HYBRIDES |EN RÉÉCRITURE|

Chapitre 1

   "Tout le contraire d'une enfant prodige". C'est ce qui était griffonné en bas de mon bulletin de note. Ma mère était entrain de littéralement exploser !

Je ne l'entendais à peine, j'étais dans ma bulle et je rêvais, je rêvais de libertés, de grandeurs, et d'espaces.

Les mots blessants qu'elle me lançait ne m'atteignaient plus. Ils défilaient sans me faire le moindre mal, et moi, je ne souhaitais qu'une chose, m'en aller.

Je me levai soudain et sortis, sans autorisation. J'entendais derrière moi  les cris de ma mère incessants qui s'estompaient au fur à mesure que je m'éloignais de la maison.

Une bouffée d'air frais emplit mes poumons, j'étais en plein milieu de la rue, seule et heureuse.  Je frissonnais, pas de froid mais de bonheur, j'étais enfin libre pendant une nuit entière. 

Je marchais sans savoir où j'allais, sans vraiment me poser de question, à l'instinct dirait certains. Les arbres, les trottoirs, défilaient au fur à mesure que j'avançais. À ma droite, s'étendait une forêt, celle où quand j'étais petite j'allais m'y cacher lorsque je voulais échapper à ma mère. Je m'engouffrais alors à l'intérieur, l'aspect sombre et froid qu'elle dégageait m'avait toujours profondément attirée. Je relevai la tête, les feuillages ondulaient de gauche à droite. Une magnifique pleine lune se dessinait au milieu des étoiles. Le spectacle était magnifique, je sourie, un immense bonheur s'était emparé de moi. 

J'atteignis enfin une petite cascade, le bruit de l'eau se fracassant contre la roche fraîche était somptueux. Un air frais s'en dégageait, de petit arbres et buissons entouraient l'ensemble. Ébahis, je m'assis sur le sol humide, et les yeux grands ouverts, j'admirais.

Moi,  Paula, dix-sept ans, étais une fille plutôt solitaire, qui préférais la liberté plutôt que la sociabilité.  J'aimais lire, fumer, rire, et surtout faire un tas de choses interdites !

Mes parents étaient séparés depuis un moment, je ne me souvenais même plus du visage de mon père ! Ils ne m'avaient jamais vraiment dit qu'ils m'aimaient ni qu'ils me détestaient mais je n'avais jamais été proche d'eux. Je préférais rester dans mon coin, seule, plongée dans mes bouquins à imaginer et rêver d'un monde nouveau, complètement différent de celui d'aujourd'hui.

La fraîcheur de la nuit s'emparait de moi comme d'un jouet, la pénombre me submergeait complètement.

J'entendis alors un froissement, presque inaudible, juste derrière moi. Je me retournai, rien. J'étais pourtant certaine d'avoir entendu quelque chose, étais-ce un animal ? Soudain un cri, aigu et strident, résonna dans la nuit. Un cri d'humain. La peur se cramponnait soudainement à moi. D'un coup, une détonation retentit, une seconde, puis plus rien. Le silence tomba, comme si rien ne c'était passé. J'étais totalement figée sur mon rocher.

Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que n'importe qui aux alentours aurait pu l'entendre. Mais que c'était-il passé ?

En plein milieu de ma réflexion, une ombre avançait vers moi. Dans la nuit noire, je n'apercevais qu'une silhouette sombre et imposante, un cri m'échappa, la peur avait prit possession de mon âme, puis soudain, un détonation retentit. Je ressentis alors une immense douleur dans ma poitrine, ma vue se brouilla, mes lèvres s'asséchèrent, mon corps tomba lourdement sur le sol, de longues convulsions s'emparèrent de moi, ma fin approchait. Alors, une nouvelle incontrôlable douleur s'imposa dans mon être, tel un poison coulant dans mes veines. Puis, plus rien. Le néant.