Your Brown Skin

Chapitre 17 : Maman

"Bonjour Adama, vient au 17 rue du ****** quand tu le souhaites"

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J'ai trouvé que sa réponse était un peu froide mais c'est mieux que rien.

Là, je suis devant sa porte. Mon coeur bat tellement vite et tellement fort. J'ai chaud, mon front transpire et j'ai même les mains moites.

Mes yeux n'observent que cette porte qui ne va pas tarder à être ouverte si je sonne.

Ça doit faire cinquante fois que je me répète cette putain de phrase : "Je sonne ou je sonne pas ?"

Non je peux pas... Et si au final elle dit qu'elle ne me connait pas ? Non elle a répondu à mon message... Mais si elle me fait des reproches ? Tais toi Adama...

Je dirige mon doigt difficilement vers la sonnette. Je sens que mon coeur va exploser. Qu'est ce que je dois faire ?!

C'est bon je pars ! Je fais demi-tour quand une voix féminine m'interpelle.

"Adama ?
- Oui..." Dis-je la voix tremblante

Après quelques minutes, je finis par me retourner vers cette femme. Elle est grande, foncée, a des yeux marrons limites noirs, des sourcils bien tracés et une petite touffe bouclée.

"Elle est belle" pense-je pleine d'admiration.

Ce moment dure plusieurs secondes. Nous nous regardons sans qu'aucune ne sache quoi dire.

Elle sort de l'encadrement de la porte et s'approche de moi en me prenant sans hésitation dans ses bras.

"Ma fille", chuchote-t-elle

Je ne réponds pas. Je suis perturbée et très heureuse, et si triste à la fois.

Ce câlin dure quelques minutes même si j'aurais aimé qu'il se finisse jamais. Je la serrais comme si j'allais l'étouffer.

Elle rentre chez elle suivit de moi et me propose de m'asseoir. Elle apporte à boire et me demande ce que je veux. C'est assez gênant, c'est vrai que du coup elle ne connait pas mes goûts.

"Je sais pas du tout par quoi commencer, dit-elle, est ce que tu as des questions ? Ou même.. Des reproches à me faire ?
- Hum je sais pas..."

Sur le moment y a vraiment rien qui vient... Je suis juste heureuse de la retrouver. Dire que celle qui m'a mise au monde se trouve en face de moi. Ça parait tellement évident pour les autres mais pour moi c'est quelque chose d'incroyable. Toutes ses années sans celle qui m'a donné naissance, et la voilà assise devant moi du jour au lendemain. C'est tellement bizarre.

"Sur ton Mail il n'y a que "Lèye"... Je voudrais savoir comment tu t'appelles...
- Bien sur, comment j'ai pu oublier, je m'appelle Dialika
- Mmh d'accord", souris-je

Elle sourit mais paraît quand même gênée, tout comme moi.

"Et... Comment je dois t'appeler ?
- C'est comme tu veux, sourit-elle embarassée"

Il y a un silence quand elle dit :

"Adama ?
- Oui ?
- Tu veux savoir pourquoi je t'ai abandonné, non ?
- Oui, réponds-je en baissant la tête
- Je t'ai eu a 17 ans. Comme tu peux imaginer c'était très mal vu, y avait des insultes à droite à gauche. Mes parents m'avait dit "c'est soit tu abandonnes le bébé, soit on te renie de la famille ". Le soir où ils l'ont su mon père était hors de lui, il m'avait frappée comme jamais il ne l'avait fait et ma mère ne cherchait même pas à le retenir. J'ai donc décidé de t'emmener dans cet orphelinat. J'ai donné mon numéro et mon mail parce que je savais qu'un jour tu voudrais savoir d'où tu viens et je lai même regretter après, mais je ne voulais pas décevoir mes parents. Tu venais de naître et je devais déjà te donner à quelqu'un d'autre..."