"JEAN-POUBELLE! IL... IL..." reprit Billybob, dans tous ses états (sauf la Californie parce que même une créature aussi médiocre que lui n'irait pas s'aventurer dans cet état-là de son plein gré). "IL N'EST PAS DANS LA POSITION EXACTE DANS LAQUELLE IL SE TROUVAIT LORSQUE NOUS SOMMES PARTIS!"
"Il t'en faut si peu pour t'émouvoir à ce point, Bob?" S'impatienta Poniais, impatient. "Tout à l'heure, quand Joe l'homme-poisson-oiseau-un-peu-écureuil est décédé d'une mort atroce et parfaitement structurée (de sorte qu'un auteur astucieux aurait pu l'exploiter pour créer du suspense à la fin d'un chapitre), tu t'es contenté d'un vague "Ah tiens, Joe est mort", et là tu t'emportes parce que J-P est à deux mètres de son emplacement initial?
"Oui mais tu dois reconnaître que le fait qu'il ait changé de place implique que le monde autour de moi continue de fonctionner lorsque je l'observe pas. Ce qui signifie que je ne suis pas le centre du monde. C'est un peu comme si on mettait du nougat dans ses goulaches. Y a de quoi foutre les chocottes à un chocotier, si tu veux mon avis." Répliqua Billybob, se rattrapant sur la fin lorsqu'il s'aperçut qu'il avait failli tenir un propos intelligent (propos qui aurait menacé d'anéantir la trame de la réalité, provoquant la fin des temps et l'effondrement du marché du Yen. Car, comme vous le savez très bien, dans tout ce récit (et très certainement sa vie entière, ne nous mentons pas) il n'aura dit que trois choses intelligentes, et non quatre. Toutefois, au vu de son état émotionnel actuel, il aurait été injuste de trop lui en tenir rigueur).
"Pour ma part" Intervint Jean-Poubelle "Je saisis parfaitement la réaction de notre tendre et cher compagnon. Je ne puis imaginer la tourmente psychologique qu'a dû causer mon léger déplacement à ce pauvre bougre. Vous m'en voyez ainsi fort navré et j'espère pouvoir un jour me faire pardonner cet acte de cruel égoïsme..."
Le problème s'étant réglé de lui-même, l'homme-findus trouva plus judicieux de ne pas insister, se disant qu'après tout, ce cher Joe n'avait que très peu contribué à l'histoire (notamment sur la fin où on ne le mentionne même plus. Si, si, vous pouvez aller vérifier).
Après avoir relaté à Jean-Poubelle les événements de leur aventure qu'il avait ratés (incluant la fameuse épopée du bout de fromage moisi, que J-P trouva particulièrement poignante, bien évidemment), ils décidèrent de se remettre en route dans ce qui avait clairement été la bonne direction depuis le début mais qui aurait légèrement raccourci une histoire déjà tristement vide de contenu intéressant si elle avait été prise plus tôt. Jean-Poubelle partit avec eux. Officiellement c'était parce qu'il s'ennuyait tout seul à ce carrefour. Officieusement c'était parce qu'il s'était aperçu, pendant leur absence, qu'il ne supportait pas d'être séparé du ticket resto très longtemps. Officine c'est une pièce, dans une pharmacie, où sont préparés les médicaments.
Une question demeure sans réponse: Que faisait notre cher récipient à déchets pendant l'absence de ses amis?
...
Vous croyez sans doute que cette question sert à vous préparer au thème de la prochaine interlude infernale. Ce n'est pas le cas. Jean-Poubelle a passé la majeure partie de sa brève histoire solo à dormir et manger de la salade. Se contentant de briser sa routine quelques minutes avant le retour de ses amis en se déplaçant de deux mètres sur sa gauche.
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Billybob Au Pays Des Emmerdes
UmorismoVous aimez l'aventure, le suspense et l'action? Vous êtes adeptes d'humour de haut niveau? Vous avez une haute estime pour les auteurs qui mettent un sens caché à teneur philosophique imposante? Vous lisez tout ce qui s'étend de Victor Hugo à Stephe...