Torn (1/2 - Nine/Rose)

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C'était une nuit assez fraîche et Rose se retournait dans son lit. Elle essayait de trouver une bonne position pour dormir, mais n'y parvenait pas. Le froid s'infiltrait toujours dans sa couette toute chaude et la faisait frissonner. Elle ignorait pourquoi elle avait si froid. Ça avait pourtant été une journée très chaude et très ensoleillée à Londres, alors pourquoi avait-elle si froid à présent ? Elle ouvrit les yeux et remarqua que la fenêtre était grande ouverte. C'est la raison pour laquelle elle avait si froid. Elle ne se souvenait pas l'avoir ouverte en allant se coucher. La nuit était claire, mais il y avait un peu de vent froid. La raison pour laquelle elle était frigorifiée. Elle n'avait pas fermé les volets la nuit dernière. Elle fronça les sourcils. Elle ne se rappelait même pas être allée se coucher la nuit dernière. La dernière chose dont elle se souvenait... Elle ne savait pas. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait besoin de dormir. Son corps et son esprit étaient trop épuisés et refusaient qu'elle bouge ou pense correctement. Il n'y avait rien de plus important que de dormir à ce moment-là. Elle se pelotonna plus profondément dans la couette, ferma les yeux et finit par s'endormir.

Non !

Elle se réveilla en sursaut et regarda autour d'elle. Elle essayait de trouver la voix qu'elle venait d'entendre. C'était une voix d'homme. Forte et un peu rauque. Ça lui rappela quelqu'un, mais elle ne put pas dire qui c'était, ni à quoi ressemblait cette personne. La pièce était totalement plongée dans le noir. Il n'y avait qu'un carré de lumière créé par la fenêtre, carré de lumière qui n'entrait pas dans la chambre bien que les étoiles brillassent intensément. Le vent entrait, mais pas la lumière. Rose ne releva pas ce phénomène, elle ne trouva pas que c'était étrange. Elle attendit que son cœur cesse de battre la chamade et s'enfonça de nouveau dans ses oreillers. Pourquoi s'était-elle réveillée si soudainement ? Elle ne saurait le dire. Elle avait froid et était fatiguée. Elle ferma les yeux.

Qu'est-ce que vous lui avez fait ?!

Cette fois, il y avait du remords et de la douleur dans sa voix. Rose devenait un peu curieuse. À qui parlait-il ? Il avait l'air particulièrement inquiet et elle parvenait à l'imaginer – une image totalement construite à partir de son imagination et de la voix – faire les cent pas en s'excusant auprès de quelqu'un qui semblait être inatteignable. Elle avait pitié de ce pauvre homme et se demandait ce qui avait bien pu leur arriver à lui et à son amie. Au fond d'elle, elle espérait qu'ils allaient bien tous les deux, mais ses derniers mots n'étaient pas rassurants. Son ton non plus. Rose voulait encore dormir, mais elle voulait aussi en savoir plus sur l'homme. Il fallait qu'il dise autre chose. Elle voulait entendre sa voix une nouvelle fois.

Il faut que vous vous réveilliez. S'il vous plaît.

L'image d'un homme grand, fort et portant une veste en cuir avec une tête de vieux dérangé s'imposa à son esprit. Qu'est-ce que c'était exactement ? Elle ne savait pas d'où ça venait. Elle était sûre de ne pas le connaître, alors pourquoi son image traversait-elle son esprit ? Quelque part, elle savait que la voix lui appartenait. Elle s'en souviendrait si elle avait rencontré un tel homme. Elle n'aurait jamais oublié un tel visage. L'aurait-il oubliée s'il l'avait rencontrée ? L'idée la rendit totalement confuse.

Rose. S'il vous plaît. Réveillez-vous !

Son nom. Il prononçait son nom. Ça aurait pu être une autre Rose, mais elle était certaine qu'il l'appelait elle. La réalité la frappa si soudainement qu'elle en eut le souffle coupé. Il l'appelait elle. L'homme qu'elle ne connaissait pas était en train de la supplier de se réveiller. Elle pouvait entendre les larmes dans sa voix, le nœud dans sa gorge, la panique qui se précipitait dans ses veines, la douleur qui écrasait ses cœurs. Comment pouvait-elle savoir toutes ces choses ? Comment pouvait-elle savoir combien dévasté il était ?

S'il vous plaît. Ne me laissez pas tomber.

Il y avait tant de peine dans sa voix. Ça lui brisa le cœur. Elle se leva lentement et alla jusqu'à la fenêtre. Il y avait quelque chose d'étrange avec cette fenêtre, elle le sentait maintenant. Elle essaya de mettre une main dehors, mais elle disparut. Tout n'était qu'une illusion. La fenêtre cachait un portail. Rose n'hésita pas et passa à travers ce portail alors que la voix l'appelait, la suppliait de se réveiller.

×

Elle avait froid. Elle avait terriblement froid et ne comprenait pas pourquoi. Elle ne pouvait pas respirer non plus. Au début, ça ne la dérangeait pas, mais peu à peu, elle commença à réellement souffrir du manque d'air. Elle lutta contre le nœud qui bloquait sa gorge. Elle toussa et cracha l'eau qui obstruait ses poumons. Ses paupières papillonnèrent et s'ouvrirent alors qu'elle crachait l'eau. Elle était allongée sur le sol froid d'une cellule primaire creusée dans la pierre. Il n'y avait presque pas de lumière, hormis celle provenant de la torche qui brûlait dans le couloir. Elle avait froid, était complètement trempée et ne parvenait pas à s'arrêter de tousser pour cracher l'eau. Elle était allongée là sans aucune idée ce qu'elle y faisait, de pourquoi elle y était et d'où elle était réellement. Son corps entier tremblait. Elle se recroquevilla pour essayer de se réchauffer. Elle avait un horrible mal de tête et cela l'empêchait de réfléchir à la façon dont elle s'était retrouvée là.

Soudain, deux mains fortes et chaudes attrapèrent ses bras et la placèrent en position assise, le dos appuyé contre le dur et froid mur de pierre. Elle était sur le point de paniquer, mais ses yeux en rencontrèrent deux autres. Des yeux bleus glacés, un visage de vieux dérangé et une veste en cuir. L'homme de son rêve, de son illusion. Il avait l'air triste, vraiment dévasté. Ses yeux étaient rouges comme s'il avait pleuré. Ses doigts effleurèrent doucement ses tempes, là où la douleur était la pire.

— C'est entièrement ma faute.

Elle le regardait, totalement confuse. Il n'y avait aucune trace indiquant qu'elle le reconnaissait dans son regard et, pourtant, son esprit lui soufflait qu'elle le connaissait, qu'elle lui faisait confiance. La douleur présente dans son regard lui brisa presque le cœur, elle ne savait pas pourquoi. Elle prit peur lorsqu'il commença à la déshabiller, ôtant sa veste et son T-shirt, mais elle ne bougea pas. Ses yeux ne quittaient pas les siens. Il n'accorda aucun regard à son corps tremblant. Elle se détendit un peu alors qu'il se débarrassait de son pantalon et de ses chaussures. Il ne lui laissa que ses sous-vêtements. Ensuite, il enleva sa veste en cuir et son T-shirt. Il la força à enfiler son T-shirt et l'enveloppa dans sa veste en cuir. C'était chaud, très chaud, mais elle avait peur qu'il attrape froid maintenant qu'il se retrouvait torse nu.

— Ça va aller, murmura-t-il. Tout ira bien maintenant.

Il s'assit à côté d'elle, son dos nu contre le mur de pierre et la plaça prudemment sur ses genoux. Sa peau était vraiment chaude et elle frissonna à cause de la différence de température. Elle se pelotonna contre sa poitrine pour profiter au mieux de la chaleur naturelle qu'il dégageait. Elle ne savait toujours pas qui il était, mais elle lui faisait confiance. Il lui parlait encore, mais elle ne l'écoutait pas. Elle sursauta presque de surprise quand il appuya doucement ses lèvres contre les siennes. Un mince filet de lumière dorée passa de sa bouche à la sienne et ses souvenirs lui revinrent en mémoire. Quoi qu'ils lui aient fait, il le réparait de la meilleure des façons possibles. Elle s'accrocha à lui alors que la lumière disparaissait et qu'elle se souvenait de lui. Elle entoura son torse de ses bras tandis qu'il passait les siens autour de sa taille. Elle posa la tête sur sa poitrine, écoutant calmement les battements de ses cœurs. Au son de sa respiration, elle pouvait deviner qu'il pleurait silencieusement. Elle le serra plus fort contre elle.

— Tout va bien, Docteur, dit-elle. Je vais bien. Vous m'avez rétablie, mon Docteur.

Où ils étaient, ce qu'ils y faisaient, ce qui allait leur arriver, tout ça n'avait aucune importance. Ils étaient ensemble et ensemble, ils pouvaient tout accomplir.

Brèves de TARDISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant