Chapitre 36

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Quelques heures plus tard, tout le monde fut réuni dans le salon de Mima tandis que j'expliquais ma découverte. Jusqu'à présent, toutes nos recherches tombèrent dans le vide mais voilà qu'aujourd'hui, nous venons de faire un pas-de-géant et que nous pouvons enfin profiter du fait d'avoir une longueur d'avance. Là, nous avons du concret.

« - Donc on recherche un renard blanc pouvant nous guider jusqu'à la famille royale d'Esteria... Mais c'est parfait tout ça ! fit Léo enchanté ravis.
- C'est dingue quand même... De savoir que depuis tout ce temps, on ne savait pratiquement rien du fonctionnement de ce monde et là, tout à coup, comme répondant à nos prières, cette information nous tombe dessus ! s'exclama Nico
- La seule question qu'il reste à se poser c'est de savoir comment on va s'en approcher ? À ce que je sais, les esprits sont au Siège et ça serait louche si on y allait tous ensemble, surtout que nous ne sommes que trois qu'à pouvoir communiquer avec, fit Kyle
- Si ce n'est que ça, je peux m'en occuper avec Amélia. Après tout, c'est bien elle qui a eu un premier contact avec non ? demanda Léo en me regardant
- Et comment tu comptes t'en « occuper » ? soupçonna Kyle
- Je peux prétexter un test pour en savoir plus sur ses capacités. Tu sais, ça peut avoir du bon parfois d'être le bras droit du Consul.
- En tout cas, il ne faut pas perdre du temps. Il faut tirer avantage de ça aussi tôt possible avant que le Consul ne nous grille, fis-je en me levant de ma chaise.
- Qu'est-ce qu'il se passera s'il nous grille justement ? demanda Tara
- Oh rien. Il soupçonnera une trahison, nous punira, nous condamnera et on ne reverra plus jamais le soleil, détailla Léo comme si de rien n'était.
- Charmant... »

Mais l'on ne peut pas se permettre de reculer pour autant. Plus maintenant. Maintenant on sait que le Consul est un criminel, même si nous n'avons pas de preuves pour le discréditer aux yeux de tous les chasseurs mais on sait aussi que ce renard de l'examen pratique est notre passe-droit pour la suite.
Il faut saisir cette chance unique.


On se mit tous d'accord pour agir dans le week-end, là où la sécurité est moindre et là où le personnel est tout aussi moindre. Comme ça, personne ne verra rien venir. Cela nous laissait deux jours pour agir et pour réfléchir à la suite.


« - Tu me parais bien heureuse ce soir, fit Kyle en s'adossant contre le mur de ma chambre.
- Je le suis... Je veux dire, tu te rends compte du progrès de ouf que l'on vient de faire ? Alors que jusqu'à présent, on a pataugé dans la semoule.
- Tout ça, c'est grâce à tout le monde. Grâce à toi. »


Il s'avance tout doucement vers moi, passe une main derrière ma tête et m'embrasse avant de me regarder avec un sourire fier.


« - Et ça ? C'était pour quoi ? demandais-je
- Hum va savoir ? Un remerciement ou un avant-goût d'une promesse non tenue, dit-il en haussant les épaules.
- Comment ça « avant-goût » ? Et de quelle promesse tu parles ?
- N'est-ce pas mademoiselle qui disait que je passais à côté de quelque chose l'autre jour ? Et tu m'as complètement laissé sur ma faim... Je suis déçu.
- Oh...je vois... »

Sourire coquin, étincelle dans les yeux, passion et désir au ventre, voilà que je m'imagine parfaitement faire de cet homme mon goûter alors qu'il y a quelques jours, j'aurais douté. Mais comment rester dans le doute alors qu'il est là, en pantalon de jogging,torse nu, serviette autour du cou, cheveux mouillés et en bataille ? Comment résister ?

« - Mais tu sais... Tout à fait entre nous... Ce n'était pas une promesse dans le vent, chuchotais-je dans le creux de son oreille.
- Oh ? Vraiment ? Mais tu sais, je ne crois qu'aux actes et très peu aux mots. Je suis difficile comme garçon.
- Ahahaha, t'es pas difficile, tu veux juste jouer. N'est-ce pas ?
- Je vois que l'on a appris à me cerner. Je me sens nu.
- Tu le seras quand je t'aurais enlevé ce pantalon indécent et provocateur que tu portes là...
- Ce serait dommage... Je n'ai rien en dessous. »

Je le vois sourire parce qu'il sait que la provocation marche. Il croit sincèrement que je n'oserais pas hein ? Il s'attend à ce que je recule à la dernière minute mais je ne reculerais pas. Il ne fallait pas me chercher mon minou.

D'une main, je le pousse contre mon matelas et il éclate de rire en sifflant :

« - T'es vraiment sauvage quand tu t'y mets !

-M'aimerais-tu si je ne l'étais pas un peu ? fis-je en m'installant à califourchon sur lui
- Qui a dit que je t'aimais ?
- Moi je le dis.
- C'est vrai. Je t'aime Amélia. »

Et c'est de cette nuit-là que je me suis imprégné. C'est de cette nuit-là que j'ai commencé à ancrer ce souvenir de toi au plus profond de moi. C'est de cette nuit-là dont je me souviens encore aujourd'hui. De cette nuit, la première parmi toutes les autres, que j'en ai le seul souvenir.

Tu sais, on dit que les premières fois sont magiques mais là « magique » pourrait être un euphémisme car pour la première fois, on ne fit qu'un. Au début ce n'était que nos cœurs et là ce fut nos corps. Je me souviens de chacun de tes mouvements, je me souviens de ta peau contre la mienne, de tes lèvres sur les miennes. Je me souviens de ton sourire et de ton rire se mélangeant au mien pour aussi, ne faire qu'un. Je me souviens de ton souffle dans le creux de mon cou. Je me souviens de ces yeux brûlant de désir.

Oui, je me souviens de cette nuit-là. De celle-là plus qu'une autre mais sais-tu pourquoi ?
Parce que c'est aussi la première fois que je t'ai entendu dire « Je t'aime ».

Hunters - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant