Chapitre 2

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Noir. Tout était noir autour de moi. Aucune lumière, aucun rayon de soleil, aucune chaleur. J'avais l'horrible sensation d'être dépourvue de joie, que mon cœur avait gelé.

Morte. C'était ce mot qui me restait, c'était mon seul souvenir. Qui étais-je ? Je n'en avais pas la moindre idée. Où étais-je ? Je ne savais pas non plus. Mais que m'était-il arrivée ? Aucune idée.

Enfin un rayon de lumière apparut à travers cette interminable obscurité, il était si fin et si discret ! D'un coup, il s'intensifia, de plus en plus, il grossit et soudain, mes yeux s'ouvrirent momentanément.

  Au dessus de moi, le visage d'une femme était penché. Elle devait avoir la quarantaine, elle possédait un regard perçant et des cheveux bruns. Quand j'ouvris les yeux, un grand sourire émergeât sur ses lèvres.  Après un énorme effort je réussis enfin à articuler un : " Qui êtes-vous ?"

  Soudain, la femme se figea, elle me fixa longuement, les yeux froncés, les lèvres pincées.

— Paula, c'est moi, ta maman !

— Qui est Paula ? Demandais-je étonnée.

— Chérie, tu es Paula ! Enfin, mais qu'est ce qui t'es arrivée ?

— Je... Je ne sais pas, paniquai-je.

— Tu ne te souviens pas qu'hier soir tu as quittée la maison sans explications ?

— Non, mais où suis-je ? Je ne me souviens de rien !

— Ma puce, tu as dû t'assoupir dans la forêt ! C'est ton endroit préféré depuis que tu es toute petite, je savais que je te retrouverais ici ! Mais tu ne te souviens vraiment de rien ? C'est très inquiétant !

— Je ne sais même pas quel âge j'ai ! Je ne sais pas qui je suis ni qui vous êtes et ... et... poursuivais-je totalement terrifiée.

— Calmes-toi, je vais t'emmener à l'hôpital ! Et au fait, tu viens d'avoir dix-sept ans la semaine dernière !

De grosses larmes coulaient sur mes joues, la panique m'envahissait de plus en plus. Je me relevai lentement, une douleur s'empara de ma poitrine, je grimaçai. J'étais couverte de terre et de sang, pourtant je n'avais aucune blessure apparente.

Ma "mère" m'emmena dans notre soi-disante maison. Elle m'aida à me changer et à me débarbouiller le visage. Enfin, elle me fit monter dans sa voiture et me conduisit jusqu'à l'hôpital. J'étais sur mes gardes, cette femme, je ne la connaissais pas.

Elle se gara sur le parking, puis elle coupa le moteur. Son visage se tourna vers moi, de petites rides étaient apparues sur son front plissé.

-Bon, allez, on y va, m'encouragea-t-elle souriante.

  Je me soulevai lentement de mon siège, elle accourut pour m'aider à me lever. Sa main toucha la mienne.

Un couple. Une dispute. Une bague. Un enfant. Des cris.

Je retirai immédiatement ma main de ce contact. Mais qu'avais-je donc vu ?

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