Brèves de TARDIS

Better with two (2/2 - Twelve/Rose)

Le Docteur resta silencieux alors que l'homme piquait quelques-unes des chips restantes. La colère brûlait au creux de sa poitrine et il essayait de son mieux de ne pas attaquer l'homme en face de lui. Il n'était qu'un messager. Il ne faisait jamais les choses par lui-même. Il délivrait seulement le message du désastre ou de la bonne nouvelle à venir et disparaissait comme si rien ne s'était jamais passé. Cet homme n'était pas un Seigneur du Temps mais il était lié à eux, d'une certaine façon. Les messagers venaient d'une planète proche de Gallifrey et étaient assignés à un Seigneur du Temps pour délivrer des messages de tout le monde, sur n'importe quel sujet. Celui-ci était celui du Docteur. Ce dernier ne l'avait vu qu'une poignée de fois avant. L'homme avait bien choisi son nom. Il ne lui apportait que des nouvelles de désastres. Il n'avait jamais de bonnes nouvelles pour lui. Qu'allait-il dire maintenant ? Ça ne plairait pas au Docteur. C'était une certitude. Il lui avait dit pour Gallifrey mais le Docteur n'avait jamais voulu le croire jusqu'à ce que ça arrive.

— Psycho. Il y avait longtemps.

— Je vous ai manqué ?

— Pas du tout.

La voix du Docteur était très calme mais, à l'intérieur, il bouillonnait de rage. Il baissa les yeux sur Rose qui dormait sur son épaule. Le silence le frappa une nouvelle fois. C'était irréel.

— Oh, Docteur, nous ne nous voyons pas si souvent.

— C'est déjà trop.

— Vous avez toujours été si grossier !

— Que lui avez-vous fait ? Demanda-t-il en désignant Rose.

— Rien. Je n'ai aucun contrôle sur le Méchant Loup. Elle est venue d'elle-même.

— Elle n'est pas...

— Elle est là en tant que Méchant Loup, pas en tant que Rose Tyler. Je peux le sentir.

Le Docteur la regarda de nouveau et déglutit. Il ne l'avait pas senti. Pour lui, elle n'était que Rose Tyler. Elle avait tout fait pour lui faire croire qu'elle était Rose Tyler. Le Méchant Loup avait fait partie de Rose il y avait longtemps. Peut-être n'avait-il pris son apparence que pour se rapprocher de lui. Il pouvait à peine le croire après tout ce qui s'était passé ces dernières heures. Si le Méchant Loup était vraiment là, ça ne pouvait qu'être mauvais signe. Psycho étant là aussi, ce n'était définitivement pas un bon signe. Que se passait-il ? Une crise majeure avait dû se passer mais il n'en savait rien et le TARDIS ne lui avait rien dit. Il détestait ne pas savoir. Il détestait le sentiment qui se formait dans son estomac. Un sentiment de peur. Quelque chose de gros se préparait et il ne l'avait pas vu venir. Quelque chose n'allait pas avec lui. Comment était-il possible qu'il ne puisse pas sentir le Méchant Loup, mais que le messager le puisse ? Pourquoi son TARDIS semblait soudainement inatteignable dans son esprit ?

— La dernière fois que je vous ai vu, vous m'avez dit que je brûlerais Gallifrey.

— Vous ne m'avez pas cru.

— Comment aurais-je pu ?

— Mais vous l'avez fait.

— Et je vous ai haï.

— Vous vous haïssiez plus que vous me haïssiez.

— Pourquoi êtes-vous-là ? Et n'essayez pas de me mentir. Le Méchant Loup et vous ? Ça doit vraiment être quelque chose de mauvais.

Le messager ne lui répondit pas. Il attira l'assiette de chips vers lui et commença à la manger. Comment pouvait-il dire les choses le plus clairement possible ? En fait, il se fichait de la façon de dire la chose. Il devait seulement faire en sorte que le Docteur comprenne ce qui se passait. Et ça n'allait pas lui plaire. Chaque fois qu'il avait rencontré le Docteur, Psycho avait été surpris par son incroyable intelligence mais aussi par la façon dont son caractère changeait. Ça ne s'améliorait jamais. Le Docteur devenait toujours plus amer. Vivre une très longue vie n'était parfois pas la meilleure chose à faire. Les choses et les gens finissaient par vous atteindre de la meilleure ou de la pire des façons. Et quand vous viviez éternellement, vous n'oubliiez jamais vraiment tout ce qui vous était arrivé, chaque personne que vous avez perdue. Pas besoin de se demander pourquoi les Seigneurs du Temps étaient d'horribles personnes à qui parler.