Chapitre 8

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   Après avoir sortis cette phrase "sanglante", l'infirmier avait légèrement entrouvert sa bouche puis s'était retourné vers Drew. Il lui avait attrapé le bras puis l'avait emmené à l'extérieur de la pièce, me laissant ainsi seule, sans explications.

— Tu te rends compte de ce que tu as fais ? s'énervait-il. Tu es complètement inconscient, tu nous mets tous en danger !

— Papa je... je n'allais pas la laisser !

— Drew tu es totalement irresponsable ! Tu n'aurais jamais dû sortir !

— Tu peux comprendre que j'ai besoin d'air, non ?

— Non, regardes dans quelle situation tu nous a embarqué ! Je te l'ai déjà dis, ne jamais sortir une nuit de pleine lune !

— Mais...

— Il n'y a pas de mais ! Sors d'ici on réglera ça à la maison, elle a besoin de repos !

   J'avais alors aperçus à travers l'ouverture de la porte Drew qui s'en allait, la tête baissée.

   Au fond de moi, je ne souhaitai pas qu'il s'en aille, je voulai comprendre, comprendre ce qu'il m'arrivait ! Ils avaient l'air d'être au courant de beaucoup de choses...

   Drew. Son doux regard bienveillant me rassurait grandement. Mais que m'arrivait-il ? Je fermai les yeux un bref instant, une larme coula sur ma joue, j'étais fatiguée. Je n'en pouvais plus de toute cette incompréhension, de tous ces doutes, de tous ces oublis... J'avais besoin de réconfort et de chaleur. Justement, cette chaleur, je n'arrivais plus à la ressentir. Elle m'avait quitté sans explication, encore une fois. Mais quand Drew avait été là, j'avais eu l'impression qu'elle apparaissait de nouveau.

   J'essuyai cette foutue larme et tentai de me relever. J'eus un bref vertige. J'arrivai à peu près à tenir sur mes deux jambes. C'est à ce moment que l'infirmier revint dans la pièce.

— Paula, où vas-tu comme ça ?

— Je... Je vais au self, mes amies doivent m'attendre.

— Je les ai déjà prévenu, ne t'inquiètes pas. Au fait, moi c'est Frank, Frank Hanton.

— Drew est votre fils ? le questionnai-je curieuse.

— Oui c'est exact, me répondit-il surpris que je le sache. Sinon, tu devrais rentrer chez toi, il est déjà dix-sept heures.

— Pardon ? Mais je croyais qu'il était à peine treize heures trente !

— Non, tu es restée inconsciente pendant plusieurs heures !

— Il... Il faut que je rentre, ma mère va s'inquiéter.

— Oh ! Oui bien sûr, mais prends un bon café en arrivant chez toi, ça va te redonner des forces !

— D'accord, je le ferais.

   Je sortis alors rapidement de l'infirmerie. Je savais parfaitement que ma mère n'était pas à la maison, elle m'avait prévenue quelques heures auparavant, mais c'était le seul prétexte que j'avais trouvé pour m'en aller. J'avais un tas de questions qui me trottaient dans la tête, et j'espérai  grandement obtenir des réponses. Et je venai sûrement de trouver à qui je pourrai les poser, Drew.

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