus l'homme se rapprochait plus l'adrénaline montait en elle ; plus les minutes passaient plus le cœur de la jeune fille s'affolait. Les battements de son cœur étaient rapides et bruyant. Elle ce concentra sur ceux-ci et accéléra.

Au bout de quelques minutes de course acharnée, elle se retourna et ne vit personne. Elle l'avait semé. Un sourire presque imperceptible apparut sur son visage.

Mais, il disparut dès qu'elle vit ce qui se trouvait autour d'elle.

Elle était entourée de champs et de forêts, elle était complètement perdue. Il y avait seulement une route fraichement goudronnée. La route l'amènerait surement dans un village ou une ville, elle décida alors de longer cette route.

La route lui semblait interminable, de plus aucun véhicule ne passait sur cette route. C'était surement un mauvais signe. Elle était totalement perdue, elle était épuisée.

Le soleil était entrain de se coucher et elle n'avait toujours pas trouvé un quelconque signe de vie. Il n'y avait que des champs et des arbres. Elle allait devoir passé une nuit dehors, ayant l'habitude de passer ses nuits à l'extérieur ; cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Elle continua alors de suivre ce chemin sans fin à ses yeux.

Elle marchait depuis des heures. Le soleil c'était couché, le ciel était entrain de devenir obscur ; la nuit était entrain de tomber. Elle pouvait encore distinguer la route et le paysage dans lequel elle se trouvait. Elle pensait à comment elle avait fini dans ce pétrin lorsqu'une goutte d'eau tomba sur son visage. Elle l'essuya avec la manche de son gilet et continua de marcher. Après quelques secondes une autre goutte s'écrasa sur son visage, puis une autre et encore une autre. Il pleuvait.

La jeune fille mit la capuche de son gilet sur sa tête, et elle reprit sa marche. Cela ne faisait même pas cinq minutes qu'il pleuvait, mais elle était déjà trempée de la tête aux pieds. Il faisait maintenant complétement noir et Luna ne voyait même pas à un mètre devant elle. La route était devenue boueuse à cause de la terre qui l'entourait. Les chaussures de la fille étaient dans le même état que celle-ci.

Tout à coup, elle entendit le bruit du moteur d'une voiture. Elle se retourna vers la source du bruit. Elle pouvait distinguer une voiture foncée avec les phares allumés. Ils l'aveuglaient. Elle se décala sur le bord de la route et tendit son pouce en fermant son poing tout en ayant le bras tendu. Elle faisait de l'autostop. Malheureusement la voiture ne s'arrêta pas et comme elle roulait rapidement, elle aspergea le corps déjà trempé de la jeune fille.

Elle voyait la voiture s'éloigner aussi rapidement qu'elle était apparue. Elle semblait agacée. Premièrement le seul moyen de rejoindre ne serait-ce qu'un petit village lui avait échappé, et secondement elle était complémentent mouillée et sale.

Des gouttes d'eau et de boue s'écoulaient sur son visage. Ses vêtements pendaient tellement l'eau s'était imprégnée dans ceux-ci. Ses cheveux étaient dans le même état. Elle tordit ses longs cheveux et retira son gilet et son t-shirt pour les essorer. Une fois essorés, elle remit son t-shirt qui était seulement humide et pris son gilet dans les mains car il était trop mouillé. Elle s'attacha les cheveux à l'aide d'un élastique qui se trouvait à son poignet et malgré tout ce qu'il lui était arrivé ; elle continua de marcher.

Il pleuvait sans cesse depuis plus d'une heure et la route commençait à être inondée, mais elle ne s'en préoccupait pas tant que cela puisque la fille était de toute façon trempée. L'eau ruisselait le long de son visage, de ses bras et de ses cheveux. La pluie pénétrait chaque minute un peu plus dans son jean noir et dans ses chaussures qui étaient devenues boueuses.

Plus aucune voiture ne s'était montrée après celle qui ne c'était pas arrêtée. Elle avait perdu espoir d'en voir une arriver, mais elle n'avait pas pour autant arrêté de marcher.

Quand tout à coup, un bruit similaire à celui d'un moteur de voiture se fit entendre au loin. Elle se décala sur le bord sans se retourner, elle se positionna face à la route et fit le fameux signe d'autostop.

Cette fois, la voiture s'arrêta. Une fois qu'elle fut arrêtée quelqu'un ouvrit la portière et une personne descendit de celle-ci. La jeune fille ne mit pas longtemps avant de distinguer le fameux uniforme ; celui des hommes « sans visages ».

Elle commençait à paniquer, elle ne pouvait se faire attraper maintenant qu'elle avait passée plus de six heures à marcher. En voyant qu'il se rapprochait, elle commença à courir dans un des champs qui se trouvait au bord de la route. Elle devait s'éloigner le plus vite de cette route, en voiture ça allait être extrêmement facile pour eux de la rattraper malgré l'avance qu'elle avait sur eux.

A chaque fois qu'elle posait un pied sur le sol, elle s'enfonçait dans la boue. Cela lui donnait des difficultés pour courir, elle allait beaucoup plus lentement.

Elle entendit une portière claquer et le moteur de la voiture redémarrer. C'était signe qu'elle devait se dépêcher. Elle tourna sa tête en arrière et vit que la voiture roulait sur le champ sans presque aucune difficulté. S'ils l'attrapaient elle était fichue, elle était morte.

Elle continuait de courir quand elle vit un grillage avec des fils barbelés, elle se dirigea directement vers celui-ci. Son but était d'attirer la voiture vers ce grillage car la voiture ne pourrait plus passer.

La jeune fille courrait de plus en plus vite même si la boue collait à ses chaussures. Elle tomba plusieurs fois au sol, mais elle se releva précipitamment et reprit sa course.

Elle arriva devant le grillage aux fils barbelés et avant de passer entre ceux-ci, elle vit une notice accrochée. Il était inscrit dessus : « Attention ! Clôture électrique haute tension ! ». Elle ne pouvait pas passer, le fil était trop haut pour qu'elle puisse sauter par-dessus.

Elle entendit les bruits de moteur se rapprocher. Elle était une fois de plus piégée.