Brèves de TARDIS

If No One Will Listen (Nine/Rose)

C'était encore ce satané cauchemar. Ce satané cauchemar qui le gardait éveillé durant des jours car il était trop effrayé à l'idée d'aller dormir. Ce satané cauchemar qui le hantait chaque fois qu'il fermait les yeux. Ce satané cauchemar qui lui rappelait chaque jour les terribles actes qu'il avait commis. Ce même satané cauchemar qui le faisait se réveiller en hurlant à plein poumons, pleurant, tremblant, toutes ses blessures à vif alors qu'il était étendu là, dans son lit, à court d'oxygène, et réalisait une nouvelle fois combien il était seul et blessé.

Il avait été aux abonnés absents toute la journée, réellement épuisé car il n'avait pas dormi depuis des jours, et Rose était vraiment inquiète à son sujet. Chaque fois qu'elle lui avait demandé s'il allait bien, il avait éludé la question et continué à marcher, lui montrant tous les merveilleux endroits de Dashaporido, une planète plus connue sous le nom de Dash avec une Histoire fantastique. C'était l'une des nombreuses planètes à avoir été détruite par une énième guerre entre espèces, et était également habitée par l'un des quelques peuples qui avaient appris de leurs erreurs. Leurs ruines avaient été très bien préservées et transformées en lieux touristiques. Un guide les avait menés d'un site à un autre, leur racontant l'histoire de la planète, histoire qui avait grandement intéressé Rose.

Plus tard, il lui avait offert un dîner dans un petit restaurant local et ils s'étaient promenés dans les rues désertes de la petite ville dans laquelle ils avaient atterri. Il n'avait pas vraiment parlé, ce qui était inhabituel de sa part. Il avait seulement tenté de garder son épuisement pour lui, mais quand elle lui avait demandé pour la énième fois s'il allait bien, elle avait été claire sur le fait qu'elle n'accepterait pas la simple excuse qu'il lui donnait toujours, l'excuse qu'elle parlait pour deux et à laquelle elle ne cessait de répliquer que c'était faux puisqu'il adorait s'écouter parler.

Ils se tenaient devant les ruines d'un ancien théâtre quand il prit sa main et fixa son regard sur l'horizon. Il lui parla de la Guerre du Temps et des terribles choses qu'il avait faites d'une voix lente et tremblante. Il n'en avait jamais parlé avec personne auparavant. C'était facile de parler avec Rose, elle savait écouter et il lui faisait confiance. Il s'était presque écroulé mais, comme à son habitude, il lui avait souri et ils étaient retournés au TARDIS. Pour finir la journée sur une bonne note, ils s'étaient installés sur un canapé dans la bibliothèque pour regarder un film ensemble. Il était si épuisé qu'il s'était endormi et, sitôt que sa garde fut baissée, le cauchemar était venu à lui.

C'était encore ce satané cauchemar. Ce satané cauchemar qui le gardait éveillé durant des jours car il était trop effrayé à l'idée d'aller dormir. Ce satané cauchemar qui le hantait chaque fois qu'il fermait les yeux. Ce satané cauchemar qui lui rappelait chaque jour les terribles actes qu'il avait commis. Ce même satané cauchemar qui le faisait se réveiller en hurlant à plein poumons, pleurant, tremblant, toutes ses blessures à vif alors qu'il était étendu là, dans son lit, à court d'oxygène, et réalisait une nouvelle fois combien il était seul et blessé.

Seulement ce soir, Rose était là, le serrant fermement dans ses bras, lui caressant le dos et lui murmurant des mots doux et réconfortants à l'oreille. Rose Tyler, la petite humaine qu'il avait ramassée sur Terre des mois plus tôt, le serrait contre elle et il s'accrochait à elle comme si sa survie dépendait d'elle alors qu'il sanglotait de manière incontrôlable.

Ce soir, le Docteur n'était plus seul. Il avait une amie sur laquelle il pouvait compter chaque fois que le cauchemar frappait, et même si cette amie était une minuscule petite humaine, il lui parlerait encore et encore car elle était restée à ses côtés dans ses heures noires, car elle l'avait écouté et toujours regardé avec compassion et admiration, car elle était là pour le réconforter.

Car Rose Tyler, la minuscule petite humaine, l'aidait à soigner sa blessure. Et c'est pourquoi, pour la première fois depuis très longtemps, il put dormir paisiblement, car elle le serrait dans ses bras et gardait ses monstres loin de lui.