Freedom - Tome 1 ( Livaï x OC )

Chapitre 4

Lylla croisa le regard impassible de Livaï. Comme il ne réagissait pas, elle trouva préférable de faire comme si cela n'avait été qu'un simple lapsus et retourna vers le château pour aller donc nettoyer le grenier.

— Alors ? Demanda Sally qui lui sauta dessus dès qu'elle passa la porte.

Lylla sursauta et lui répondit dans un bref résumé:

—Le capitaine Livaï a voulu tester mes compétences au combat, Sara doit nettoyer tout le château et moi juste le grenier.

—Comment ça ? Vous vous êtes battus toi et le capitaine ?

— Oui.

— Et t'es pas morte ?

Lylla rigola devant ce cliché.

— Mais non il m'a mit quelques droites et je lui ai planté mon genou dans les côtés. Rien de grave.

— Ouah tu as réussi à lui porter un coup ?

Lylla soupira.

— Oui mais bon il m'en a mis plus.

— Oui mais face à Livaï c'est déjà bien. Moi il me fait froid dans le dos ce type... Chuchota Sally.

Lylla ne comprit pas une telle réaction.

—Mais pourquoi ?

— Son regard... Il est plein de haine on dirait qu'il va nous sauter à la gorge à chaque fois que je le regarde. Continua de chuchoter Sally.

— De la haine ? Non moi je ne vois que de la tristesse. Il a dû souffrir comme jamais...

Sally resta sans réaction. Elle était étonnée que Lylla éprouve de la compassion envers Livaï.

— Bon aller j'ai un grenier à nettoyer. Finissant Lylla en s'étirant.

Elle doubla Sally et alla se préparer pour nettoyer le grenier. Après avoir gravi des escaliers interminables, elle arriva devant une porte en bois dont la poignée en fer forgée dessinait des serpentins sur la porte rongée par les mites. Lylla la poussa de la pointe des pieds et elle s'ouvrit dans un grincement infernal. Le débarra qui s'ouvrait à elle la laissa un moment perplexe. Des statues, des miroirs, des habits, des rideaux, des épées et toutes sortes de choses diverses s'étalaient sur le sol poussiéreux. Elle se retroussa les manches et commença à trier efficacement toute les pièces. Cela lui peut bien trois épuisantes heures pour tout ranger. Elle aménagea même un petit coin avec table, canapé-lit, miroir et commode. Lylla se promit de retourner souvent ici, ce sera son petit donjon personnel.

Lylla ne prit pas de pause pour déjeuner car il lui restait beaucoup de choses à faire. Elle finissait de récurer les derniers coins quand le jour commençait à se coucher par la grande fenêtre de ce grenier. Elle avait presque terminée quand une grande bâche brune et poussiéreuse qui était restée dans un coin attira son attention. Elle se dirigea vers celle ci et le tira. Le nuage de fumée grise se répandit et fit tousser Lylla mais ce que cachait cette bâche en valait la peine : un superbe piano à queue noir encore brillant apparaissait sous ses yeux. Lylla resta un instant sans bouger afin d'admirer ce bel objet. Elle carressa du bout de ses doigts le vernissage encore intact du piano. Sans résister davantage, elle s'assit sur le petit siège molletonné et effleura les touches blanches du clavier. Elle avait apprit à jouer du piano quand elle était plus jeune et elle semblait se souvenir de tout ce qu'elle avait appris : d'abord méfiante, elle posa le premier accord sur le clavier.

Le son cristallin lui berça les oreilles et lui dicta de continuer. Ainsi elle commença à jouer son morceau favoris. Ses mains étaient d'abord peu sûres d'elles et ratèrent quelques notes, puis au fur et à mesure, elle prenait confiance et la mélodie s'intensifia. Ses doigts dansaient désormais tels des papillons sur le clavier .

Cela lui avait manqué de jouer du piano, même si cela lui rappelait sa vie d'avant, cette mélodie la passionnait et elle donnait vie à chaque note. Elle fit vibrer chaque accord et chaque note devinrent une véritable danse. Une petite larme d'émotion vint se poser sur sa main tandis qu'elle finissait son morceau.

Des applaudissements retentirent derrière elle. Lylla se retourna promptement et découvrit Livaï, adossé contre le mur du grenier. Ils restèrent un instant à se regarder.

Livaï était arrivé alors qu'elle avait commencé à jouer et il s'était laissé transporter par la mélodie hypnotique que Lylla était en train de lui jouer.
Dans la lumière rougeâtre du soir, Lylla observa l'intrus et s'apprêtait à lui parler pour mettre l'affaire de ce matin au clair quand Harry surgit de nulle part et rentra en trombe dans le grenier avant de se jeter sur Lylla.

— Wow ma chérie c'était juste, wow tu es une vraie déesse.

Il voulu la serrer dans ses bras mais Lylla le repoussa. Livaï tourna les talons et sortit du grenier d'un pas rapide en disant:

— Bougez vous, on vous attend pour bouffer.

Harry ignora cette remarque et renouvela une tentative pour la serrer contre lui mais elle échoua à nouveau par un coup de coude.

— Tu n'étais même pas là quand j'ai joué. Rétorqua Lylla.

— Non mais je t'ai quand même entendu. Tout le château t'as entendu d'ailleurs. Je suis tellement fier de toi....

— Ferme la. On est pas ensemble, alors arrête. Trancha sèchement Lylla.

Harry rigola de son gros rire.

— Tu résiste mais ça n'en sera que meilleur.

— Je résiste parce que tu es hyper collant.

— Je profite de toi et de ta...

— Tu ne vas rien profiter du tout. Laisse moi tranquille.

Sur ce, elle le doubla et se dirigea à son tour vers la sortie mais encore une fois, Harry la suivit de près.

— Où as-tu appris à jouer comme ça ? C'était merveilleux ! Tu es extraordinaire... Tu ne me l'avais jamais dit...

Lylla ne l'écoutait même plus tandis qu'elle descendait les escaliers de son nouveau donjon personnel. Elle était trop préoccupée par Livaï : si jamais il parlait à Erwin de son origine, ce serait la catastrophe pour elle. Lylla devait trouver un moyen de s'assurer qu'il ne dira rien. Même si faire taire Livaï Ackermann contre son gré relevait du défis, elle le ferait si elle y était contrainte. Elle comptait lui parler en privé au plus vite et discrètement... Cela risquerait d'éveiller les soupçons.
À moins qu'il ait réellement fait un lapsus ? Cela semblait peu probable... Bien que les deux noms de Lylla se ressemblaient, le fait qu'il l'ai appelé Nina prouvait qu'il se souvenait de trop de choses à son sujet pour qu'elle le laisse parler...