Chapitre 11

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Sa chaleur me fait du bien. Ses bras me font du bien. Son odeur m'apaise. Je me sens protéger contre lui. Et cette sensation me fait peur. Mais je n'y peux rien. Alors je me serre davantage contre lui. J'ai l'impression que notre relation... s'intensifie. Je ne sais pas dans quel sens, ni comment ça se passera, mais pour l'instant, j'en ai fichtrement rien à foutre.
Il va pour se décaler mais je m'accroche à lui.

Isaac – Zack....
Moi – S'il te plaît...

Il soupire mais garde l'étreinte. Il commence même à me caresser le dos délicatement, faisant des formes non identifiables pour mon cerveau en compote.

Isaac – C'est ma faute.

Je fronce les sourcils avant de soupirer.

Moi – Qu'est-ce que tu racontes... ?
Isaac – Si je ne t'avais pas emmené sur le toit, tu serais rentré plus tôt et cette voiture ne te serait pas rentrée dedans.
Moi – Tu dis n'importe quoi... je.... j'ai passé un bon moment avec toi là-haut...
Isaac – Ouais mais ce bon moment ne vaut pas ça...
Moi – Tu ne comprends pas ce que je dis.
Isaac – Bien sûr que s...
Moi – Je te dis que non.

Il ne dit rien tandis que je soupire. Finalement, je me décale quelque peu de lui et le regarde. Il lève les sourcils. Je soupire encore et détourne les yeux.

Moi – Tu sais... je n'ai jamais demandé plus que ce que j'ai déjà. Je veux dire... je sais que j'ai de la chance d'avoir mon frère à mes côtés, ainsi que Cam, Aÿden, et Chloé... j'ai de la chance de savoir joué du piano... j'ai... j'ai eu de la chance d'avoir une mère aussi... aussi... gentille et aimante. Aussi courageuse et protectrice. Aussi forte... J'ai... de la chance d'être en vie... aujourd'hui... grâce à elle... pourtant... depuis qu'on... se connait vraiment, je sais que j'ai... besoin de toi. Tu es... je ne sais pas... indispensable à ma vie maintenant. Tu es le manque que j'essayais de faire disparaître avec ce trop-plein de musique et qui, finalement ne se comblait jamais vraiment... jusqu'à que... qu'on se parle vraiment. Jusqu'à que je m'amuse à improviser des morceaux connus avec toi. Jusqu'à que tu m'aides à ne pas franchir les limites de cette colère qui me hante. Jusqu'à que tu m'ouvres à certaines parties compliquées de ta vie... Jusqu'à que... tu arrives. Tout simplement. (...) Putain et là je me sens tellement ridicule... tellement faible... Je ne suis pas faible d'accord ?

Je renifle avant de lever les yeux vers lui. Il me regarde tout attendrit.

Moi – Je... je ne suis pas faible... tu le sais hein ?

Il me sourit gentiment et hoche la tête.

Isaac – Évidemment que je le sais tête de mule. Viens-là.

Et il me reprend dans ses bras, tandis que je me détends. On reste un long moment quand quelqu'un toque à la porte puis entre. Je me décale et prie pour que ce soit une infirmière. Pas de bol... c'est Cameron. Il nous voit nous séparer et plisse les yeux avant de soupirer.

Cameron – Je ne vais pas poser de question sur vous deux pour l'instant. Mais je vous promets qu'il y en aura.

Il s'approche de nous et vient me serrer doucement contre lui.

Cameron – Ça va ?
Moi – Ouais... un peu mal partout mais content de pouvoir toujours te faire chier.

Il lève les yeux au ciel mais sourit. Il semble un peu mal à l'aise, sûrement parce qu'Isa est là. D'ailleurs celui-ci le comprend et se lève. Il regarde un moment mon meilleur ami avant de finalement hausser les épaules, s'approchant de moi. Il dépose un baiser sur ma joue tout en me serrant la main délicatement.

Isaac – Je repasse tout à l'heure d'accord ?
Moi – Ouais... merci...

Il me fait un clin d'œil et s'en va. Je soupire avant de lever les yeux au ciel.

Cameron – Bon ok, en fait non. Je ne peux pas attendre. Sérieusement, je peux savoir ce qu'il se passe entre vous ?
Moi – Ben rien pourquoi ?
Cameron – Tu déconnes ?
Moi – Quoi ?
Cameron – Vous vous détestiez !
Moi – Mais non... ! enfin... pas vraiment...
Cameron – Tu m'expliques ?
Moi – Ben... qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne sais pas moi ! Il jouait du violon, je jouais du piano et puis c'est tout !
Cameron – Vous... jouez de la musique ensemble... ?
Moi – Ben euh... ouais ?
Cameron – Et ton frère il le sait ça ?
Moi – Non...
Cameron – Oh super....
Moi – Écoute... Isa et moi on...
Cameron – Isa ?
Moi – Ben oui, Isa.
Cameron – Génial... fantastique ! Maintenant tu l'appelles Isa ! et je suppose qu'il t'appelle Zack ?
Moi – Ben... ouais !
Cameron – De mieux en mieux...
Moi – Bon, tu peux me dire ce qui te dérange sérieusement là-dedans ! T'es le plus ouvert de toute la bande et ça te choque que je sois ami avec lui c'est ça ?

Je le regarde les sourcils froncés. Je ne reconnais pas vraiment mon meilleur ami là...
Il me regarde un long moment avant de sourire. Je fronce les sourcils. Je ne comprends plus rien.

Cameron – J'attendais cette réaction.
Moi – Hein ?
Cameron – Tu sais que.... beaucoup de gens te craignent... nous craignent...
Moi – Euh... ouais...
Cameron – « Isa » et toi, vous devriez vous montrer.

Je m'étouffe littéralement avec ma salive avant de lui faire les gros yeux.

Moi – Pourquoi... ? ... !
Cameron – Parce que ça permettrait à beaucoup de personnes des deux cliques de se fréquenter... disons aussi dans le lycée.
Moi – Je ne comprends rien à ton charabia.
Cameron – Ce que je veux dire c'est qu'à cause de votre petite guéguerre, des gens qui se connaissaient avant même de former ces groupes étaient amis. Et qu'ils ont tellement peur de vous qu'ils évitent de se voir au lycée.
Moi – Mais je n'interdis personne de voir personne !

Je m'étrangle presque. Il sourit.

Cameron – Je le sais ça. Mais eux non.
Moi – Écoute... s'ils sont assez cons pour penser qu'Isa ou moi allons leur en vouloir pour les personnes qu'ils fréquentent... tant pis pour eux. Isa et moi... on est d'accord pour... ne pas être trop présents au lycée... on va dire ça comme ça.
Cameron – Sauf que ça crève les yeux que vous en avez envie.
Moi – Heiin ?
Cameron – Bah, ça se voit que vous avez envie d'être ensemble.
Moi – Mais qu'est-ce que tu me dis là ? T'es cinglé ou quoi ?
Cameron – Tu sais... j'ai remarqué que tu n'étais plus vraiment présent pour nous. Et même si ça me fait un peu de peine... tu es plus heureux... plus joyeux. Je pensais que c'était ton mec, mais apparemment tu n'en as pas alors...
Moi – Chloé a vendu la mèche....
Cameron – Tu sais bien qu'elle ne peut rien cacher à personne.
Moi – Je sais....

Je sursaute quand on toque à la porte. Une fille entre alors. Quand on parle du loup....

La mélodie des sentiments...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant