Chapitre 11 : Le jardin

51 12 25
                                    

- Comment ça se fait que je t'entends dans ma tête ? S'étonna Hécles.

Abi ne savait pas quoi lui répondre, alors elle se contenta d'hausser les épaules. Hécles se retourna alors, comme pour voir si quelqu'un les observait, puis reporta son regard sur Abi. Elle se concentra et réussi à la faire léviter à un mètre du sol.

- Mais c'est génial ! dit Abi en souriant.

Hécles lui rendit son sourire. Alors qu'elle la reposait délicatement au sol, elle entendit des pas feutrés. L'instant d'après le directeur se retrouva devant elles. Il les fixa, les yeux ronds.

- Comment se fait-il que vous n'êtes pas avec vos Ases ? Leur demanda-t-il d'une voix calme et mesuré.

- On les a perdu, mentit Hécles.

- Ah oui ? Vraiment !

Même s'il parlait d'une voix toujours calme, quelque chose dans son attitude avait changé, bien qu'Abi ne parvenait pas à savoir quoi. Trop intimidée, elle n'osa lire dans l'esprit de l'homme et se contenta d'obéir à ses ordres.

- Suivez-moi, vous devez avoir faim.

N'attendant pas leurs réponses, il partit. Abi et Hécles n'eurent d'autre choix que de le suivre, tant elles avaient faim, gardant néanmoins une distance entre elles et le directeur. Abi n'arrivait pas à discerner le caractère de cet homme à humeur si changeante. Malgré la suspition qu'elle avait à son égard, elle ne pouvait qu'admettre qu'il ne lui voulait aucun mal, du moins l'espérerait-elle. Elle scrutait le dos du directeur qui les conduisait à travers les méandres du château, sans même marquer un seul temps d'arrêt entre chaque intersections. Pour elle, ces couloirs étaient identiques, arborant tous une délicieuse teinte pourpre, qui mettait en valeur la construction en bois. L'endroit était magnifique, apaisant, accueillant même. Le directeur ne s'intéressait pas vraiment au décor, marchant la tête haute. Sûrement connaissait-il le moindre recoins de ce château et ne voyait pas en lui un véritable labyrinthe !
L'homme s'arrêta un instant, les regarda, et fonça droit dans un mur à leur gauche. Stupéfaite, les filles se précipitèrent à l'endroit en question et écarquillèrent les yeux devant l'immense tableau, à l'allure féerique, qui se dressait devant elles. On y voyait un jardin baignant dans la douce lumière du soleil, et en y regardant de plus près, l'on pouvait presque voir l'herbe bouger par le souffle d'une légère brise. A droite, il y avait un banc de bois, et de l'autre côté un petit bosquet avec des arbres fruitiers en tout genre. Abi aurait voulu tendre la main pour en attraper les fruits dont ils étaient recouverts, tant ils semblaient délicieux. C'est là qu'elle vit deux mains immenses sortir du tableau, lui attraper le poignet et la tirer en avant. D'instinct, elle ferma les yeux.

- Regarde, lui murmura Hécles en la secouant par l'épaule.

Abi ouvra alors les yeux et fut stupéfaite de découvrir, le même paysage que celui du tableau.

- Comment est-ce possible ? Dit-elle dans un souffle, avant de se retourner vers le mur qu'elles avaient franchis.

Mais à la place se trouvait une porte dorée qui s'ouvrait sur le couloir où elles étaient quelques instants plus tôt.

- C'est un trompe-l'œil, il y en a partout dans le château. Mais je vous en prie, venez donc vous restaurer ! leur dit le directeur en leur montrant une immense table, le sourire aux lèvres.

Abi s'installa sur un tabouret en bois et regarda tout ce qui se présentait à ses yeux. Des fruits à n'en plus finir, du vin, des salades ou encore des pâtisseries.

- Je suis tellement heureux de me retrouver à vos côtés. J'ai consacré ma vie à vous servir. C'est moi qui, dans l'ombre, prenait toutes les décisions vous concernant. J'espère que votre vie a été agréable, dit le directeur en souriant à tour de rôle Abi et Hécles.

- On peut dire ça, lui dit Hécles, maussade.

- Malheureusement, la joie de l'homme se transforma en tristesse, j'ai bien peur que ces moments de calme ne soient révolus.

- Vous pouvez nous en dire un peu plus, lui demanda Abi en jetant un coup d'œil à Hécles, sur nous.

- Les Wyrds sont des êtres surnaturels, aux pouvoirs multiples. Chacun aillant son utilité dans la sauvegarde du monde. Ils naissent environ tous les 100 ans.

Il se tourna vers Hécles.

- Vous, ma chère, avez la capacité de pouvoir déplacer la matière à distance, en plus d'une extraordinaire force. Mais cela n'est pas tout. Vous avez un autre don dont vous ignorez encore l'existence.

Il regarda ensuite Abigaël.

- Vous possédez le plus puissant des pouvoirs : celui de manipuler les corps. Vous pouvez lire dans les pensées mais également ressentir les émotions des gens autour de vous. Il s'agit d'un pouvoir puissant, difficile à supporter pour de si fragiles épaules.

Il marqua une pause avant de continuer.

- La mission qui vous incombe est de protéger le monde, non pas seulement de la bêtise des hommes, mais surtout de la fureur de personnes tout aussi puissantes que vous. Il ne s'agit pas uniquement de se montrer valeureux, ni même héroïque, mais avant tout se montrer collectif. Vous êtes tous complémentaires, et c'est en vous battant tous ensemble, que vous vaincrez. Des entraînements vous seront nécessaires pour vous améliorer et vous préparez au combat qui s'annonce. Mais vous n'avez qu'un seul mot d'ordre : ne pas échouer.

- Ça ne nous met pas du tout la pression, ironisa Hécles.

- Tu as raison, trêve de bavardages, mangeons.

Prenant conscience de ces mots Abi, se jeta presque littéralement sur la nourriture, en ingurgitant tout ce qu'elle put. Quand elle fut rassasiée, le directeur les invita à retourner dans leurs chambres. Sur le chemin du retour, elle pensa aux paroles du directeur. Sauver le monde ? Elle n'était pas sure d'en être capable.

Coucou à tous, voilà un nouveau chapitre : ) N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, ça m'intéresse. Sinon, un grand merci de m'avoir lu jusqu'ici, ça me fait extrêmement plaisir. J'espère arrivez à vous surprendre dans les prochains chapitres ; )

Ps: je ne pense pas pouvoir publier un autre chapitre cette semaine, car je pars en vacance, et ne pense pas avoir le temps d'écrire, j'espère que vous comprenez.

PrédestinésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant