Hunters - Tome 1

Chapitre 9

Les coups répétitifs donnés sur la porte de la salle de bain me réveillent. Mes cinq minutes se sont transformées en bien plus longtemps et je me rends compte que je n'ai pas fermé les robinets avant de m'endormir allègrement dans ma baignoire. L'eau déborde de part et d'autre et s'infiltre jusqu'à même sous la porte pour certainement continuer son chemin dans le couloir.

« - Amy ! Amy ! Tout va bien là-dedans ?

- Oui, oui ! Tout va bien Mima ! »

La salle de bain est devenue officiellement une piscine municipale pour poils en tous genres et je m'empresse de fermer les robinets et de sortir de là pour attraper toutes les serviettes que j'ai sous la main et à disposition dans les placards. Même dix serviettes ne suffiront pas à éponger tout ça.

Étrangement, l'idée qu'un chasseur puisse avoir un pouvoir un peu spécial me vient à l'esprit. Y'en a pas un, là, qui aurait le pouvoir d'évaporer l'eau en quelques secondes ou quelque chose du genre ? Ça me serait fortement utile pour le coup.

J'attrape la dernière que j'ai sous le coude pour me la passer autour de la taille, ouvrant la porte et pataugeant allègrement dans le mouiller. Génial, y'en a vraiment de partout. Mima me regarde passer comme une fusée et Kyle semble s'atteler à éponger dans les escaliers.

« - Y'a eu une fuite ou quoi ? Demande-t-il en échangeant les serviettes les unes à la suite des autres
- Non... C'est de ma faute. »

Il nous a fallu pas moins de 5 heures et d'une bonne cinquantaine de serviettes pour venir à bout de l'eau de la baignoire. Bien-sûr, après ces cinq heures, Mima en passant deux autres pour me réprimander.

Quand je regarde l'horloge, je me dis qu'à cette heure-là, je devrais presque être de retour chez moi. Mais au lieu de ça, je me retrouve à me balader dans les affaires trop grandes de ma grand-mère en attendant d'aller faire les boutiques demain.

En remontant dans ma chambre, je vois Kyle assis sur son lit, fixant attentivement sa porte démontée.

« - Va vraiment falloir que tu y fasses quelque chose, dit-il en souriant

- Pas question. C'est toi l'homme, c'est toi qui répare, sifflais-je en passant ma porte

- Parce que tu crois que le gène du bricolage est inscrit chez tous les hommes ?

- Non, pas spécialement, je dis seulement que vous avez des prédispositions que nous, femmes, n'avons pas. Donc tu te débrouilleras avec ta porte.

- Ouais mais c'est toi qui l'a défoncée quand même.

- Pour te sauver la vie ! Ça ne compte pas...théoriquement.

- Puisque c'est comme ça que tu le prends...Œil pour œil... »

Je le regarde se lever, s'approcher de moi et démonter non sans mal, la vieille porte en bois de ma chambre. Bouche bée, je le laisse s'en retourner dans sa chambre tandis qu'il me nargue en me faisant un grand signe de la main. Non mais il est sans gêne ce type !

« - Maintenant, je dormirais mieux. Bonne nuit hein.
- Quoi ?! On était d'accord qu'on était quittes déjà ! D'où tu démontes ma porte comme ça .
- Comme ça, j'ai vue sur ta chambre.
- Pervers.
- Pas du tout....Mais depuis le départ, notre relation n'est pas très...équitable disons alors je rétablis l'ordre naturel des choses.
- Ordre naturel mes fesses oui ! Remets-moi ma porte de suite !
- Non.
- Très bien ? Tu veux jouer comme ça . Alors on va jouer. »

Mais pas ce soir. Ce soir, je dors. Et puis, ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ? Je vais lui en servir moi du froid à ce chaton, il va voir. Il ne paie rien pour attendre.