4- Vingt tours de piste

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–Tu aimes te faire remarquer toi, dit-il à Thomas, t'inquiète pas les vingt-cinq tours de piste vont te calmer, c'est moi qui te surveille.

Ce sergent c'est présenté plus tôt, mais Thomas n'a pas retenu son nom. Il doit avoir dans la trentaine, des cheveux court et rebelles coiffés en arrières, il porte aussi une moustache que l'on voit à peine. Il est en uniforme comme tous les enseignants de l'école, une chemise verte kaki et une cravate. Thomas se laisse entraîner, tout ce qu'il veut, c'est sortir de cet endroit et prendre une bouffé d'air.

–Quant à toi Renzi, continu-t-il en s'adressant à Théo, relève toi et ramasse-moi tout ce foutoir. Puis il s'adresse à ceux qui continuent de regarder. Soit vous bouffer, soit vous l'aider à ramasser !

Toujours en maintenant le bras de Thomas, le sergent l'entraîne en dehors du réfectoire. En passant, il croise les mines hallucinés de Chris, Aurore, Rosa et Eva, il baisse alors les yeux. C'est une fois sorti de la salle que l'enseignant le lâche enfin.

–À cause de toi gamin, déclare-t-il, j'ai pas pu manger bien longtemps et en plus je dois te surveiller pendant que tu cours. J'espère pour toi que tu cours vite, parce que j'y passerais pas la nuit.

Thomas est encore en colère, il ne fait pas vraiment attention à ce que raconte cet enseignant. Le fait de devoir courir vingt-cinq tours de piste n'arrange en rien les choses. Pour le moment, la seule chose qu'il veut, c'est rentrer chez lui, que tout redeviennent comme avant... Mais il sait que ce ne sera plus jamais possible. Il ferme les yeux quelques instant pour se vider l'esprit, et les rouvre en se disant que tout ira bien. Il observe le sergent, mais son nom ne le lui revient toujours pas.

–Monsieur ? Interroge Thomas sans modestie, c'est quoi votre nom déjà ? Je m'en rappelle plus.

Ce dernier reste quelques secondes sans dire un mot, et toise Thomas de haut en bat, puis laisse échapper un rire.

–Et en plus tu ne retiens rien, affirme-t-il. Il s'approche de lui et pose sa main sur sa tête. Retient bien nom petit, c'est Danny Leonhard, il te marquera à jamais.

Leonhard pousse la porte du hall d'entrée, et passe devant Thomas, ce dernier emboîte ses pas. Le ciel est noir, pas de lune ni d'étoiles, la brise du soir est glaciale, Thomas réajuste sa veste pour ne pas attraper froid. Les seules éclairages proviennent du grand terrain, et c'est ici qu'il doit courir. Le terrain est à peine plus petit qu'un stade de foot, Thomas frissonne rien qu'envoyant la grandeur de ce terrain.

–Bien, dit le sergent Leonhard, à toi de jouer.

–C'est de la torture... Souffle Thomas, vous voulez me tuer, c'est ça?

Il regarde Thomas se décomposer devant le terrain, puis réfléchi un instant.

–Écoute, comme je veux m'en aller d'ici le plus vite, je te retire cinq tours... Dit-il, mais les vingt autres tu les fait, alors dépêche-toi !

D'un pas lourd, le jeune homme démarre sa course. D'abord il trottine pour ne pas se fatiguer trop vite, puis il entend un coup de sifflet qui résonne à travers le terrain. C'est le sergent qui lui fait signe d'aller plus vite, en tapotant sur sa montre. Thomas grince des dents, mais il s'exécute quand même et se met à courir plus vite. La chaleur lui monte jusqu'aux joues, et la sueur commence à s'écouler le long de ses tempes, malgré le temps presque hivernal de cette soirée. Son cœur se met à battre de plus en plus vite, il commence à s'essouffler. Soudain, une douleur abdominal lui parvient, un point de côté, alors il s'arrête et reprend brièvement son souffle.

Thomas ArguerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant