7- Flash Back : Fais-moi confiance

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Coucou ! Alors oui, ce chapitre est un flash back, et il y en aura peut-être d'autres, à vous de me dire si vous en voulez ! Je trouve ça intéressant, car ça nous permet de découvrir le passé de Thomas en "temps réel" si je peux dire. En tout cas, bonne lecture !

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- Tu es vraiment la fille la plus paresseuse que je connaisse, me dit-elle.

Je la vois, devant moi avec une main sur la hanche, et tapotant son pied au sol. Quand je la regarde, je me rends compte à quel point je lui ressemble. Mêmes pommettes, mêmes grands yeux bleus, même longs cheveux noirs... Quoique les miens ondulent, je me demande pourquoi d'ailleurs, vu qu'ils ont tous les cheveux lisses dans la famille...

- Judy ! Est-ce que tu m'écoutes ?

- Quoi... Lui dis-je d'une voix fatiguée.

Elle me regarde d'un air halluciné, et commence à froncer les sourcils. C'est toujours comme ça avec elle.

- Tu vas me faire le plaisir d'aller ranger ce taudis que tu appelles ta "chambre", ordonne ma mère. Tu as quinze ans maintenant... Et coiffe moi aussi ces cheveux.

Mais oui... Ma mère et sa folie des cheveux. Toute femme respectables d'après elle, doit avoir une longue et belle chevelure, c'est véridique. Pour elle, la beauté d'une femme vient en partie de ses cheveux.

- Je pourrais aussi les couper, répliqué-je avec une pointe de provocation.

Elle ne répond pas, évidemment. Elle tourne les talons, et retourne travailler. Ma mère est styliste, elle est chargée de dessiner des vêtements, elle a même créé sa propre collection. Et moi, en tant que sa seule fille, je me dois de lui servir de modèle en portant toutes ses robes. Quand je vais au lycée, j'ai l'impression de défilé sur un podium...

Il n'y a que mon petit frère qui échappe à ma tortionnaire de mère, et parfois, j'aimerais être à sa place. Avoir huit ans, et me préoccuper de ce qu'il y aura comme dessert ce soir.
D'ailleurs, en parlant de ce soir, mon père devrait rentrer, ça fait une semaine qu'on ne l'a pas vue. Il dit qu'il est entrepreneur, et qu'il voyage beaucoup. Mais personne ne sait réellement ce qu'il fait, je suis presque certaine que même ma mère ne sait pas qu'elle société il administre.
Je suis sûr qu'il cache quelque chose, et ça commence à m'inquiéter sérieusement. Il y a deux jours, en rentrant du lycée, je l'ai surpris au téléphone, il disait : "j'ai un contrat à respecter, je le buterais plus tard". Mon cœur a bondi sur ces derniers mots, je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'entendre. Ce n'est pas normal... Depuis ce jour, je laissé ma curiosité prendre le dessus. Un soir, lorsque mon père partira, je le suivrais. Je veux savoir qui il est réellement.

***

- Je ne vais pas tarder ! Annonce-t-il à la famille en arrangeant sa cravate. Je rentrerais dans quatre jours, peut-être plus, peut-être moins.

Il se met à rire. Mais moi, ça ne me fait pas rire. Je me contente de l'observer, c'est un homme droit, toujours bien habillé, et très classe. Il garde juste sa barbe, qui lui donne un aspect « sauvage », beaucoup de gens le craignent grâce à ça. Mais je n'ai jamais eu peur de lui, toute petite déjà, je lui tenais tête. Il suffit d'un duel de regard, mes yeux bleus contre ses yeux bruns, et je gagne.

Il va bientôt s'en aller, je le vois déjà prendre sa valise. Je fais mine de monter dans ma chambre, mais en vérité, je sors par la porte de derrière qui mène au garage. Mon père possède une magnifique range rover noire, toujours resplendissante. D'ailleurs, il prend plus soin de sa voiture, que de sa famille. Je tente d'ouvrir la portière, pour me cacher à l'arrière de la voiture, mais elle est verrouillée.

- Merde ! Dis-je tout bas. Évidemment, j'ai pas les clefs.

Je me ronge les ongles ne sachant plus quoi faire, puis j'entends des bruits de pas qui se rapprochent. Je m'accroupis derrière la voiture, afin que personne ne puisse me voir. Il est là, les clefs de la voiture dans la main, et en une pression, il déverrouille les portières. Je suis fichue, il va me voir et je vais me faire tuer...

Je le vois s'avancer, mais quelqu'un le retient. C'est mon frère qui veut lui dire au revoir, mon père le prend alors dans ses bras. Je lâche un soupir de soulagement, et dessine un petit sourire nerveux sur mon visage. J'en profite pour ouvrir la portière, et me glisser délicatement à l'arrière de la voiture, je fais en sorte de bien me cacher, pour ne pas qu'il me voit.

Mon père démarre le moteur, la voiture ronronne et commence à rouler. Il ne me voit pas. Je dois dire que je trouve mon comportement ridicule, ce n'est plus de mon âge de jouer aux espions. Mais je veux tellement savoir ce qu'il fait... Ça me ronge de l'intérieur.

Il doit être vingt et une heure, ou quelque chose comme ça. Il n'y a pas de lune, pas même quelques étoiles, et le ciel est noir. Ça fait environ une demi-heure qu'on roule sur la route, mon père écoute les infos sur son autoradio. Mes jambes commencent à me faire mal, car je suis très mal installé, je suis presque plié en quatre. Puis il freine, et la voiture ce stop net.

On est arrivés dans une sorte d'entrepôt, je pense, ou peut-être un ancien aérodrome. Je ne reconnais pas du tout l'endroit, les éclairages sont très faible, l'endroit est très dérangeant en lui-même. Il y a cinq personnes, cinq hommes qui attendent mon père. Il les rejoint immédiatement et les salue. Tout ce que je vois, je le vois depuis la fenêtre de la range rover. J'entends une petite voix dans ma tête qui me dit, « c'est dangereux Judy, tu n'aurais pas dû venir ici ».Je commence vraiment à croire qu'elle à raison, ce que je vois n'est pas normal. J'ai le sang qui me monte à la tête et mon cœur s'accélère. Avec mon père, ils sont six hommes, et tous ont une arme dans la main. L'un d'eux part et revient quelques secondes plus tard, accompagné d'une personne portant un sac de lin sur la tête.

Je crois comprendre ce qu'il se passe... La petite voix dans ma tête avait raison. Tous les six commencent à frapper cette personne, je suis choqué par la violence des coups. Je suis choqué de voir mon propre père faire ça. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer en voyant cette scène horrible , mon estomac se tord, j'ai envie de vomir.

Soudain, un énorme coup de feu retentit, c'est mon père qui vient de le tuer, sous mes yeux. Il y a du sang partout, je crois que je deviens pâle. Je n'en plus, il faut que je sorte de là. Mes mains tremblent quand j'essaye d'ouvrir la portière, et quand elle s'ouvre, je tombe de la voiture complètement déboussolé.

- Putain ! S'écrie un homme, c'est qui cette meuf qui sort de ta bagnole ?

Je suis à genoux juste devant eux, ils me pointent tous leur arme, tous sauf mon père, qui devient blanc comme un linge, et n'arrive plus à parler.

-J-Judy, bégaye-t-il, qu'est-ce que tu fais ici ?

Sa voix tremble, et moi, je ne sais plus quoi dire.

-Qui c'est John !?

-Peut importe, intervient un autre homme, elle a tout vue. Il faut la buter.

Mon cœur s'arrête d'un coup, et ma vision commence à se troubler. Je vois juste mon père s'interposer entre eux.

- NON ! Hurle-t-il, c'est ma fille, elle ne dira rien.

Une dispute éclate ensuite, et mon père tire sur l'un des hommes, je crois qu'il l'a tué. Il se précipite vers moi et me fait monter dans la voiture. Je n'arrive plus à bouger, je crois que je vais m'évanouir... J'ai juste la force de regarder mon père qui transpire, et qui tremble en conduisant.

-Ils vont nous tuer... Lui dis-je en pleurant.

Je l'entends juste me dire quelques mots, avant l'obscurité totale.

-Tout ira bien Judy, dit-t-il d'une voix rassurante, fais-moi confiance... Fais-moi juste confiance...

Thomas ArguerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant