Chapitre 23 : Le début de la fin

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Sa première journée en tant que Wyrd avait été bien plus éprouvant qu'il ne l'avait imaginé. Evidemment, il était très difficile de le surprendre étant donné qu'il était capable de prévoir les choses avant même qu'elles n'arrivent. Depuis son plus jeune âge, Kronos vivait deux fois les mêmes choses. D'abord en rêve puis dans la réalité. Bien entendu, il lui arrivait parfois de voir des choses qui ne le concernaient pas spécifiquement, et dans ces cas-là, la situation pouvait vite devenir gênante. Il secoua la tête pour chasser les images qui lui venait à l'esprit, ne voulant y penser.

Assis confortablement dans son fauteuil, près de la cheminée dont les flammes commençaient à perdre de leur intensité, K lisait. Il s'agissait d'un ouvrage sur la médecine et il tentait de déchiffrer les mots imprononçables qui s'y trouvaient. La raison d'un tel intéressement était due au faite qu'il ne voulait pas dormir. Quand il s'était rend compte, que ses visions lui venaient la nuit, durant son sommeil, il refusait de fermer l'œil plus que nécessaire. Aussi, il s'était résolu à ne dormir que deux heures par nuit, uniquement pour être en pleine possession de ses moyens. Ses nuits étant un vrai calvaire, il avait dû se trouver des occupations pour garder son esprit éveillé, et lire s'était avéré être la meilleur solution. Son horloge interne lui indiquai six heures du matin, c'est pourquoi K s'était décider à aller au lit. Les yeux fixaient sur son livre, il se concentra. Au bout de quelques secondes, il vit les pages tournées les unes après les autres, jusqu'à ce que son livre se referme de lui-même. Puis, il contempla le feu de cheminé qui avait repris de sa vigueur. Et ce n'est qu'à cet instant que K libéra son esprit. Par la seul force de son mental – et de ses yeux évidement- K avait réussi à remonter le temps, se retrouvant ainsi une heure plus tôt. Cela ne faisait quelques années, qu'il s'en servait pour rester éveillé plus de 24 h et ainsi profiter pleinement de ses journées. Evidemment, il y avait deux règles que K devait suivre : premièrement ne jamais remonter le temps en présence d'autres personnes car - et cela donnait la deuxième règle – il devait revenir à l'endroit où il avait remonté le temps, au moment où il devait y être, pour que jamais il ne se retrouve à deux endroit à la fois. Oui cela était légèrement compliquer.

Comme toutes ses questions de temps lui donnaient la migraine et il préférait ne pas trop y penser. Bien décider à profiter des deux dernières heures qui lui restait avant de redevenir un Wyrd, K se blottit dans son lit, au chaud. Enfin sous les draps, il sentit le sommeil le gagner rapidement, trop rapidement.

Ses pas frôlaient le sol au rythme des battements de son cœur, la poussière et les cendres volant à chacune de ses foulées, noircissant ses pieds nus. Le soleil, haut dans le ciel, se reflétait sur les hauts immeubles qu'il avait devant les yeux. Il n'y avait aucun des bruits si caractéristiques d'une grande ville ; aucune sirène de voiture de police, filant à travers des rues noir de monde et d'automobiliste courant à leur travail. Quand il porta ses mains à son visage, il vit le sang qui les recouvrait. Sur ses doigts, sous ses ongles, la couleur pourpre semblait y être imprégné, indélébile. Mais cela n'était rien en comparaison avec la scène qui s'étendait devant lui : une rue déserte – du moins en apparence, car des centaines de personnes de tout âge étaient étendues sur le sol. Leurs corps immobiles, leurs yeux ouverts, glacé d'horreur et d'effroi. L'endroit empestait la mort, et l'odeur du sang. Bien qu'il n'y ait aucun bruit, il avait l'impression de les entendre hurler, le supplier de les aider, de les venger. K eut bientôt la nausée, et tenta de détourner les yeux, en vain. Sa vision lui imposait ce qu'il avait devant lui et il était incapable d'aller contre son gré. Tout cela semblait tellement vrai, comme s'il ne s'agissait pas d'une vision, comme s'il vivait réellement cette scène.

- N'est-ce pas merveilleux, mon amour ? Lui demanda une voix voluptueuse dans son dos.

Il se retourna et vit deux grands yeux bleus, froids. Il s'agissait d'une femme aux cheveux noirs corbeau et la peau blanche comme le marbre, il ne pouvait s'empêcher de la trouver magnifique malgré l'immense peur qu'elle inspire. Ses yeux étaient glaçants, dénuer de la moindre expression, comme s'il s'agissait d'une simple statue animée. Elle lui tendit sa main ensanglantée et il se précipita pour l'attraper. C'est à cet instant que K sut qu'il n'était pas lui. Sa peau était trop basanée, ses mains trop anguleuse et imposante. Les mots sortirent malgré lui.

- Oui ma déesse, sans le moindre doute.

K tressaillit au son de cette voix grave, légèrement suave.

- Et ce n'est que le début, répondit la femme dans un immense sourire. Un simple avant-gout de ce que nous sommes capables de faire.

- Oui mais les premier meurtres sont toujours les plus exaltant.

- En effet, susurra-t-elle en s'approchant de lui avec une rapidité déconcertante.

- La partie risque d'être encore plus appréciable, quand les Wyrds auront appris notre retour.

- Tu as raison, elle passa un doigt sur les lèvres de K – tout du moins sur le corps qu'il possédait - avant donc continuer dans un sourire satisfait. Envoyant leur un message.

Elle planta ses yeux de glace sur K, et dit d'une voix mélodieuse.

- Tu as entendu mon jeune ennemi ? Nous sommes de retour. Toi et les tiens préparez-vous, il vous reste peu de temps.

K eut des frissons dans le dos, jamais quelqu'un ne s'était adresser à lui dans l'une des visions, cela était totalement surréaliste.

- Cours leur dire ce que tu as vu, et je me ferai un plaisir de te tuer en premier.

La femme parlait d'une voix théâtrale, presque polie. Elle rit à gorge déployer, rejoins par son camarade dont K partageait le corps.

- A bientôt, lança-t-elle avant de l'embrasser fougueusement.

Au même moment Kronos tomba dans le vide, jusqu'à ce qu'il se sente atterrir sur son lit, en sueur. Il était six heures et dans moins de dix heures tous ces meurtres allaient être commis. Il ne put s'empêcher de penser que jamais il ne parviendrait à les empêcher car jusqu'à présent, ces visions s'étaient toujours réaliser. Pourtant ne devait-il pas tout faire pour sauver la vie de ces gens innocents, cela n'était-il pas son devoir de Wyrd ? Sans plus de tergiversions, il se rua en dehors de sa chambre.  

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