Il n'avait pas fallu plus de trente secondes à Poniais pour réaliser que cette singulière créature était un indigène de la forêt qui, attiré par le bruit, ainsi que par la réduction de 50% sur les billets d'entrée de la piscine, avait décidé de leur faire un petit coucou. Après avoir attendu un moment, silencieux, que l'étrange personnage parvienne à prononcer son nom correctement (il s'appelait Joe), il décida de partir chercher Billybob. Celui-ci était soudainement devenu très silencieux.
"Mais voyons! Où allez-vous donc! Je ne vous ai pas encore énuméré les noms de mes trois millions de chatons borgnes Asgardiens!" S'écria Joe, s'apercevant du départ soudain de son nouvel interlocuteur. "C'est pas grave!" rétorqua ce dernier "Vous aurez qu'à les noter quelque part et je lirai tout ça un jour où j'en aurai envie". Réalisant qu'il ne savait pas écrire, Joe abandonna, dégoûté par le génie stratégique de ce méchant monsieur.
"Bob?" Hurla l'homme-cheval à pleins poumons, tentant de crier assez fort pour se faire entendre malgré tout le silence environnant. "Je sais que l'eau est bonne mais il est vraiment temps d'y aller, à présent!" "L'eau? quelle eau?" brailla une voix tonitruante, juste derrière lui. C'était évidemment Billybob. Il venait de faire le tour de la forêt dans le but d'effrayer son ami en posant une question pertinente à son dos. "Comment ça, quelle eau?" répondit Poniais, après s'être remis de sa torpeur. "L'eau de la piscine d'où tu viens apparemment de sortir, de quelle eau voudrais-tu que je parle?"
"Et bien comme tu me le demandes, j'aimerais bien que tu me parles de la mer noire, j'y ai jamais été."
"Non, c'est pas ce que j'ai voulu dire..."
"Quel dommage..."
"Non, en fait je te demandais si tu voyais un autre endroit que celui-ci" Il accompagna cette phrase d'un geste exagéré du bras, frappant violemment le pauvre Larry au passage. "Qui contiendrait de l'eau."
"Je comprends pas."
"Je sais, j'ai l'habitude."
"Non! enfin oui mais je veux dire qu'il n'y a pas d'eau dans cette piscine municipale."
"Mais alors que faisais-tu là-bas pendant si longtemps?"
"C'est pourtant évident, non? Je comptais les atomes d'oxygène. D'ailleurs je peux te dire qu'il y en a très exactement trois."
Abandonnant tout espoir d'un jour sortir ce pauvre idiot de sa folie sans égal, Poniais rassembla les autres membres de son "Suicide Squad" (pas le groupe d'élite constitué de dangereux criminels dont vous aimez peut-être suivre les mésaventures régulièrement (une fois) au cinéma. Il se fait nommer ainsi en raison du taux de suicide qui augmenterait, selon les spécialistes, de 50% dans chaque ville où l'équipe fait une halte.) et ils se remirent enfin en route. Cependant, ils avaient tous été trop occupés à débattre sur la meilleure façon de porter une casquette (Poniais prétendait que la visière devait être devant tandis que Joe était convaincu que ça ne se porte pas, une casquette) pour remarquer l'étrange petite silhouette cabossée, dissimulée dans l'ombre des arbres, retournant le panneau qui menait vers la fin de l'histoire. A présent, ledit panneau indiquait "******************" (l'absence soudaine de mots sur cette satanée planche en bois était due au fait que la silhouette, n'ayant pas compris les instructions de son supérieur correctement avait littéralement retourné le panneau. Ainsi, la partie sur laquelle auraient dû être gravées une merveilleuse série de mots en "comic sans" se trouvait à présent sous terre. Malheureusement, le pied du panneau était lui aussi muni d'une flèche. Celle-ci indiquait la droite, à l'instar de sa voisine du dessous, à la différence près qu'elle était complètement blanche, sans qu'aucune lettre ne soit jamais venue souiller sa pureté de flèche. Malgré tout, la silhouette, qui observait à présent le groupe, cachée dans un arbre, n'eût pas à se soucier longtemps d'éventuels soucis liés à son erreur. En effet, quand l'équipe arriva devant le fameux panneau, elle s'arrêta, attendit un moment, désorientée telle un troupeau de moutons à qui on proposerait un steak d'agneau saignant, puis l'on pût entendre Poniais murmurer: "On va à gauche. Vous voyez bien qu'on peut pas aller à droite, ça nous mènera nulle-part."
Fier de ce subtil jeu de mots, l'auteur jura de consacrer son avenir à la surexploitation de celui-ci, de créer des écoles en son nom et de réutiliser cette vanne jusqu'à recevoir quotidiennement des menaces de morts le suppliant d'arrêter. Puis, au bout de cinq minutes il réalisa que c'était pas si drôle, au final, et abandonna donc son rêve fou, comme l'avait fait son père quand il avait décidé de ne pas se débarrasser de lui à sa naissance.
Monumentale erreur, comme vous avez pu le constater pour votre plus grand malheur.
VOUS LISEZ
Billybob Au Pays Des Emmerdes
HumorVous aimez l'aventure, le suspense et l'action? Vous êtes adeptes d'humour de haut niveau? Vous avez une haute estime pour les auteurs qui mettent un sens caché à teneur philosophique imposante? Vous lisez tout ce qui s'étend de Victor Hugo à Stephe...