Chapitre 4 : L'anniversaire d'Abigaël

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La rencontre avec le fameux Egeon, avait laissé sa trace dans l'esprit d'Abigaël. Elle ne cessait de repenser à ce qu'il lui avait dit. Ils avaient été amants ! Elle en avait entendu et vu des choses absurdes dans sa vie, mais là ! Cela dépassait l'entendement. Elle avait tenté de l'oublier, mais le souvenir de ses yeux gris la hantait, même après une semaine. Une autre question la tourmentait : pourquoi Elise, avait-elle réagit de cette façon ? Elle savait que cette dernière était très protectrice envers elle, mais tout de même !

Pourtant un matin, Abigaël oublia complètement le garçon. Ce jour était spécial : elle avait dix-huit ans. Elle sortit du lit, encore en pyjama, et se rua dans la cuisine. Elle pensait y trouver Elise et Tomas préparant, comme chaque jour de fête, une tarte aux pommes, sa préférée. Mais, en voyant la pièce vide, sa joie se transforma en déception. Ils n'avaient jamais manqué un seul de ses anniversaires. Jamais ils ne l'avaient quittée, et jamais elle ne s'était sentie si seule ! Une profonde tristesse l'envahit, elle était au bord des larmes. Cela pourrait paraître absurde, mais jamais elle n'avait ressenti un tel sentiment d'abandon. Alors elle ouvrit la porte vitrée et courut jusqu'à la forêt voisine. Arrivée au premier arbre, elle se glissa doucement le long du tronc et laissa les larmes la submerger. Pourquoi, leur absence la mettait-elle dans un état pareil ? Après tout, elle était majeure aujourd'hui. Mais cela ne voulait rien dire, car en ce moment elle sentait comme une petite fille perdue.

Quand sa crise fut terminée, elle se releva et partit vers la maison. Après quelques pas, une étrange sensation la parcourut. Elle avait l'impression d'être sur un bateau, son corps tout entier, semblait tanguer de droite à gauche. Le sol semblait se rapprocher de son visage dangereusement. Mais cela n'était qu'une impression, car elle était toujours debout, à mi-chemin entre la maison et la forêt. Franchissant l'espace qui lui restait, elle retourna dans la cuisine pour préparer son petit déjeuner.

Le reste de la journée fut tout aussi monotone. Il était désormais 14 H et ses Gardiens n'étaient toujours pas revenus. Abigaël aurait dû s'en inquiéter, mais elle avait autre chose en tête. Elle ne cessait d'avoir le tournis et se sentait très fatiguée, comme vidée de toute énergie. Elle finit par se convaincre que c'était à cause de la douche qu'elle venait de prendre. Elle s'approcha à tâtons du canapé, mais elle n'eut pas la force d'y arriver. L'ensemble de ses muscles se raidit, et elle s'effondra d'un bloc, sur le sol. Elle n'eut pas le temps d'avoir mal car elle s'évanouit avant d'atteindre le sol.

Abi se réveilla doucement, ouvrant un œil après l'autre. Une douleur fulgurante lui transperçait le crâne comme si un milliers de petites aiguilles y étaient plantées. Sa bouche était remplit de ce qui lui semblait être de la terre. Pourtant elle se souvenait d'être tombée dans le salon. Mais peu lui importait, car l'endroit était confortable. Elle aurait pu rester couchée là, mais le bruit d'une porte la força à se redresser. Des pas précipités se rapprochaient d'elle. Une silhouette arriva dans son champs de vision, et elle la reconnu immédiatement : Elise. Celle-ci se jeta par terre et l'entoura de ses bras, manquant de l'étouffer. La joie de ces retrouvailles ne dura pas longtemps. Abigaël la repoussa violemment et hurla à son encontre :

- Vous m'avez abandonnée ! Comment avez-vous pu faire ça !

- Ma chérie, je suis désolée ! Si j'avais pu rester je l'aurai fait, mais les ordres.... 

Elle s'arrêta, visiblement triste. Elle ne pouvait en dire d'avantage sous peine de représailles de la part du directeur. 

- De quels ordres parles-tu ? Lui demanda toujours aussi violemment Abigaël, n'ayant même pas eu l'idée de lire dans les pensées de sa Gardienne.

- Tu sauras tout le moment voulu, je ne suis pas autorisée à te répondre. Mais d'abord, relève-toi.

Joignant le geste à la parole, Elise aida Abi à se relever. Elle enleva, du revers de la main, la terre qui était rester accrochée à son jean. Pour la première fois, cette dernière remarqua l'endroit où elle se trouvait : une serre. Le toit s'élevait haut dans le ciel et les vitres laissaient entrevoir ce dernier d'un bleu azur. Tout autour d'elle se dressait des arbres plus imposant les uns que les autres. Mais ce qui piqua le plus sa curiosité, était la fleur fanée à sa droite : une violette, dont la couleur n'était plus qu'un souvenir. Elle était d'une taille démesurée, ses pétales étant aussi grands qu'Abigaël. Elle tourna la tête à gauche et vit cinq autres fleurs toutes aussi gigantesques, mais de variétés différentes. 

- C'est grâce à elles que vous venez au monde, lui dit soudain Elise. 

Coucou à tous ^^ J'espère que ce chapitre vous à plut ; ) N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, merci.

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