Le ciel leur tombe sur la tête

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Après avoir fait leurs adieux à leur ami, non sans verser quelques larmes (une plantation d'oignons se situait non loin de leur emplacement), ils s'en allèrent enfin en direction d'un endroit intéressant: la mystérieuse mégalopole.
Après une heure de marche et une bonne vingtaine de petites pauses alphabet (les pauses alphabet sont un peu comme des pauses clope, la seule différence étant qu'au lieu de s'incendier une sèche on profite de l'arrêt pour réciter l'alphabet. Histoire de s'assurer que toutes les lettres sont toujours dans le bon ordre) le petit groupe constata que la nuit n'allait pas tarder à tomber.
- faudrait que quelqu'un pense à la rattraper, fit remarquer Billybob à son ami équestre.
- hein? L'interroga ce dernier.
- ben la nuit. Vu sa taille ça risque de ne pas être très agréable si elle tombe droit sur nos petites têtes angéliques.
- Bob... C'est pas comme ça que ça marche... C'est une expressi...
Il s'interrompit et se retourna aussitôt, intrigué par le bruit d'un objet lourd posé à proximité. Le bruit était à peu près comparable à un piano à queue qui, lors d'une tentative de défenestration ratée, aurait atterri sur une grand-mère bien malchanceuse. Sans les cris de détresse étouffés par la suffocation de la pauvre mamie.
- mais non d'un mille-pattes tétraplégique, qu'est-ce que tu fous avec cet enfonce-pieu? Reprit Poniais à l'intention de Joe.
- je crois qu'il enfonce des pieux.
- merci Larry.
- j'ai l'habitude.
- tu peux être aussi sceptique et pragmatique que tu veux, ami cheval, finit par répondre l'homme poisson, mais moi je préfère ne prendre aucun risque. Ainsi, j'ai pris l'initiative de planter quelques pieux autour de nous, histoire d'être à l'abri de la nuit, lorsqu'elle finira par tomber. Nous pourrons même dormir ici. Je dirais même qu'on devrait dormir ici. Je dirais aussi qu'Amsterdam, la capitale néerlandaise, bien connue pour sa consommation intense de drogues en tout genres est aussi l'une des capitales culturelles et historiques de l'europe occidentale de par son...
- merci, je crois qu'on a compris le message. Finit par l'interrompre Poniais, un brin impatient. Si ça peut te rassurer d'être entouré d'objets longs et durs pointant vers le ciel pendant ton sommeil, grand bien te fasse. Mais c'est toi qui iras les jeter à la poubelle demain matin. C'est pas très écolo si tu les laisses traîner là jusqu'à la saint-glinglin.
- mais c'est après-demain la saint-glinglin! S'indigna Joe.
- pas de mais. Tu les jetteras demain, un point c'est tout. Bon, moi je vais me coucher. Une longue marche nous attend demain.
Sur ce, il parti s'allonger sur un lit d'hôtel qu'un manager à la retraite avait dédaigneusement laissé traîner par là (il y avait même encore le petit chocolat de bienvenue sur l'oreiller, que Billybob s'empressa de récupérer afin de s'en servir comme d'un suppositoire)
- ben quoi? Se vexa Bob. Désolé d'avoir des problèmes de peau! Ça arrive à tout le monde, non?
Personne ne lui répondit, et, sans un mot, ils allèrent tous trois rejoindre Poniais dans son lit douillet. Sans ambiguïté homo-érotique quelconque, alors repose tout de suite ton stylo à fanfictions douteuses.

Comme attendu, dès neuf heures du soir, la nuit commença son inéxorable chute vers le sol. Heureusement pour nos héros, les pieux s'avérèrent aussi efficaces que prévu par Joe.
Malheureusement pour Justin, un castor volant de Biélorussie qui passait par là pour rejoindre ses amis au bistrot du coin, il ne fut pas aussi chanceux, et se fit violemment écrabouiller par la nuit.
Voici quelle fut la dernière pensée à traverser l'esprit de ce pauvre animal, avant que la nuit n'en fasse de même en tombant sur sa boîte crânienne:
"Franchement, y a pas à dire, les scènes de mort c'était vraiment mieux avant. Aïe, c'est lourd cette connerie."

Billybob Au Pays Des EmmerdesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant